719 résultats pour "chose"
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David HUME
La différence (...) est très vaste entre le jugement et le sentiment. Tout sentiment est juste, parce que le sentiment n'a référence à rien au-delà de lui-même et qu'il est partout réel où l'homme en est conscient. Mais toutes les déterminations de l'entendement ne sont pas justes, parce qu'elles portent référence à quelque chose au-delà d'elles-mêmes, c'est-à-dire, à la réalité, et qu'elles ne sont pas toujours conformes à cette norme. (...) Au contraire, un millier de sentiments différents, ex...
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Explication du texte d'ALQUIÉ, Le désir d'éternité
Demande d'échange de corrigé de Bergeron Carla ([email protected]). Sujet déposé : Explication du texte d'ALQUIÉ, Le désir d'éternité Le désir est une tendance devenue consciente vers un objet jugé ou imaginé bon, c'est-à-dire source possible de satisfaction ou de plaisir. Ainsi, le désir est une pulsion qui nous pousse à vouloir posséder quelque chose que nous croyons être source de plaisir, de bien être, de bonheur. Dans cet extrait, Alquié nous dit que la Nature est la seule expérie...
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Platon: la science est-elle la sensation ?
N'arrive-t-il pas quelquefois qu'exposés au même vent, l'un de nous a froid, et l'autre, non ; celui-ci légèrement, celui-là violemment ? En ce cas, que dirons-nous qu'est le vent pris en lui-même, froid ou non froid ? Ou bien en croirons-nous Protagoras et dirons-nous qu'il est froid pour celui qui a froid, et qu'il n'est pas froid pour celui qui n'a pas froid ? [Mais dans ce cas,] il n'y a rien qu'on puisse dénommer ou qualifier de quelque manière avec justesse. Si tu désignes une chose c...
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Platon
PRESENTATION DU "MENON" DE PLATON Le dialogue du M énon met en scène Socrate, M énon, qui se réclame du Sophiste Gorgias, un esclave et A nytos, qui, historiquement, fut l'un de ceux qui condamna Socrate à mort. On a ainsi un affrontement entre la philosophie, la sophistique vénale et versatile, et la puissance politique autour de la question centrale : la vertu s'enseigne-t-elle ? L'aporie du dialogue tendrait à montrer l'impuissance de la philosophie face aux arrogances du pouvoir. Mais la fig...
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Faut-il trouver un sens à toute chose ?
Problématisation : Il peut apparaître à première vue plutôt naïf de donner un sens à tout, tant on entend d'absurdités sur nombre de sujets. On a alors le sentiment que « ces gens feraient mieux de se taire. » Pour autant, considérer qu'il faille se taire aussitôt qu'on doute de ce qu'on a à dire, c'est courir le risque de ne plus jamais rien dire du tout. Alors finalement, c'est comme si on avait le choix entre « donner un sens à tout » ou « ne donner de sens à rien. » L'usage de la raison perm...
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HEGEL: l'art, quelque chose du passé
PRESENTATION de "ESTHETIQUE" DE HEGEL Publiées à titre posthume en 1832, les Leçons d'esthétique reprennent les cours professés par Hegel (1770-1831) à l'université de Berlin de 1818 à 1829. Dans cette introduction, l'auteur défend le projet d'une philosophie de l'art : « mode de manifestation particulier de l'esprit » (I, I, 2), l'art doit faire l'objet d'une étude rationnelle, seule à même d'en ressaisir la signification. Depuis le milieu du siècle, l'esthétique suscite de nombreux débat...
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l'oeuvre d'art nous apporte-t-elle quelque chose ?
Suggestion de plan : I. Première partie : L'oeuvre d'art et le temps Dans la mesure où l'art est lié au temps, aux sociétés, il ne peut qu'évoluer en parallèle avec ces dernières. C'est-àdire que chaque époque a son art qui lui correspond et qui est bien déterminé dans le temps ; et au fur et à mesure que les sociétés évoluent cette même évolution est lisible à travers ce qu'elle exprime dans ses arts. « Si l'on veut assigner à l'art un but final, ce ne peut être que celui de révéler la vérité,...
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L'art nous révèle t-il quelque chose du réel ?
Remarques sur l'intitulé du sujet : · A priori, l'art est : 1- copie du réel ou 2- divertissement, donc éloignement de la réalité · Dans les deux cas, l'art ne révèle rien, car révéler = faire connaître à quelqu'un quelque chose qui était ignoré, inconnu, ou caché (= dévoiler). · Mais d'emblée, on a un paradoxe : comment révéler quelque chose du réel puisque le réel est, par définition, ce qui est donné et non absent ? · D'où le présupposé du sujet : le réel ne se donne pas immédiatement....
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DESCARTES
"Je remarque aussi que la grandeur d'un bien, à notre égard, ne doit pas seulement être mesurée par la valeur de la chose en quoi il consiste, mais principalement aussi par la façon dont il se rapporte nous ; et qu'outre que le libre arbitre est de soi la chose la plus noble qui puisse être en nous, d'autant qu'il nous rend en quelque façon pareils à Dieu, et semble nous exempter de lui être sujets et que par conséquent, son bon usage est le plus grand de tous nos biens, il est aussi celui qui e...
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La conscience de soi doit-elle quelque chose a la présence d'autrui ?
1° La lutte pour la reconnaissance. Pour Sartre autrui est le fondement constitutifde la relation à autrui. Chaque conscience est une liberté qui rêve d'être absolue et de transformer en chose passive la liberté d'autrui. Peu importe qu'autrui m'aime, me haïsse ou soit indifférent à mon égard : son simple surgissement est violence. Sartre illustre ce conflit, dans « L'Etre & le Néant », à travers l'expérience du regard. La notion de regard ne doit pas être comprise en un sens empirique, comme un...
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Lorsque les animaux parlent, disent-ils la même chose que nous ?
Analyse du sujet et problématique: Le sujet repose sur deux ambiguités qu'il s'agit avant tout d'éclaircir. Premièrement, il présuppose que les animaux parlent, en employant le terme "lorsque” et non "si”. Or il n'est nullement évident que la parole puisse être attribuée aux animaux. Certes, nous remarquons chez eux un système de communication parfois assez élaboré, que ce système soit phonatoire, gestuel ou autre. Mais il est nécessaire de distinguer ce qui relève, chez l'animal du simple signa...
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« La philosophie n'est pas, ne saurait être cette brumeuse détachée de la réalité et des problèmes concrets des hommes... L'initiative philosophique est indétectable des préoccupations pratiques. » Ebénézer NJOH-MOUELLE
Demande d'échange de corrigé de ASSE ZOUNON kofi fricia ([email protected]). Sujet déposé : « La philosophie n'est pas, ne saurait être cette brumeuse détachée de la réalité et des problèmes concrets des hommes… L'initiative philosophique est indétectable des préoccupations pratiques. » Ebénézer NJOH-MOUELLE La recherche du sens de la vie à toujours préoccuper l'homme. Cette quête l'emmène à se poser d'énormes questions sur tous ce qu'il perçoit en lui et hors de lui. C'est dans cette logiq...
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Epictète: Est libre l'homme qui ne rencontre pas d'obstacles
"Est libre l'homme qui ne rencontre pas d'obstacles et qui a tout à sa disposition comme il veut. L'homme qui peut être arrêté, contraint, entravé ou jeté malgré lui dans quelque entreprise est un esclave. Mais quel est celui qui ne rencontre pas d'obstacles ? C'est celui qui ne désire rien qui lui soit étranger. Et qu'est-ce qui nous est étranger ? C'est ce qu'il ne dépend pas de nous d'avoir ou de ne pas avoir, ni d'avoir avec telle qualité dans telles conditions. Ainsi le corps nous est...
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BERKELEY: Une cerise n'est rien qu'un assemblage de qualités sensibles.
Je vois cette cerise, je la touche, je la goûte, je suis sûr que le néant ne peut être vu, touché ou goûté : la cerise est donc réelle. Enlevez les sensations de souplesse, d'humidité, de rougeur, d'acidité et vous enlevez la cerise, puisqu'elle n'existe pas à part des sensations. Une cerise, dis-je, n'est rien qu'un assemblage de qualités sensibles et d'idées perçues par divers sens : ces idées sont unies en une seule chose (on leur donne un seul nom) par l'intelligence parce que celle-ci remar...
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Bergson et le langage
Si […] les fourmis, par exemple, ont un langage, les signes qui composent ce langage doivent être en nombre bien déterminé, et chacun d’eux rester invariablement attaché, une fois l’espèce constituée, à un certain objet ou à une certaine opération. Le signe est adhérent à la chose signifiée. Au contraire, dans une société humaine, la fabrication et l’action sont de forme variable, et, de plus, chaque individu doit apprendre son rôle, n’y étant pas prédestiné par sa structure. Il faut donc un lan...
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Que pensez-vous de la fameuse ironie socratique: "Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien" ?
Ce sujet est difficile à traiter pour celui qui ignore tout du personnage et de l'attitude philosophique de Socrate. A sa simple lecture, on comprend toutefois qu'il ne suffit pas de se croire savant pour l'être. Bien au contraire, celui qui croit qu'il sait, bien qu'il ne sache pas, est en quelque sorte doublement ignorant. A son ignorance s'ajoute l'ignorance de son ignorance. En affirmant qu'il sait qu'il ne sait rien, Socrate se révèle un tant soit peu plus savant, en ceci qu'il ne croit pas...
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Bergson
Nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles. Cette tendance, issue du besoin, s'est encore accentuée sous l'influence du langage. Car les mots (à l'exception des noms propres) désignent des genres... Et ce ne sont pas seulement les objets extérieurs, ce sont aussi nos propres états d'âme qui se dérobent à nous dans ce qu'ils ont d'intime, de personnel, d'originalement vécu. Quand nous éprouvons de l'amour ou de la haine, quand...
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DESCARTES: désirer ce qui dépend de moi
L'erreur qu'on commet le plus ordinairement touchant les Désirs est qu'on ne distingue pas assez les choses qui dépendent entièrement de nous, de celles qui n'en dépendent point. Car pour celles qui ne dépendent que de nous, c'est-à-dire de notre libre arbitre, il suffit de savoir qu'elles sont bonnes, pour ne les pouvoir désirer avec trop d'ardeur ; à cause que c'est suivre la vertu que de faire les choses bonnes qui dépendent de nous, et il est certain qu'on ne saurait avoir un Désir tro...
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L'ETHIQUE DE SPINOZA (Analyse et critique) ?
La doctrine philosophique de Spinoza est surtout renfermée dans les cinq livres de l'Ethique. Cet ouvrage est ainsi appelé à cause des conclusions morales qui découlent du spinozisme. Le premier livre traite de Dieu ; le second, de la nature humaine ; le troisième, des passions; le quatrième, de la servitude humaine; le cinquième, de la liberté humaine. Le spinozisme, tel que nous le trouvons dans l'Ethique, est exposé d'une manière géométrique, par axiomes, définitions et corollaires. Spinoza p...
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ANALYSE DE « LA MONADOLOGIE » DE LEIBNIZ ?
ANALYSE DE « LA MONADOLOGIE » DE LEIBNIZ La Monadologie fut composée, en 1714, sur la demande du prince Eugène de Savoie, qui avait témoigné à Leibniz le désir d'avoir un résumé de ses principales doctrines. C et ouvrage a été écrit en français. Toutes les questions que renferme la Monadologie nous semblent pouvoir être rangées sous les titres suivants I. Nature des monades. — Les monades sont des substances simples servant à former les composés; elles n'ont ni étendue, ni figure, ni divisibilit...
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Aristote, Métaphysique : L'Etonnement philosophique
Demande d'échange de corrigé de Bouniol Nicolas ([email protected]). Sujet déposé : A ristote, Métaphysique : L'Etonnement philosophique « C 'est, en effet, l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. A u début, leur étonnement porta sur les difficultés qui se présentaient les premières à l'esprit; puis, s'avançant ainsi peu à peu, ils étendirent leur exploration à des problèmes plus importants, tels que les phénomènes de la Lu...
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DESCARTES: l'erreur que l'on commet le plus ordinairement touchant les désirs
Il me semble que l'erreur que l'on commet le plus ordinairement touchant les désirs est qu'on ne distingue pas assez les choses qui dépendent entièrement de nous de celles qui n'en dépendent point : car, pour celles qui ne dépendent que de nous, c'est-à-dire de notre libre arbitre, il suffit de savoir qu'elles sont bonnes pour ne les pouvoir désirer avec trop d'ardeur, à cause que c'est suivre la vertu que de faire les choses bonnes qui dépendent de nous, et il est certain qu'on ne saurait...
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Notes de cours: LA CONNAISSANCE DU VIVANT.
La Nature se présente à nous comme un ensemble de phénomènes physiques et vitaux, dont notre esprit prend conscience. De quelles réalités les phénomènes objectifs sont-ils l'apparence? Les expliquer par la matière, c'est, semble-t-il, se condamner à ne pouvoir, comprendre la conscience même que nous en prenons, l'ordre qui les régit, l'unité qu'ils présentent et, en un mot, qu'ils soient connaissables. Faut-il donc croire que tout soit esprit? Le donné demeure rebelle à ses explications, le...
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Platon par Victor Goldschmidt
Ses détracteurs et certains de ses amis sont d'accord : la doctrine platonicienne est le fruit d'une vocation politique manquée. A partir de là, les appréciations divergent. Ceux-ci le louent de l'intérêt porté à la chose publique et au bien commun. L'éloge n'est d'ailleurs pas sans arrière-pensée ; il est apologétique. Cet idéaliste sublime s'est penché sur les misères de son temps ; l'utopiste impénitent est le fondateur de la science sociale. Chez ceux-là, il y a entente sur la condamnation,...
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Descartes: Changer mes désirs....
« Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde et généralement, de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir, que nos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait notre mieux, touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est, au regard de nous, absolument impossible. Et ceci seul me semblait être suffisant pour m'empêcher de rien désirer à...
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Y a-t-il compatibilité entre liberté et déterminisme ?
Lorsqu'on pense à la liberté, une antithèse surgit aussitôt dans l'esprit : on lui oppose spontanément le déterminisme naturel, c'est-à-dire l'idée d'un ordre immanent aux choses et qui les régisse de telle sorte qu'elles ne puissent être autrement qu'elles ne sont, en vertu des lois de la nature et des conditions qui les déterminent nécessairement. Loi générale du monde, le déterminisme pourrait être la négation de la liberté spirituelle : il suffirait qu'il s'élève des profondeurs de la ma...
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Feuerbach: Conscience et sentiment de soi
«Quelle est donc la différence essentielle entre l'homme et l'animal? La plus simple et la plus générale des réponses à cette question est aussi la plus populaire : c'est la conscience. Mais la conscience au sens strict, car la conscience entendue comme sentiment de soi, capacité de distinguer les objets sensibles, de percevoir et même de juger des choses extérieures d'après des caractères sensibles déterminés, une telle conscience ne peut être refusée à l'animal. Mais la conscience au sens le p...
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Examinez cette définition de SCHOPENHAUER: « Par métaphysique j'entends tout ce qui a la prétention d'être une connaissance dépassant l'expérience, c'est-à-dire les phénomènes donnés, et qui tend à expliquer par quoi la nature est conditionnée dans un se
Le terme de métaphysique est apparu très tôt dans l'histoire pour désigner notamment les livres d'Aristote. Schopenhauer insiste d'ailleurs de manière classique sur ce fait : on a nommé en effet métaphysique les quatorze livres qui suivent la physique d'Aristote. L'étymologie de ce mot peut alors nous donner deux significations différentes du terme. En grec, le mot meta désigne ce qui est au-delà et phusikè renvoie à la physique. On peut alors penser que quand Andronicos de Rhodes donne ce nom a...
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LEIBNIZ et l'espace
On admet généralement et à juste titre que Kant a renouvelé les conceptions de l'espace et du temps. Mais il ne faut pas méconnaître l'importance fondamentale des analyses de Leibniz qui lui a préparé la voie en ramenant l'espace à l'ordre des coexistences et le temps à l'ordre des successions. C'est la polémique engagée par Leibniz avec C larke, disciple zélé de Newton, qui l'a amené à prendre position avec la plus grande netteté contre cette idée que l'espace et le temps seraient des réalit...
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Peut-on lutter contre les préjugés ?
Le terme « préjugé » vient du latin praejudicare qui signifie juger préalablement. Le préjugé renvoie donc à une opinion admise avant tout jugement ou raisonnement, et qui est donc dépourvue de sens critique. L'absence d'examen rationnel qui caractérise le préjugé peut donc conduire à une idée fausse dont on n'a pas pris la peine de contrôler le bien fondé. C'est le cas par exemple d'une opinion raciste où l'on condamne un individu sur la seule base de son appartenance ethnique. Dès lors, pour s...
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Disons-nous la vérité par respect de la vérité ?
Introduction : Ë Bien définir les termes du sujet : - « la vérité » : c'est le caractère des jugements auxquels on peut accorder son assentiment, c'est-à-dire qui s'imposent à l'esprit, et qui est le fondement de l'accord universel entre tous les esprits. Ce sont des propositions dont est absente toute contradiction, quelle soit logique ou réelle. Il ne faut pas la confondre avec la réalité car contrairement à cette dernière, la vérité est de l'ordre du discours. - « Par respect » : c'est le fai...
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Epicure: Parmi nos desirs, les uns sont naturels et les autres vains.
PRESENTATION DE LA "LETTRE A MENECEE" D'EPICURE La Lettre à Ménécée est l'un des rares écrits qui nous restent de l'oeuvre immense d'Épicure (vers 341-270 av. J.C.), que nous connaissons surtout à travers son disciple Lucrèce. Le projet du fondateur de l'École du Jardin, à une époque où la Grèce traverse une grave crise politique, économique et sociale, est de fonder une sagesse sur une physique matérialiste. Souvent mal compris et caricaturé, Épicure ne cessera d'inspirer les philosophes athées...
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Alain
Il y a l'avenir qui se fait et l'avenir qu'on fait. L'avenir réel se compose des deux. Au sujet de l'avenir qui se fait, comme orage ou éclipse, il ne sert à rien d'espérer, il faut savoir, et observer avec des yeux secs. Comme on essuie le verre de la lunette, ainsi il faut essuyer la buée des passions sur les yeux. J'entends bien. Les choses du ciel, que nous ne modifions jamais, nous ont appris la résignation et l'esprit géomètre qui sont une bonne partie de la sagesse. Mais dans les choses t...
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Plotin, Ennéades I, 6, § 2, Du Beau
« C omment les beautés de là-haut et celles d'ic i sont-elles les unes et les autres des beautés ? C 'est disons-nous parce qu'elles participent à une idée. C ar toute chos e privée de forme et des tinée à recevoir une forme et une idée reste laide et étrangère à la raison divine tant qu'elle n'a part ni à une raison ni à une forme ; et c'est là l'abs olue laideur. L'idée ordonne en les combinant les parties multiples dont un être es t fait ; elle les réduit en un tout convergent et crée l'unité...
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LOCKE
Bien que la terre et toutes les créatures inférieures appartiennent en commun à tous les hommes, chacun garde la propriété de sa propre personne. Sur celle-ci, nul n'a droit que lui-même. Le travail de son corps et l'ouvrage de ses mains, pouvons-nous dire sont vraiment à lui. Toutes les fois qu'il fait sortir un objet de l'état où la nature l'a mis et l'a laissé, il y mêle son travail, il y joint quelque chose qui lui appartient et de ce fait il se l'approprie. Cet objet, soustrait par lui à l'...
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Heidegger: oui et non à la technique
On doit à Marcel Mauss une définition précise de la technique: « On appelle technique un groupe de mouvement, d'actes généralement et en majorité manuels, organisés et traditionnels, concourant à produire un but connu comme physique, chimique ou organique; », Journal de psychologie. La technique est donc ce qui nous permet de transformer le monde de nous en rendre comme maîtres et possesseurs pour paraphraser Descartes. La technique entendue comme savoir faire productif exploite la connais...
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Platon: L'allégorie de la caverne
Dans la célèbre allégorie de la caverne (République, VII), Platon présente dans un schéma simplifié le statut de l'homme dans le monde : la duperie du nigaud qui prend des vessies pour des lanternes. Il faut imaginer une caverne profonde dans laquelle les hommes sont enchaînés face à la paroi du fond. Ne pouvant tourner la tête, la réalité est pour eux ce mur sur lequel se déploient des jeux d'ombres. A l'entrée de la caverne brûle un feu qui dispense une lumière suffisante pour découper s...
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Platon vs Calliclès: Qu'est-ce qu'une vie bonne ?
Comment un homme pourrait-il être heureux, s'il est esclave de quelqu'un ? Voici ce qui est beau et juste suivant la nature [...]. Pour bien vivre, il faut laisser prendre à ses passions tout l'accroissement possible, au lieu de les réprimer et, quand elles ont atteint toute leur force, être capable de leur donner satisfaction par son courage et son intelligence et de remplir tous les désirs à mesure qu'ils éclosent. Mais cela n'est pas à la portée du vulgaire. De là vient qu'il décrie les gens...
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Jean-Paul SARTRE
Dans L'Etre et le Néant, Sartre va poursuivre une analyse phénoménologique de la théorie hégélienne. "L'essence des rapports entre consciences n'est pas le "Mitsein" (être-avec), mais le conflit." Ailleurs il dira même que c'est la violence qui fait le fond de toute relation humaine. Quelle est l'origine du conflit ? La seule existence de l'Autre fait que j'ai un dehors, une extériorité pour autrui, une nature. Des sentiments tels que la honte ou la fierté n'ont de sens que par rapport à cette n...
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Russell: La valeur de la philosophie
Russell La valeur de la philosophie doit en réalité surtout résider dans son caractère incertain même. // Celui qui n'a aucune teinture de philosophie traverse l'existence, prisonnier de préjugés dérivés du sens commun, des croyances habituelles à son temps ou à son pays et de convictions qui ont grandi en lui sans la coopération ni le consentement de la raison. Pour un tel individu, le monde tend à devenir défini, fini, évident ; les objets ordinaires ne font pas naître de questions et les pos...
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DESCARTES: la machinerie du corps
Enfin il n'y a aucune de nos actions extérieures, qui puisse assurer ceux qui les examinent, que notre corps n'est pas seulement une machine qui se remue de soi-même, mais qu'il y a aussi en lui une âme qui a des pensées, excepté les paroles, ou autres signes faits à propos des sujets qui se présentent, sans se rapporter à aucune passion. Je dis les paroles ou autres signes, parce que les muets se servent de signes en même façon que nous de la voix ; et que ces signes soient à propos, pour e...
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La formation de l'idée d'objet.
La formation de l'idée d'objet. INTRODUCTION. - Le propre du penseur et du philosophe est de s'étonner de choses que le vulgaire juge des plus naturelles et des plus simples, de se poser des questions qui ne viennent à l'esprit de personne. A insi, dites à l'homme de la rue qu'il y a bien des raisons de se demander si le monde extérieur existe et si tout ne se réduit pas à notre propre pensée; qu'on éprouve beaucoup de difficulté à expliquer comment nous parvenons à concevoir l'existence d'une r...
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Husserl et la géométrie
Le géomètre, lorsqu'il trace au tableau ses figures, forme des traits qui existent en fait sur le tableau qui lui-même existe en fait. Mais, pas plus que le geste physique de dessiner, l'expérience de la figure dessinée, en tant qu'expérience, ne fonde aucunement l'intuition et la pensée qui portent sur l'essence géométrique. C'est pourquoi il importe peu qu'en traçant ces figures il soit ou non halluciné et qu'au lieu de dessiner réellement il projette ses lignes et ses constructions dans...
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Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ?
Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ? La place de l'art ne se mesure aujourd'hui presque plus que dans sa dimension sociétale. Mais encore faut-il pouvoir définir ce qu'est l'art. En effet, il est bien difficile de le mettre dans une catégorie spécifique tout en considérant les nouvelles moeurs sociales, les nouvelles techniques utilisées, par rapport au classicisme. On peut s'interroger sur l'essence de l'oeuvre d'art pour ces raisons. Peut-on trouver des caractéristiques en commun à une toile, un fi...
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HOBBES: Avant l'établissement de la société civile
Termes du sujet: TRAVAIL: Du latin populaire tripalium, «machine à trois pieux » destinée à immobiliser les chevaux pour les ferrer, d'où « instrument de torture ». Toute activité visant à la production d'une oeuvre utile. Spécialement, ensemble des activités accomplies par l'homme pour produire des biens et des services en contrepartie desquels il est rémunéré. • Le travail est souvent associe a la peine et a la souffrance. Dans la Bible d'ailleurs, Dieu punit le premier péché en chassant Adam...
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Percevoir, c'est unifier - Merleau-Ponty
Percevoir, c'est unifier C'est un lieu commun de dire que nous avons cinq sens et, à première vue, chacun d'eux est comme un monde sans communication avec les autres. La lumière ou les couleurs qui agissent sur l'oeil n'agissent pas sur les oreilles ni sur le toucher. Et cependant on sait depuis longtemps que certains aveugles arrivent à se représenter les couleurs qu'ils ne voient pas par le moyen des sons qu'ils entendent. Par exemple un aveugle disait que le rouge devait être quelque chose co...
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Montaigne
Texte à commenter : « Or je trouve [...] qu'il n'y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu'on m'en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage ; comme de vrai il semble que nous n'avons autre mire de la vérité et de la raison que l'exemple et idée des opinions et usances du pays ou nous sommes. Là est toujours la parfaite religion, la parfaite police, le parfait et accompli usage de toutes choses. Ils sont sauvages, de même que nous appelions sau...
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Agir selon sa fantaisie est-ce agir librement ?
Introduction : La fantaisie désigne le caprice arbitraire de l'imagination et des désirs qui sont propres à chacun. La liberté désigne la capacité de faire ce que l'on veut. Dans la mesure où la fantaisie désigne ce qui est le plus singulier en nous-mêmes, agir selon sa propre fantaisie ne consisterait à n'obéir qu'à soi, en l'absence de toute contrainte externe, et partant il ne pourrait y avoir d'action vraiment libre que gouvernée par la fantaisie. C ependant il n'est pas certain qu'obéir à l...
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Aristote
"[...] L'instant qui paraît délimiter le passé et le futur, est-ce qu'il subsiste un et identique, ou est-il toujours nouveau? Ce n'est pas facile à voir. En effet, s'il est toujours différent, comme aucune partie d'une succession temporelle ne coexiste avec aucune autre [...], et comme ce qui actuellement n'est pas, mais a été auparavant, doit forcément avoir été détruit à un moment, de même aussi les instants ne coexisteront pas les uns avec les autres, et celui qui précède sera forcément touj...
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Bergson
A quoi vise l'art, sinon à nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience? Le poète et le romancier qui expriment un état d'âme ne le créent certes pas de toutes pièces; ils ne seraient pas compris de nous si nous n'observions pas en nous, jusqu'à un certain point, ce qu'ils nous disent d'autrui. Au fur et à mesure qu'ils sous parlent, des nuances d'émotion et de pensée nous apparaissent qui pouv...