158 résultats pour "aimé"
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MALEBRANCHE et l'insuffisance des biens matériels
PRESENTATION DE L'OUVRAGE "DE LA RECHERCHE DE LA VERITE" DE MALEBRANCHE Cette première oeuvre de Malebranche (1638-1715), imposante, et qu'il ne cessera de compléter et de parfaire au point qu'on ne puisse la lire sans ses nombreux Éclaircissements, est de dix années postérieure à son ordination et à sa découverte simultanée et enflammée de la philosophie de Descartes. Sa vocation uniment religieuse et philosophique va consister à compléter et à corriger l'un par l'autre Saint Augustin et l'...
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Malebranche: passions et amitié
Lorsqu'on est riche et puissant, on n'en est pas plus aimable, si pour cela on n'en devient pas meilleur à l'égard des autres par ses libéralités, et par la protection dont on les couvre. Car rien n'est bon, rien n'est aimé comme tel, que ce qui fait du bien, que ce qui rend heureux. Encore ne sais-je si on aime véritablement les riches libéraux, et les puissants protecteurs. Car enfin ce n'est point ordinairement aux riches qu'on fait la cour, c'est à leurs richesses. Ce n'est point les grands...
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MALEBRANCHE: Lorsqu'on est riche et puissant, on n'en est pas plus aimable...
« Lorsqu'on est riche et puissant, on n'en est pas plus aimable, si pour cela on n'en devient pas meilleur à l'égard des autres par ses libéralités, et par la protection dont on les couvre. Car rien n'est bon, rien n'est aimé comme tel, que ce qui fait du bien, que ce qui rend heureux. Encore ne sais-je si on aime véritablement les riches libéraux, et les puissants protecteurs. Car enfin ce n'est point ordinairement aux riches qu'on fait la cour, c'est à leurs richesses. Ce n'est point les gr...
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Aimer son travail est-ce encore travailler ?
[Aimer son travail permet à l'homme de le faire avec plaisir, mais cela ne change en rien le fait qu'il travaille. Le travail est l'activité fondamentale de l'homme, celle qu'il déploie contre la nature pour assurer ses besoins vitaux. Le fait qu'un homme aime son travail ne modifie en rien la nature de l'activité.] Qu'est-ce, en réalité, que le travail? Le travail, c'est l'activité par laquelle l'homme transforme la nature et se transforme lui-même. Dans le « Capital », Marx montre comment, da...
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Pour bien penser, faut-il ne rien aimer ?
Réagir . Donner un sens fort à «bien penser». . Ne rien aimer = ne s'attacher à rien. Est-ce possible? . «Aimer» serait ici à l'origine de préjugés ou de préférences coupables? CORRIGÉ Une caricature du philosophe en fait volontiers un personnage détaché de tout, promenant sur les êtres et les choses un regard lointain, et préservé de toute passion, sinon de toute émotion. Cette image correspond-elle, si peu que ce soit, à la réalité de la pensée? Pour bien penser, faut-il ne rien aimer ? [Ress...
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Est-il possible d'aimer sans rien attendre en retour ?
Introduction : Bien définir les termes du sujet : - « Aimer » : le terme est assez difficile à définir, puisqu'il peut recouvrir plusieurs types de sentiments, et en tant que subjectif, il change d'une personne à l'autre. En général, l'amour est une tendance de la sensibilité qui nous porte vers un être ou un objet reconnu ou ressenti comme bon (ex. l'amour maternel, l'amour des richesses). Mais ce peut être aussi l'inclination vers une personne sous toutes ses formes et à tous ses degrés, de l'...
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« L’amour consiste à trouver sa joie dans la joie de l’être aimé. » Leibniz
« L’amour consiste à trouver sa joie dans la joie de l’être aimé. » Leibniz, Sentiment de M. Leibniz sur le livre de M. de Cambrai et sur l'amour de Dieu désintéressé (Plan détaillé) Joie : « Émotion vive, agréable, limitée dans le temps sentiment de plénitude qui affecte l'être entier au moment où ses aspirations, ses ambitions, ses désirs ou ses rêves viennent à être satisfaits d'une manière effective ou imaginaire . » // Néanmoins, modifiée en degré ou en intensité par un adjectif...
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ÉVANGILE SELON SAINT JEAN: «Je vous
donne un commandement nouveau: c'est de vous aimer les uns les
autres...»
Thème 370 ÉVANGILE SELON SAINT JEAN: «Je vous donne un commandement nouveau: c'est de vous aimer les uns les autres...» Le devoir est un commandement religieux. «Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres.» Parole de Jésus-Christ, Évangile selon saint jean, (Ier siècle ap. J.-C.)...
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l'amour que l'on a pour les autres est-il, selon vous, une manière plus subtile de s'aimer soi-même
INTRODUCTION. — Les philosophes ont souvent nourri de la défiance à l'endroit des réalités affectives. Seule la clarté des idées devrait retenir le penseur. Mais comment accepter une vision du monde qui négligerait systématiquement une valeur pressentie par tons, sur le plan moral et métaphysique aussi bien que psychologique : nous voulons parler de l'amour ? La philosophie moderne se penche de plus en plus sur ce problème - qu'à vrai dire elle redécouvre seulement, car les siècles de saint BERN...
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À la question : Qu'est-ce qu'être normal ? Freud répondait:Aimer et travailler. Cette réponse vous paraît-elle fondée ?
Définition des termes du sujet: AMOUR: 1. Sens courant : sentiment d'affection passionnée d'un être humain pour un autre. 2. Sentiment de profond attachement (à un idéal moral, philosophique, religieux) impliquant don de soi et renoncement à son propre intérêt (exemple : l'amour de la justice). Norme, normal Du latin norma, « équerre », « règle », « modèle ». 1) Norme : règle, ligne de conduite socialement prescrite caractérisant les pratiques d'un groupe déterminé. 2) Type idéal ou règle par ra...
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Analyse linéaire: la chanson du mal aimé
Analyse linéaire n° 8 : Extrait de la Chanson du MalAimé o o o Le titre : le « Mal-Aimé » évoque par opposition la figure féminine de la bien aimée (néologisme) et développe l'image de l'homme et du poète inconsolable « El desdichado » » NERVAL (1854) La chanson reprend la « canso » des troubadours du Moyen Âge (poème chanté). Vers 1~10 : Le poète chante sa tristesse et il la projette sur Paris où il erre Notre passage adresse le cadre spatio-temporel on est en juin à Par...
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Pour bien penser faut-il ne rien aimer ?
[Ressentir de l'amitié pour un penseur peut nous éloigner de la vérité. Quant à l'amitié portée à un non-philosophe, elle comporte le risque d'être inconstante et de compromettre la raison.] Il faut garder son indépendance de jugement L'admiration qu'un penseur est susceptible de témoigner à tel ou tel grand philosophe peut nuire à l'indépendance de son jugement. Platon ou Aristote ont beau être deux grands noms de la pensée occidentale, ils sont faillibles. Il faut donc juger leurs idées selon...
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Que pensez-vous de cette affirmation de Nietzsche : « On n'aime jamais en définitive que ses penchants, et non ce vers quoi l'on penche. » ?
Que pensez-vous de cette affirmation de Nietzsche : « On n'aime jamais en définitive que ses penchants, et non ce vers quoi l'on penche. »? INTRODUCTION. — Si l'amour fournit le thème essentiel de la plupart des productions du théâtre, du cinéma et de la littérature romanesque, il occupe beaucoup moins les psychologues et les philosophes. C'est que la vie affective est d'une complexité extrême jusqu'à paraître contradictoire. Ainsi le sens commun admet qu'aimer c'est vouloir pour soi l'objet de...
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LE DESIR (cours de philosophie)
Le désir est le propre de l'homme et la marque de sa finitude : l'animal n'a que des besoins, aisément satisfaits ; un être parfait n'aurait rien à désirer ; l'homme tend toujours vers quelque chose qu'il ressent comme un manque (cf. Pradines: «L'amour est cette force qui nous pousse hors de nous vers nous »). On peut donc rattacher le désir, en un sens large, aux différentes tendances de l'homme que nous définirons en nous inspirant de Platon. I. LES TENDANCES DE LA NATURE HUMAINE - A - Le...
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L'héritage chrétien en philosophie (Saint Augustin, Saint Thomas d'Aquin) ?
Durant toute l'Antiquité, l'homme imaginait des dieux à sa mesure, humble tentative de lutte contre la fatalité et l'arbitraire qui paraissaient la loi du monde : c'était la mythologie. Mais voilà que Dieu crée les hommes à son image, retournement immense apporté par la révélation chrétienne : c'est l'apparition de la métaphysique. A travers les persécutions et les martyrs, le christianisme a gagné tout l'Empire romain entre les IIIe et Xe siècles, et par là même il a christianisé l'héritage gre...
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commentaire composée de Français: j'aime le souvenir de Baudelaire
commentaire de texte Intro: Au cœur des débats sur la fonction de la littérature de son époque, Charles Baudelaire détache la poésie de la morale. Comme le montre le titre de son recueil,Les Fleurs du mal, il tente de tisser des liens entre le mal et la beauté, mais aussi entre le poète et son lecteur lorsqu’il dit:(« Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère ») à la fin du poème Au lecteur. Les Fleurs du mal est un recueil de poèmes conçu par Baudelaire et publié le 21 juin 1857. Le p...
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Analyse lineaire Aimé Cesaire
La poésie engagée traduit l’engagement personnel du poète vis-à-vis d’une cause grâce à la force des images et de la musicalité de la poésie. Ce poème « Debout maintenant, mon pays et moi » appartient au recueil Cahier d'un retour au pays natal de Aimé Cesaire. C'est un texte poétique, politique et argumentatif et est une écriture lyrique pour traduire la révolte après des siècles de soumission. Issu du mouvement de la négritude ; il vise à revaloriser le Noir, sa culture et sa civilisation...
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Aimer son travail, est-ce toujours travailler ?
[Aimer son travail permet à l'homme de le faire avec plaisir, mais cela ne change en rien le fait qu'il travaille. Le travail est l'activité fondamentale de l'homme, celle qu'il déploie contre la nature pour assurer ses besoins vitaux. Le fait qu'un homme aime son travail ne modifie en rien la nature de l'activité.] Qu'est-ce, en réalité, que le travail? Le travail, c'est l'activité par laquelle l'homme transforme la nature et se transforme lui-même. Dans le « Capital », Marx montre comment, da...
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Est-il nécessaire de connaître la biographie d’un écrivain pour comprendre et aimer son oeuvre
Analyse : • Ce sujet invite à distinguer la création et le créateur, éventuellement pour montrer le lien qui unit la première au second. L'auteur en effet est celui qui produit l'oeuvre, mais celle-ci n'a-t-elle pas une autonomie vis-à-vis de son créateur ? • Se pose alors une autre question : faut-il juger une oeuvre en fonction de son auteur ? La vie de celui-ci apportet-elle une caution à l'oeuvre, ou au contraire peut-elle suffire à réprouver l'oeuvre ? Bref, quelle est l'importance de la pe...
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Faut-il aimer la liberté ? Est-on d'autant plus heureux qu'on est plus
libre ?
Faut-il aimer la liberté ? Est-on d'autant plus heureux qu'on est plus libre ? Quelques réflexions destinées à suggérer des développements pour ces sujets, en particulier pour le second. En rassemblant ses souvenirs historiques, chacun peut constater que les hommes assemblés en sociétés n'ont jamais rien tant aimé que la liberté : la recherche passionnée de la liberté a été le mobile de presque tout ce qui s'est fait de grand dans le monde. Ont-ils eu raison ? Cette liberté qu'ils ont si ardemme...
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Machiavel, Mieux vaut être craint
qu'être aimé
Indications générales Machiavel (1469-1527), né à Florence, écrit Le Prince (1513) pour julien de Médicis. Il s'agit d'un traité de politique, qui fait scandale parce que, loin de prêcher la vertu aux gouvernants, Machiavel explique quels sont les moyens réels qu'il faut mettre en oeuvre pour conquérir et conserver le pouvoir. D'où l'adjectif «machiavélique». Citation «Il est beaucoup plus sûr de se faire craindre qu'aimer, s'il faut qu'il y ait seulement l'un des deux. [...] Les hommes hésitent...
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Quelles sont les conditions qui peuvent nous faire aimer un travail ou nous le rendre désagréable ?
OBSERVATION. - Nous rapprochons ces deux sujets, quoique la question n'y soit pas posée de la même façon dans les deux cas, parce qu'ils appellent tous deux sensiblement les mêmes idées. Position de la question. Pour tout être normal, le travail n'est pas seulement une obligation plus ou moins pénible. Nous pouvons aussi aimer notre travail et en retirer certains bienfaits. Lesquels, exactement, et à quelles conditions ? I. Pourquoi le travail est parfois désagréable. Tout être normal éprouve un...
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Arthur SCHOPENHAUER (1788-1860)
SCHOPENHAUER : LA SOCIÉTÉ BRIDE L'INDIVIDU Toute société est faite d'êtres qui sont unis par des liens déterminés. Ces liens ne sont pas sans effet sur les individus qui composent une collectivité donnée. Schopenhauer développe ici l'idée que plus un individu a de valeur, moins il supporte la vie sociale qui limite sa liberté et bride son développement. « Et tout d'abord toute société exige nécessairement un accommodement réciproque, une volonté d'harmonie : aussi, plus elle est nombreuse, plus...
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MACHIAVEL: AMOUR ET HAINE
Thème 236 Machiavel, Mieux vaut être craint qu'être aimé PRESENTATION DU "PRINCE" DE MACHIAVEL Machiavel (1469-1527) est conseillé politique de la ville de Florence, à une époque où elle est menacée par des crises intérieures, mais aussi par les royaumes voisins. Ces derniers n'hésitent pas à s'allier à la France et à l'Espagne pour affronter Florence, se pliant ainsi à la convoitise des deux grandes puissances étrangères. C'est pour éviter ce genre de crise et d'assujettissement que Machiavel é...
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Au terme de l'Avant-propos placé en tête de son livre Matière et Lumière, Louis de Broglie écrit : « On peut légitimement aimer la science pour ses applications, pour les soulagements et les commodités qu'elle a apportés à la vie humaine, sans oublier to
Au terme de l'Avant-propos placé en tête de son livre Matière et Lumière, Louis de Broglie écrit : « On peut légitimement aimer la science pour ses applications, pour les soulagements et les commodités qu'elle a apportés à la vie humaine, sans oublier toutefois que la vie humaine restera toujours, de par sa nature même, précaire et misérable. Mais on peut, pensons-nous, trouver une autre raison d'aimer l'effort scientifique, en appréciant la valeur de ce qu'il représente. En effet, comme toutes...
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Rousseau: Morale et politique
C'est la faiblesse de l'homme qui le rend sociable : ce sont nos misères communes qui portent nos coeurs à l'humanité, nous ne lui devrions rien si nous n'étions pas hommes. Tout attachement est un signe d'insuffisance : si chacun de nous n'avait nul besoin des autres, il ne songerait guère à s'unir à eux. Ainsi de notre infirmité même naît notre frêle bonheur. Un être vraiment heureux est un être solitaire : Dieu seul jouit d'un bonheur absolu ; mais qui de nous en a l'idée ? Si quelque être im...
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Quand on aura marié le Grand Turc avec la République de Venise, on réconciliera Voltaire avec Rousseau, déclare Brunetière (Etudes critiques, 3e série). En quoi vous paraît consister cette irréconciliable opposition, si vous considérez leur existence, le
Quand on aura marié le Grand Turc avec la République Je Venise, on réconciliera Voltaire avec Rousseau, déclare Brunetière (Etudes critiques, 3e série). En quoi vous paraît consister cette irréconciliable opposition, si vous considérez leur existence, leur tempérament, leurs doctrines ? L'existence. Le plan est fourni par le sujet même : Voltaire, bourgeois parisien, vite initié aux plaisirs et aux profits de la société, sera toujours un épicurien avide de richesses et de bien-être; les vicissit...
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Bergson
"Qui ne voit que la cohésion sociale est due, en grande partie, à la nécessité pour une société de se défendre contre d'autres, et que c'est d'abord contre tous les autres hommes qu'on aime les hommes avec lesquels on vit ? Tel est l'instinct primitif. Il est encore là, heureusement dissimulé sous les apports de la civilisation; mais aujourd'hui encore nous aimons naturellement et directement nos parents et nos concitoyens, tandis que l'amour de l'humanité est indirect et acquis. A ceux-là nous...
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Parfum exotique de Baudelaire dans les Fleurs du Mal
Parfum exotique de Baudelaire dans les Fleurs du Mal "Racine a écrit le songe d'Athalie et pourtant il rêvait! » écrivit un jour Giraudoux, voulant sans doute indiquer que la logique interne du cauchemar de la vieille reine faisait de cette page célèbre un beau morceau de littérature plutôt qu'un document sur la réalité onirique. La rêverie que dépeint Baudelaire dans Parfum exotique pourrait appeler une boutade similaire : plausible dans sa cause, cohérente dans son développement, « classi...
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À MADEMOISELLE d'Alfred de MUSSET (podcast)
À MADEMOISELLE d'Alfred de MUSSET (podcast) Oui, femme, quoi qu'on puisse dire Vous avez le fatal pouvoir De nous jeter par un sourire Dans l'ivresse ou le désespoir. Oui, deux mots, le silence même, Un regard distrait ou moqueur, Peuvent donner à qui vous aime Un coup de poignard dans le cœur. Oui, votre orgueil doit être immense, Car, grâce à notre lâcheté, Rien n'égale votre puissance, Sinon, votre fragilité. Mais toute puissance sur terre Meurt quand l'abus en est trop grand, Et qui sait sou...
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Alain
"[...] Il ne faut pas orienter l'instruction d'après les signes d'une vocation. D'abord parce que les préférences peuvent tromper. Et aussi parce qu'il est toujours bon de s'instruire de ce qu'on n'aime pas savoir. Donc contrariez les goûts, d'abord et longtemps. Celui-là n'aime que les sciences ; qu'il travaille donc l'histoire, le droit, les belles-lettres ; il en a besoin plus qu'un autre. Et au contraire, le poète, je le pousse aux mathématiques et aux tâches manuelles. Car tout homme doit ê...
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Alain
Préjugé. Ce qui est jugé d'avance, c'est-à-dire avant qu'on se soit instruit. Le préjugé fait qu'on s'instruit mal. Le préjugé peut venir des passions ; la haine aime à préjuger mal ; il peut venir de l'orgueil, qui conseille de ne point changer d'avis ; ou bien de la coutume qui ramène toujours aux anciennes formules ; ou bien de la paresse, qui n'aime point chercher ni examiner. Mais le principal appui du préjugé est l'idée juste d'après laquelle il n'est point de vérité qui subsiste sans serm...
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"J'aime le souvenir de ces époques nues", Baudelaire
« J’aime le souvenir de ces époques nues » Comment s’opposent les deux premières strophes ? Dans ces deux strophes, Baudelaire oppose à un âge ancien, harmonieux, un âge moderne, décadent. La première ère se présente sous la forme d’un « souvenir », tandis que la seconde semble bien plus récente, marquée par l’adverbe « aujourd’hui ». Celui-ci semble nous indiquer que cette seconde ère pourrait être celle du présent de l’écriture du poème, c’est-à-dire le moment où Baudelaire vit. L’opposi...
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Alain
Quand vous aurez rendu les hommes pacifiques, et secourables les uns aux autres seulement par peur, vous établissez bien, il est vrai, une espèce d'ordre dans l'État ; mais en chacun d'eux, ce n'est qu'anarchie ; un tyran s'installe à la place d'un autre ; la peur tient la convoitise en prison. Tous les maux fermentent au - dedans ; l'ordre extérieur est instable. Vienne l'émeute, la guerre, ou le tremblement de terre, de même que les prisons vomissent alors les condamnés, ainsi, en chacun de no...
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Alain
La route en lacet qui monte. Belle image du progrès. Mais pourtant elle ne me semble pas bonne. Ce que je vois de faux, dans cette image, c'est cette route tracée d'avance et qui monte toujours ; cela veut dire que l'empire des sots et des violents nous pousse encore vers une plus grande perfection, quelles que soient les apparences ; et qu'en bref l'humanité marche à son destin par tous moyens, et souvent fouettée et humiliée, mais avançant toujours. Le bon et le méchant, le sage et le fou pous...
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De la nature de Lucrèce
De la nature Épopée philosophique, le De rerum natura de Lucrèce (traduction H. Clouard, Garnier-Flammarion, 1964) fait l'éloge de la pensée d'Épicure. À sa mort, en 55 avant Jésus-Christ, Lucrèce laisse un manuscrit presque achevé que Cicéron se serait chargé de mettre au net et de publier. La vigueur de la pensée et l' audace de l' auteur font de ce poème de sept mille quatre cents vers une oeuvre originale, véritable manifeste destiné à déraciner la crainte des dieux, au sein même d'une...
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Bergson
Qui ne voit que la cohésion sociale est due, en grande partie, à la nécessité pour une société de se défendre contre d'autres, et que c'est d'abord contre tous les autres hommes qu'on aime les hommes avec lesquels on vit ? Tel est l'instinct primitif. Il est encore là, heureusement dissimulé sous les apports de la civilisation ; mais aujourd'hui encore nous aimons naturellement et directement nos parents et nos concitoyens, tandis que l'amour de l'humanité est indirect et acquis. À ceux-là nous...
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Nietzsche
Le poids le plus lourd. — Et si, un jour ou une nuit, un démon venait se glisser dans ta suprême solitude et te disait : « Cette existence, telle que tu la mènes, et l'as menée jusqu'ici, il te faudra la recommencer et la recommencer sans cesse ; sans rien de nouveau ; tout au contraire ! La moindre douleur, le moindre plaisir, la moindre pensée, le moindre soupir, tout de ta vie reviendra encore, tout ce qu'il y a en elle d'indiciblement grand et d'indiciblement petit, tout reviendra, et revien...
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Montesquieu
"Il ne faut pas beaucoup de probité pour qu'un gouvernement monarchique ou un gouvernement despotique se maintienne ou se soutienne. La force des lois dans l'un, le bras du prince toujours levé dans l'autre, règlent ou contiennent tout. Mais dans un état populaire, il faut un ressort de plus, qui est la vertu. Ce que je dis est confirmé par le corps entier de l'histoire et est très conforme à la nature des choses. Car il est clair que dans une monarchie, où celui qui fait exécuter les lois se ju...
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Montesquieu
« C'est dans le gouvernement républicain que l'on a besoin de toute la puissance de l'éducation. La crainte des gouvernements despotiques naît d'elle-même parmi les menaces et les châtiments ; l'honneur des monarchies est favorisé par les passions, et les favorise à son tour : mais la vertu politique est un renoncement à soi-même, qui est toujours une chose très pénible. On peut définir cette vertu, l'amour des lois et de la patrie. Cet amour, demandant une préférence continuelle de l'intérêt pu...
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Aristote
"Pour ce qui est des choses susceptibles d'être autrement, il en est qui relèvent de la création (poïesis), d'autres de l'action (praxis), création et action étant distinctes (...). Aussi la disposition accompagnée de raison (logos) et tournée vers l'action est-elle différente de la disposition, également accompagnée de raison, tournée vers la création; aucune de ces notions ne contient l'autre; l'action ne se confond pas avec la création, ni la création avec l'action. Puisque l'architecture est...
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Platon
A u commencement de ce mythe, nous avons, dans chaque âme, distingué trois éléments : deux qui ont la forme d'un cheval, et un troisième qui a l'as pect d'un cocher. Gardons en tête cette image. V oici donc que, de ces chevaux, l'un, disons -nous, es t bon, et l'autre, non. M ais nous n'avons pas expliqué en quoi consiste l'excellence du bon ou le vice du mauvais : c'est ce qu'il faut dire à présent. Eh bien, le premier des deux, c elui qui tient la meilleure place, a le port droit, il est bien...
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Platon vs Glaucon: De l'origine de la justice
« Il vaut mieux subir l'injustice que de la commettre » Le tyran est non seulement impuissant, mais c'est aussi le plus malheureux des hommes. Contre l'opinion commune, pour qui l'homme qui fait tout ce qu'il désire ne peut être qu'heureux, Socrate va soutenir que commettre l'injustice, ce n'est pas seulement nuire à autrui, c'est se nuire à soi-même. Car il n'y a pas de pire mal que celui qu'on fait à son âme. Voilà pourquoi Socrate peut soutenir le paradoxe selon lequel « il vaut mieux subir l...
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FREUD: le rêve est un désir réalisé
Vous dites toujours, déclare une spirituelle malade, que le rêve est un désir réalisé. Je vais vous raconter un rêve qui est tout le contraire d'un désir réalisé. Comment accorderez-vous cela avec votre théorie ? » Voici le rêve : « Je veux donner un dîner, mais je n'ai pour toutes provisions qu'un peu de saumon fumé. Je voudrais aller faire des achats, mais je me me rappelle que c'est dimanche après-midi et que toutes les boutiques sont fermées. Je veux téléphoner à quelques fournisseurs...
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Nietzsche
« Je vous enseigne le surhumain » Les trois métamorphoses. Zarathoustra quitte la solitude de la montagne pour descendre vers les hommes. Figure inversée du prophète ou du messie, il ne vient pas annoncer un être transcendant ni un salut au-delà de l'homme : il renvoie l'homme à lui-même. « Je vais vous dire trois métamorphoses de l'esprit : comment l'esprit devient chameau, comment le chameau devient lion, et comment enfin le lion devient enfant. Il est maint fardeau pesant pour l'esprit, pour...
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FREUD: Le rêve comme réalisation d'un désir
Vous dites toujours, déclare une spirituelle malade, que le rêve est un désir réalisé. Je vais vous raconter un rêve qui est tout le contraire d'un désir réalisé. Comment accorderez-vous cela avec votre théorie ? » Voici le rêve : « Je veux donner un dîner, mais je n'ai pour toutes provisions qu'un peu de saumon fumé. Je voudrais aller faire des achats, mais je me me rappelle que c'est dimanche après-midi et que toutes les boutiques sont fermées. Je veux téléphoner à quelques fournisseurs...
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Platon
Apollodore donne le récit d'un banquet offert par Agathon. Les convives brillent par de beaux discours au sujet de l'amour. Socrate y rapporte les propos qu'il entendit un jour de la bouche d'une femme de Mantinée, Diotime. « Il faut, sache-le, quand on va droitement à cette fin, que, dès la jeunesse, on commence par aller à la beauté physique, et que, tout d'abord, si droite est la direction donnée par le dirigeant de l'initiation, on commence par n'aimer qu'un unique beau corps, et par engendr...
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Les raisons pour lesquelles j'ai aimé Alcools de Guillaume Apollinaire
Je vais vous présenter mon point de vue personnel sur Alcools et trois aspects du recueil que j'ai beaucoup aimé. Tout d’abord, je trouve extrêmement judicieux la manière dont Apollinaire s’approprie et utilise le thème de l’ivresse, de la poésie dyonisiaque. Dans un premier temps, dans “Zone”, il s’agit d’une ivresse physique, l’alcool est douloureux, décevant et solitaire, par exemple, il dit que “tu bois cet alcool brûlant comme ta vie/ ta vie que tu bois comme une eau de vie”. Dans un...
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Peut-on aimer sans passion ?
La passion a été pendant longtemps tenue pour négative. L'étymologie même du terme a une connotation négative. Le terme passion en effet du latin patior, pati qui signifie souffrir, pâtir. Les passions semblent donc s'opposer à nous de manière involontaire. La tradition philosophie les a souvent vues comme un obstacle à la liberté. La question semble sous ce jour paradoxale puisque la majorité des philosophes ont conseillé et essayé de vivre sans passion. Mais justement si beaucoup ont essayé, c...
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Le travail peut-il être aimé pour lui même?
Discussion : La première chose que l'on peut constater dès que l'on parle du travail, c'est l'effort ou la souffrance qu'il implique. C eci est tellement vrai que dans toute l'A ntiquité le travail manuel était réservé aux esclaves y compris le travail créateur tel que la sculpture. Les Grecs comme les Romains connaissaient deux catégories de citoyens ceux qui avaient du temps libre ou du loisir « l'otium » et ceux qui n'en avaient pas « negotium ». La radicalité de cette distinction était telle...