Existe-il des cultures et des traditions animales ?
Publié le 27/06/2024
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Existe-il des cultures et des
traditions animales ?
La culture n’est pas uniquement une capacité humaine.
Les premières
preuves de l'existence d'une culture animale sont apparues au milieu du
XXe siècle avec la découverte de dialectes régionaux de chants d'oiseaux
et la propagation du lavage de patates douces chez les singes japonais.
Grâce à des études réalisées par des scientifiques de l’université de St
Andrews sur les comportements et les interactions des animaux réalisées
sur les 70 dernières années.
Ils ont pu en conclure que la culture animale
correspond aux techniques de recherche de nourriture, l'utilisation
d'outils, la communication vocale, les coutumes sociales et les
préférences pour certaines proies, pour les sites de nidification ou encore
pour les partenaires.
I- Le cas pour les cétacés
II- Le cas pour les primates
III- En comparaison avec l’Homme
I-Chez les cétacés
Les cétacés possèdent des dialectes pour communiquer et habitudes
alimentaires qu’on pensait longtemps être spécifiques aux humains.
Grâce aux études et à l’intérêt de John Ford pour les orques, il a
observé que les orques dites du Nord, autour de l’île de Vancouver,
ralentissent et se tournent sur le franc dans des eaux d’environ 3m.
Elles placent leur corps en partie immergé, et remuent leur nageoire
caudale, se tortillent et se dandinent.
Une par une, elles frottent
leur flanc et leur ventre sur les pierres au fond de l’eau.
John Ford
ne sait pas exactement à quoi correspond ce comportement mais il
pense qu’il s’agit d’une forme de lien social.
Il se questionne sur le
fait que leurs voisines du “Sud”, proche de la frontière avec l’Etat de
Washington, ne réalisent pas ce rituel.
Par contre, elles réalisent
des cérémonies de bienvenue en s’affrontant en rangs serrés, avant
de faire des fêtes sous-marines avec des frottements et des cris, ce
qui ne se produit quasiment jamais dans le Nord.
Les orques du Sud
sont des acrobates, elles font de nombreux sauts en rotations tandis
que celles du Nord ne le font que rarement.
Les 2 groupes d’orques n’ont pas le même vocabulaire pour
communiquer.
Les orques du Nord émettent de longs cris perçants
et métalliques quant à celles du Sud, elles y ajoutent des
hurlements de singe et des cris d’oie.
Leur communication est très
différente l’une de l’autre.
A l’oreille de John Ford, leurs cris sont
très distincts.
Pourtant, sous tous les autres aspects majeurs, il est
impossible de distinguer les résidentes du Nord et du Sud.
Pendant
des mois d’affilés, elles occupent des mers voisines, leurs territoires
se chevauchent, et leur patrimoine génétique est quasiment
identique malgré l’existence de nombreuses variétés d’orques dans
le monde.
Du Pacifique Nord aux mers antarctiques, les orques ne mangent
pas non plus la même chose.
Certaines dévorent des requins, des
marsouins, des manchots ou des raies mantas.
Les résidentes du
Nord comme du Sud, elles, mangent du poisson, notamment du
saumon royal.
John Ford et ses collègues se sont longtemps questionnés sur le fait
que les différents groupes d’orques quasiment issus du même
endroit, sont très proches génétiquement mais parlent et agissent
de manière aussi différente.
Ils se sont posés pleins de questions
sur ce phénomène et ils ont conclu par une seule question : Les
cétacés pouvaient-ils avoir leur propre culture ? L’idée de culture
chez les cétacés a longtemps été rejeté par les anthropologues qui
associaient la culture uniquement aux humains.
Des chercheurs ont
observé sur certains animaux que les dialectes étaient transmis de
génération en génération et que leurs actions et leur moyen de
communication dépendaient de leur éducation.
Certaines traditions
culturelles favorisent peut-être des modifications génétiques qui
expliqueraient l’évolution de certaines espèces marines.
Cela peut
remettre en question notre point de vue sur ce qui sépare l’Homme
de ces mammifères marins.
Les cétacés sont souvent considérés comme quasiment humains
même si ce n’est pas vrais.
La complexité de leurs conversations et
leurs façons de s’occuper de leurs petits est très familiers.
Ils
peuvent même faire face à un deuil.
En 2018, une orque du Sud,
nommée Tahlequah par les chercheurs, a promené pendant 17
jours le corps de son nouveau-né mort en le poussant avec son
museau.
Les gènes régissent la forme et la fonction du corps d’un animal,
codent les instructions pour des traits et des comportements
essentiels.
Mais l’apprentissage social relève de la transmission du
savoir et du développement de connexions neuronales qui
permettent aux animaux de profiter des connaissances de leur
entourage.
Les scientifiques se sont mis d’accord sur le fait que
pour pouvoir parler de culture, il faut que les comportements soient
socialement acquis, largement partagés et qu’ils perdurent.
Ainsi,
en transmettant de multiples comportements acquis, les groupes
d’animaux peuvent prendre des habitudes complètement différentes
d’autres groupes de la même espèce.
Il ne faut cependant pas confondre culture et intelligence.
La culture
n’existe pas seulement chez les animaux considérés comme
“intelligents” mais elle peut cependant être un avantage pour
l’apprentissage social.
La capacité d’apprentissage des cétacés n’est
pas récente puisqu’ils font des spectacles dans les parcs
d’attractions marins depuis longtemps.
L’intelligence de certains
cétacés peut même constituer....
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