grand oral En quoi l’âge d’un enfant peut-il influencer la présence de souvenirs?
Publié le 18/05/2024
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En quoi l’âge d’un enfant peut-il influencer la présence de
souvenirs?
Plan
I- Fonctionnement cérébral et plasticité cérébrale
a) Composition et organisation du système nerveux central
b) Processus de formation des souvenirs
c) Plasticité cérébral et récupération des souvenirs
II- Mécanismes et implications de l’amnésie infantile
a) Processus de formation et de consolidation des souvenirs chez les
nourrissons
b) Influence du développement cérébral, en particulier de l’hippocampe,
sur la mémoire infantile
c) Impact du langage et d’autres facteurs environnementaux sur la
capacité de se rappeler les souvenirs de l’enfance
III- Le paradoxe de l’oubli des souvenirs précoces
a) L‘hippocampe : région du cerveau et clef de la mémoire
b) La lente maturation de l’hippocampe pendant l’enfance
IV- Oubli des souvenirs avant l’âge de 3 ans : Avantage ou nécessité ?
a) Mécanismes de l’oubli dans le cerveau infantile
b) Avantages de l’oubli des souvenirs avant l’âge de 3 ans
c) Conséquences et implications de l’oubli des souvenirs infantiles
Introduction
A l’heure actuelle, j’ai toujours voulu me remémorer des souvenirs avant l’âge
de 3 ans, tels que des voyages, mes premiers pas ou encore mes premiers mots.
La
mémoire permet d'enregistrer des informations venant d'expériences et
d'événements divers, de les conserver et de les restituer.
Différents réseaux
neuronaux sont impliqués dans de multiples formes de mémorisation.
La mémoire
des enfants, particulièrement celle des très jeunes et celle d'enfants d'âge scolaire, a
fait l'objet d'un nombre considérable de recherches depuis la fin des années 1970.
Cette accumulation de connaissances nous permet de mieux cerner les capacités et
les limites mnémoniques des enfants.
Combien de fois nos parents ont-ils essayé en
vain de nous rappeler certains souvenirs de notre plus tendre enfance ? Les
souvenirs que nous nous remémorons sont des souvenirs gravés en nous, certains
sont bons d’autres mauvais.
Seulement, de nombreuses personnes sont incapables
de se rappeler de ce qu'ils ont vécu dans leur enfance.
Nous répondrons à cette
question en nous interrogeant sur le fonctionnement cérébral ainsi que la plasticité
cérébrale et tout son fonctionnement, puis nous verrons l'amnésie infantile, une .
Enfin, nous nous demanderons si cela peut être un avantage d'oublier ces
souvenirs.
I/ Le fonctionnement cérébral et la plasticité cérébrale
Le cerveau et la moelle épinière constituent le système nerveux central,
capable d'intégrer les informations, de contrôler la motricité et d'assurer les fonctions
cognitives.
Il est constitué de cellules spécialisées: les neurones (100 milliards de
cellules nerveuses) et les cellules gliales.
Les neurones sont capables d'assurer la
genèse et la propagation des messages nerveux ; ils sont composés d'un axone et
de dendrites.
Mais le cerveau n’est pas seulement constitué de neurones.
En effet, il
contient également des cellules gliales qui ont des rôles variés, par exemple les
astrocytes, les oligodendrocytes ainsi que les cellules de microglie, assurant
diverses fonctions permettant le bon fonctionnement de l’ensemble du système
nerveux.
Le cerveau est constitué de 2 hémisphères réunis par le corps calleux.
Quatre parties du cerveau sont étroitement associées à la mémoire.
Ce sont
l'amygdale, l'hippocampe, le cervelet et le cortex préfrontal qui composent ainsi le
système limbique, jouant un rôle très important dans le comportement et dans
diverses émotions comme l'agressivité, la douleur morale, la peur, le plaisir ainsi que
la formation de la mémoire.
Les souvenirs se situent dans le lobe temporal, centre
de l'audition, de la mémoire et des émotions.
Depuis notre enfance, le cerveau a
cette faculté à récupérer et à se restructurer et ainsi de modifier les réseaux de
neurones en fonction des expériences vécues.
C’est ce que l’on appelle la plasticité
cérébrale.
Cette capacité de remodelage est essentielle aux apprentissages et
explique également la récupération (partielle ou totale) des fonctions cérébrales
après un dommage comme un accident vasculaire cérébral (AVC) qui aurait détruit
de façon plus ou moins importante les cellules nerveuses de l’aire motrice primaire.
Tout petit, cette plasticité cérébrale peut retrouver des fonctions perdues à la suite
d'une lésion.
La récupération de nos souvenirs peut donc se faire grâce à cette
plasticité, car en stimulant notre cerveau, certains souvenirs peuvent ou non
réapparaître à l'âge adulte.
II/ L'amnésie infantile
D’après l’ouvrage de Patrick Perret, L'amnésie infantile: les perspectives tirées
de la psychologie développementale, des «souvenirs écrans», produits de
mécanismes de déplacement sont mis en œuvre pour masquer la signification
affective latente de ces traces mnésiques.
L'amnésie infantile décrit le phénomène
amnésique touchant la mémoire qui conduit à la pauvreté des souvenirs aux
premières années de vie et notamment à leur absence avant deux ans.
Le
phénomène a été repéré vers la fin du XIXe siècle mais Freud a été l’un des
premiers à envisager l’amnésie infantile comme un problème théorique à résoudre.
Si les bébés peuvent utiliser leur mémoire à court terme comme leur mémoire à long
terme dès leurs six mois, cela n'est pas toujours suffisant pour consolider la
mémoire.
Cette amnésie de notre enfance s'expliquerait par les processus qui
servent à la formation, la consolidation et la récupération de souvenirs.
En effet,
prenons pour preuve l'hippocampe qui serait le responsable de la génération des
souvenirs et qui ne cesserait de se développer jusqu'à nos sept ans.
Notre problème
à cet âge résulte du fait que l'on ne consolide pas nos souvenirs car notre
hippocampe n'est pas entièrement développé.
Chez les bébés, le langage est
primordial pour se rappeler.
Un enfant de 1 à 6 ans passera de ses premiers
balbutiements à la maîtrise de sa langue maternelle.
Ces changements importants
qui se produisent en matière de capacité d'expression ont aussi leur part à jouer
dans l'amnésie infantile car plus un adulte va lui parler plus l'enfant peut être
conscient de ses souvenirs.
Cette étude est la première à situer l'apparition de l'amnésie de l'enfance.
Patricia
Bauer, qui a dirigé l'étude a interviewé 83 enfants alors âgés de 3 ans et leurs
mères, sur leur vécu et enregistré leurs souvenirs.
Les parents devaient parler à
leurs enfants comme ils le feraient normalement et engager la conversation avec
l'enfant sur les derniers événements marquants.
Lors de l'interview, les enfants ont
donc été interrogés sur des événements remontant à 2 à 6 années auparavant.
● · A l'âge de 5 et 6 et 7 ans, les enfants se souviennent de 63 à 72% des
événements du début de la vie,
● · à l'âge de 8 ou 9 ans, les enfants se souviennent d'environ 35% des
événements du début de la vie.
● · si les enfants plus âgés se souviennent de moins d'événements, lorsqu'ils
s'en souviennent, c'est avec plus de détails.
● Les enfants que les parents avaient le plus laissés s'exprimer lors du premier
entretien à 3 ans, sont ceux qui rapportent ensuite, à 9 ans, le plus de
souvenirs des débuts de la vie, et qui ont, aussi, le souvenir le plus précis des
événements mémorisés.
L'explication avancée serait que les souvenirs qui perdurent le plus longtemps sont
les plus marquants, donc sont stockés avec plus d'informations, et que les
compétences linguistiques des enfants plus âgés permettent alors de mieux les
restituer.
III | Le paradoxe de l’oubli des souvenirs précoces
Logiquement, étant donné le rôle crucial de l’hippocampe dans la mémoire,
l’oubli précoce des souvenirs de la petite enfance doit être en lien, d’une manière ou
d’une autre, avec l’hippocampe.
Le cerveau met un temps particulièrement long à se
développer ; on parle parfois d’une adolescence cérébrale qui se prolongerait
jusqu’à 25 ans.
Par maturation, on veut dire qu’on observe des changements
cérébraux (par exemple, la multiplication de connexions entre les neurones) qui
expliquent un accroissement progressif des capacités intellectuelles au fur et à
mesure que l’on grandit ; passé ce point, on se contente de vieillir.
La maturation
cérébrale est asynchrone....
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