104 résultats pour "simple"
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Tout savoir n'est-il au fond qu'une croyance ?
Introduction Quelle différence peut-il y avoir entre savoir et croire que l'on sait ? La différence consiste essentiellement dans le fait que celui qui sait détient une vérité, tandis que celui qui croit quelque chose ou croit en quelque chose peut se tromper. Pourtant, il arrive aussi que l'on croit avec justesse : la croyance ne se distingue donc pas du savoir par le simple critère de la vérité. Il semblerait plutôt que la différence provienne de l'attitude face à l'objet de connaissance : cel...
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Peut-on penser la mort ?
Introduction : Peut-on penser la mort ? Certes l'homme est le seul animal, pense-t-on, qui sait qu'il va mourir ; mais cette pensée de la mort n'est pas une évidence et pourtant comme le remarque Jacob dans La logique du vivant : « Les limites de la vie ne peuvent être laissées au hasard. Elles sont prescrites par le programme qui, dès la fécondation dans l'ovule, fixe le destin génétique de l'individu […] la mort fait partie intégrante du système sélectionné dans le monde animal et dans so...
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Raymond Aron, Dimensions de la conscience historique.
« La science historique n'est pas plus une reproduction pure et simple de ce qui a été que la physique n'est une reproduction de la nature. Dans les deux cas, l'esprit intervient et élabore un monde intelligible à partir du donné brut. Mais si l'histoire est une reconstruction comme la physique, elle est une reconstruction de type tout différent. La physique vise la loi, l'histoire le singulier […]. A ucune science ne retient jamais tout du réel, chacune a un mode propre de sélection, visant à d...
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« Savoir vraiment, c'est savoir par les causes. » pensez-vous que la science puisse aujourd'hui souscrire à cet aphorisme de Bacon ?
INTRODUCTION Le savant, c'est celui qui sait; mais ¡I y a diverses manières, plus ou moins savantes, de savoir, depuis la simple description de l'objet naturel, comme cela se voit dans les commencements de la science, jusqu'à ce savoir hautement mathématisé que l'on rencontre, par exemple, en optique géométrique ou dans certaines branches les plus évoluées de la mécanique. « Savoir vraiment, nous dit Bacon, c'est savoir par les causes »; sans doute, encore convient-il de préciser le sens de...
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Epicure et la tripartition des désirs de l'homme
Maintenant, il faut parvenir à penser que, parmi les désirs, certains sont naturels, d'autres sont vains. Parmi les désirs naturels, certains sont nécessaires, d'autres simplement naturels. Parmi les désirs nécessaires, les uns le sont pour le bonheur, d'autres pour le calme du corps, d'autres enfin simplement pour le fait de vivre. En effet, une vision claire de ces différents désirs permet à chaque fois de choisir ou de refuser quelque chose, en fonction de ce qu'il contribue ou non à la...
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Bergson
BERGSON : LA VÉRITÉ, UNE IDÉE UTILE Pour le pragmatisme une idée vraie est simplement une idée qui nous est utile, qui fonctionne. Cette vue est ici défendue par Bergson. « La vérité serait déposée dans les choses et dans les faits : notre science irait l'y chercher, la tirerait de sa cachette, l'amènerait au grand jour. Une affirmation telle que "la chaleur dilate les corps" serait une loi qui gouverne les faits, qui trône, sinon au-dessus d'eux, du moins au milieu d'eux, une loi véritablement...
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Bergson
On a rappelé que l'homme avait toujours inventé des machines, que l'Antiquité en avait connu de remarquables, que des dispositifs ingénieux furent imaginés bien avant l'éclosion de la science moderne et ensuite, très souvent, indépendamment d'elle : aujourd'hui encore de simples ouvriers, sans culture scientifique, trouvent des perfectionnements auxquels de savants ingénieurs n'avaient pas pensé. L'invention mécanique est un don naturel. Sans doute elle a été limitée dans ses effets tant qu'elle...
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Lévinas: La proximite d'autrui
"La proximité d'autrui est présentée [...] comme le fait qu'autrui n'est pas simplement proche comme un parent, mais s'approche essentiellement de moi en tant que je me sens – en tant que je suis – responsable de lui. C'est une structure qui ne ressemble nullement à la relation intentionnelle qui nous rattache, dans la connaissance, à l'objet – de quelque objet qu'il s'agisse, fût-ce un objet humain. La proximité [...] en particulier, ne revient pas au fait qu'autrui me soit connu [...]. Le lien...
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Les oeuvres d'art tiennent-elles leur beauté de la simple imitation des beautés de la nature ?
POUR DÉMARRER L e s ensembles organisés de signes et de matériaux, mis en forme par un esprit créateur, ensembles dont la beauté nous procure une satisfaction désintéressée, tiennent-ils leur perfection esthétique de la reproduction de ce qui existe dans le monde extérieur? de la re-création de l'ensemble des réalités données? V oilà une question qui hante l'esthétique depuis bien longtemps, et qui est donc tout à fait classique. CONSEILS PRATIQUES Réfléchissez sur la fonction et la finalité de...
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Lévinas
" Autrui, en tant qu’autrui, n’est pas seulement un alter ego. Il est ce moi que je ne suis pas : il est le faible alors que moi je suis le fort, il est le pauvre, il est « la veuve et l’orphelin ». Il n’y a pas de plus grande hypocrisie que celle qui a inventé la charité bien ordonnée. Ou bien il est l’étranger , l’ennemi, le puissant. L’essentiel c’est qu’il a ces qualités de par son altérité même. L’espace intersubjectif est initialement asymétrique. L’extériorité d’autrui n’est pas simplemen...
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KANT: la personne humaine comme fin en soi
"Or je dis: l'homme, et en général tout être raisonnable, existe comme fin en soi, et non pas simplement comme moyen dont telle ou telle volonté puisse user à son gré ; dans toutes ces actions, aussi bien dans celles qui le concernent luimême que dans celles qui concernent d'autres êtres raisonnables, il doit toujours être considéré en même temps comme fin. Tous les objets des inclinations n'ont qu'une valeur conditionnelle; car, si les inclinations et les besoins qui en dérivent n'existaie...
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Heidegger: oui et non à la technique.
HEIDEGGER : DIRE "OUI" ET "NON" À LA TECHNIQUE Le développement accéléré et envahissant de la technique dans le monde moderne oblige à repenser les rapports que l'homme entretient avec elle : primitivement instrument de l'homme, la technique semble en effet en passe de faire de l'homme son instrument. Aussi est-ce au moyen de se libérer de la technique tout en l'utilisant que nous invite à réfléchir Heidegger. « Nous pouvons utiliser les objets techniques et nous en servir normalement,...
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KANT: Juste après l'instinct de nutrition...
"Juste après l'instinct de nutrition, par lequel la nature conserve chaque individu, le plus important est l'instinct sexuel grâce auquel la nature pourvoit à la conservation de chaque espèce. Or la raison, une fois éveillée, ne tarda pas non plus à manifester, ici aussi, son influence. L'homme ne tarda pas à comprendre que l'excitation sexuelle, qui chez les animaux repose seulement sur une impulsion passagère et le plus souvent périodique, était susceptible chez lui d'être prolongée et m...
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Le pouvoir des mots constitue-t-il seulement un abus de langage ?
Qu'ils soient écrits ou prononcés, les mots sont capables de prendre différentes formes. Transmis depuis toujours, ils traversent l'Histoire de l'homme tout en évoluant. Victor Hugo voit d'ailleurs le mot comme un véritable « être vivant ». Tout le monde appréhende ce qu'est un mot mais pourtant il semble qu'il nous cache bien des secrets. Le mot pourrait se définir comme un groupe de sons correspondant à un sens dans lequel se distribue le langage. Un abus de langage pourrait se définir comme u...
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La critique du progrès technique est-elle légitime ?
Il va de soi que toute critique est légitime, car la critique permet de rectifier les erreurs. Aussi quand on se demande si la critique est légitime à l'endroit du progrès technique, c'est qu'il est sous-entendu que le progrès technique est un phénomène normal qui ne peut qu'apporter que des bienfaits à l'homme. Critiquer le progrès technique reviendrait au fond à être réactionnaire, à aller à contre-courant de la pensée normale. On peut cependant accorder la nécessité de réfléchir aux conséquen...
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Popper: Apprendre grace a nos erreurs
PRESENTATION DE "LA LOGIQUE DE LA DECOUVERTE SCIENTIFIQUE" DE POPPER Ce premier ouvrage de Popper (1902-1994) est un grand classique de la philosophie des sciences du xxe siècle. Ses positions épistémologiques ont d'abord paru inclassables par rapport aux grands blocs philosophiques de l'époque. Ami des positivistes du Cercle de Vienne, lui-même formé à la physique et aux mathématiques, il partage leur enthousiasme pour la science physique de son temps (relativité, mécanique quantique) mais sans...
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KANT
L'objet tourne autour du sujet... La révolution copernicienne. Le premier travail de la philosophie consiste à explorer les conditions et les limites du savoir véritable. Telle est la tâche de la critique. « Que toute notre connaissance commence avec l'expérience, cela ne soulève aucun doute. En effet, par quoi notre pouvoir de connaître pourrait-il être éveillé et mis en action, si ce n'est par des objets qui frappent nos sens et qui, d'une part, produisent par eux-mêmes des représentations et,...
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HENRI BERGSON, Le Rire
Un rationalisme universel Pour Zenon, le fondateur du stoïcisme, tout ce qui compose l'univers, tous les êtres, toutes les choses, divines, humaines et naturelles, sont constitués et conduits par l'action de la raison, qu'il appelle le logos. Cette raison stoïcienne n'est pas un pur intellect détaché du monde sensible. Elle est immanente, à l'œuvre dans les moindres détails de la marche du monde. Nulle place n'existe pour l'irrationnel ou le hasard qui ne sont que des illusions et des défau...
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Le bonheur est-il idéal de l'imagination ou réalité ?
Analyse du sujet - - - - - - Etymologiquement, le bonheur vient du latin bonum agurium, « chance, bonne fortune ». Au sens général, il s'agit d'un état de satisfaction complète, caractérisé par sa plénitude et sa stabilité. Chez Aristote, le bonheur est la fin que tout homme poursuit (même si les hommes ne s'entendent pas sur sa nature), doit être rapporté à la réussite de l'activité. Or l'activité la plus élevée est celle de l'intelligence : penser vrai procure donc le plus grand bonheur....
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KANT: «Agis de telle sorte que tu
traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de
tout autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement
comme un moyen.»
Thème 387 KANT: «Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen.» PRESENTATION DE "FONDEMENTS DE LA METAPHYSIQUE DES MOEURS" DE KANT Dans ce premier grand ouvrage consacré à la morale, Kant (1724-1804) se donne pour tâche « la recherche et l'établissement du principe suprême de la moralité » (Préface). Son objectif n'est pas seulement spéculatif mais surtout pra...
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MAUSS: «Dans les économies et dans
les droits qui ont précédé les nôtres, on ne constate pour ainsi dire
jamais de simples échanges de biens, de richesses et de produits au
cours d'un marché passé entre les individus.»
Thème 398 MAUSS: «Dans les économies et dans les droits qui ont précédé les nôtres, on ne constate pour ainsi dire jamais de simples échanges de biens, de richesses et de produits au cours d'un marché passé entre les individus.» L'échange économique peut être secondaire. «Dans les économies et dans les droits qui ont précédé les nôtres, on ne constate pour ainsi dire jamais de simples échanges de biens, de richesses et de produits au cours d'un marché passé entre les individus.» Mauss, Essai sur...
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Jean-Paul SARTRE: motifs et mobiles
En fait, motifs et mobiles n'ont que le poids que mon projet, c'est-à-dire la libre production de la fin et de l'acte connu à réaliser, leur confère. Quand je délibère, les jeux sont faits. Et si je dois en venir à délibérer, c'est simplement parce qu'il entre dans mon projet originel de me rendre compte des mobiles par la délibération plutôt que par telle ou telle autre forme de découverte (par la passion, par exemple, ou tout simplement par l'action, qui révèle l'ensemble organisé des mo...
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Merleau-Ponty
PRESENTATION DE MERLEAU-PONTY LA "PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION" DE Maurice Merleau-Ponty (1908-1961) est le représentant, avec Sartre et Levinas, d'une phénoménologie française qui a su s'approprier de manière originale la volonté de Husserl de décrire les expériences et les opérations fondamentales de la conscience. Intégrant à l'inspiration phénoménologique les résultats des sciences de son temps, Merleau-Ponty construit son discours en réfutant les thèses qui lui semblent désormais fa...
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LA VERITE.
Dans le sens commun, l'idée de vérité est mal dégagée de celle de réalité; «c'est un vrai arbre»: il est bien présent à ma perception et il n'est pas en carton peint. Dénonçant les illusions, les fantasmes et le mensonge, la vérité se donne comme une saisie de l'être. Mais le vrai ne peut être identifié purement et simplement à ce qui est; la notion de vérité n'a de sens que dans la mesure où l'homme met sa représentation d'un objet en rapport avec l'objet luimême. Quelque chose est affirmé o...
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FREUD: art et élan créateur
FREUD : L'ART, SATISFACTION DE DÉSIRS INCONSCIENTS D'où vient le plaisir que nous éprouvons en présence de certaines oeuvres d'art ? Freud avance l'hypothèse qu'elles apportent une réelle satisfaction psychique à certains de nos désirs inconscients, ce qui explique le caractère obscur, énigmatique, incompréhensible pour le sujet conscient, de la jouissance esthétique. « J'ai été rendu attentif à ce fait d'allure paradoxale : ce sont justement quelques unes des plus grandioses et des plus...
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Une critique de la démocratie est-elle possible ?
Demande d'échange de corrigé de alardah maiss a ([email protected]). Sujet déposé : Une critique de la démocratie est-elle possible ? La Démoc ratie e s t à l'origine un type d'organisation politique dans laquelle c'est le peuple, c'est-à-dire l'ensemble des citoyens sans distinction de naissance, de richesse ou de compétence, qui détient, ou qui contrôle, le pouvoir politique. La simple définition de la démocratie semble donc idéale, être fondateur de toute légitimité. A insi l'idéal dém...
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Merleau-Ponty: L'usage qu'un homme fera de son corps est transcendant...
PRESENTATION DE LA "PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION" DE MERLEAU-PONTY Maurice Merleau-Ponty (1908-1961) est le représentant, avec Sartre et Levinas, d'une phénoménologie française qui a su s'approprier de manière originale la volonté de Husserl de décrire les expériences et les opérations fondamentales de la conscience. Intégrant à l'inspiration phénoménologique les résultats des sciences de son temps, Merleau-Ponty construit son discours en réfutant les thèses qui lui semblent désormais...
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Comte - Définition de la science.
Définition de la science - COMTE « C'est dans les lois des phénomènes que consiste réellement la science, à laquelle les faits proprement dits, quelque exacts et nombreux qu'ils puissent être, ne fournissent jamais que d'indispensables matériaux. Or, en considérant la destination constante de ces lois, on peut dire, sans aucune exagération, que la véritable science, bien loin d'être formée de simples observations, tend toujours à dispenser, autant que possible, de l'exploration directe, en y sub...
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DESCARTES: ARITHMETIQUE ET GEOMETRIE
Par là on voit clairement pourquoi l'arithmétique et la géométrie sont beaucoup plus certaines que les autres sciences: c'est que seules elles traitent d'un objet assez pur et simple pour n'admettre absolument rien que l'expérience ait rendu incertain, et qu'elles consistent tout entières en une suite de conséquences déduites par raisonnement. Elles sont donc les plus faciles et les plus claires de toutes, et leur objet est tel que nous le désirons, puisque, sauf par inattention, il semble impos...
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KANT
Devoir ! nom sublime et grand, toi qui ne renfermes rien en toi d'agréable, rien qui implique insinuation, mais qui réclames la soumission, qui cependant ne menaces de rien de ce qui éveille dans l'âme une aversion naturelle et épouvante, pour mettre en mouvement la volonté, mais poses simplement une loi qui trouve d'ellemême accès dans l'âme et qui cependant gagne elle-même, malgré nous, la vénération (sinon toujours l'obéissance), devant laquelle se taisent tous les penchants, quoiqu'ils agiss...
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Le désir est-il une misère pour l'homme ?
Problématique : Poser que le désir est une misère, c'est inscrire le désir dans une anthropologie pessimiste. Si le désir signale certes notre imperfection, étant aussi tension vers ce qui nous manque, et en cela, désignant ce qui est susceptible de nous mettre en mouvement, n'est-il pas dans ce cas un bienfait ? N'y a-t-il pas une certaine positivité à manquer au sens où comme le dit Rousseau, « vivre sans peine n'est pas un état d'homme ; vivre ainsi, c'est être mort » ? La misère ne sera...
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KANT
Que toute notre connaissance commence avec l'expérience, cela ne soulève aucun doute. En effet, par quoi notre pouvoir de connaître pourrait-il être éveillé et mis en action, si ce n'est par des objets qui frappent nos sens et qui, d'une part, produisent par eux-mêmes des représentations et, d'autre part, mettent en mouvement notre faculté intellectuelle, afin qu'elle compare, lie ou sépare ces représentations, et travaille ainsi la matière brute des impressions sensibles pour en tirer une conna...
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Pourquoi faire l'éloge du travail ?
Le travail est devenu une des préoccupations les plus importantes dans notre société et l'intégration sociale dépend hautement de la fonction occupée. Il n'en a pas toujours été ainsi et le changement de valeur associée au travail nous servira dans le présent travail de point de départ. Le travail se définit généralement comme une activité orientée vers une fin autre qu'elle même à la différence du jeu qui comporte sa finalité en lui-même. On considère le travail comme ce qui est utile socialeme...
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Bachelard: L'obstacle épistémologique
PRESENTATION DE "LA FORMATION DE L'ESPRIT SCIENTIFIQUE" DE BACHELARD Gaston Bachelard (1884-1962), de formation scientifique et philosophique, a profondément renouvelé l'approche de l'histoire des sciences. La révolution introduite en physique par la théorie de la relativité l'a conduit à critiquer la conception linéaire du progrès scientifique : celui-ci suppose au contraire des ruptures épistémologiques (changement de méthode et de concepts), résultant d'une victoire de l'esprit sur ses pr...
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Feuerbach: Conscience et sentiment de soi
«Quelle est donc la différence essentielle entre l'homme et l'animal? La plus simple et la plus générale des réponses à cette question est aussi la plus populaire : c'est la conscience. Mais la conscience au sens strict, car la conscience entendue comme sentiment de soi, capacité de distinguer les objets sensibles, de percevoir et même de juger des choses extérieures d'après des caractères sensibles déterminés, une telle conscience ne peut être refusée à l'animal. Mais la conscience au sens le p...
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Jean-Paul SARTRE et la honte
Je viens de faire un geste maladroit ou vulgaire : ce geste colle à moi, je ne le juge ni le blâme, je le vis simplement [...]. Mais voici tout à coup que je lève la tête : quelqu'un était là et m'a vu. Je réalise tout à coup toute la vulgarité de mon geste et j'ai honte. [...] Or autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même : j'ai honte de moi tel que j'apparais à autrui. Et, par l'apparition même d'autrui, je suis mis en mesure de porter un jugement sur moi-même comme sur un obj...
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KANT
« Si l'on demande quelle est donc à proprement parler la pure moralité, à laquelle, comme à une pierre de touche, on doit éprouver la valeur morale de chaque action, alors je dois avouer que seuls des philosophes peuvent rendre douteuse la solution de cette question; car dans la raison commune des hommes elle est, non à la vérité par des formules générales abstraites, mais cependant par l'usage habituel, résolue depuis longtemps comme la différence entre la main droite et la gauche. Aussi voulon...
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Aristote disait des mathématiques que leur noblesse est de ne servir à rien ! Qu'en pensez-vous ?
THÈMES DE RÉFLEXION • Est-ce que les mathématiques ne servent à rien? — Est-ce qu'on ne les utilisent pas pour certaines pratiques (scientifiques ou techniques)? — Est-ce que leur utilisation est indispensable? « L'univers ne peut se comprendre si Ton n'a préalablement appris la langue, et à en connaître les caractères employés pour l'écrire. Ce livre est écrit dans la langue mathématique : ses caractères sont des triangles, des cercles et d'autres figures géométriques, sans l'intermédiaire desq...
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cours sur le langage
Le Langage Introduction : Le langage pour dire l’être ? La relation intime du langage et de la vérité dans l'ambition philosophique. Révélation et dissimulation Le langage nous renvoie nécessairement au point de départ de toute réflexion philosophique. Cette notion inaugurait traditionnellement le thème de la Connaissance et la Raison. Si la conscience reste bien la condition première de l'existence même d'une possible activité philosophique, celle-ci ne peut s'accomplir que dans et par l...
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A-t-on besoin d'une culture universelle ?
L'idéal unificateur de l'Humanisme est-il en train de devenir réalité, une réalité qui tournerait au cauchemar, identifié par Jacques Lesourne sous l'expression de «culture universelle »? Celle-ci paraît être d'abord le produit d'une époque de communication. Elle s'exprime en anglais, dans les aéroports, les grands hôtels, les centres économiques des mégapoles, les séminaires des chercheurs. Bref, c'est la culture d'une certaine jet set qui ne concerne qu'une « élite » internationale, habituée a...
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Peut-on réduire l'exigence morale a une simple convention sociale ?
Considérer que l'exigence morale est une convention sociale, c'est être conduit à penser que d'une part la morale est artificielle et surtout qu'elle est relative à chaque société qui règle ainsi ses rapports entre les individus en définissant ce qui doit être et ce qui ne doit pas être. La morale apparaît alors comme un ensemble de règles instituées. Nous pouvons, dans cette perspective remarquer que chaque culture possède des usages et des normes distinguant ce qui est acceptable de ce qui ne...
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Aimer, est-ce un sentiment totalement sincère ou est-ce simplement s'aimer soi-même?
Introduction : « Aime ton prochain comme toi-même », est-il écrit dans les Évangiles. Mais est-ce seulement possible ? Peut-on aimer véritablement quelqu'un d'autre que soi-même, d'une manière absolument désintéressée ? Peut-on vouloir le bien d'autrui sans aucune arrière-pensée pour son propre profit ? Aristote s'interroge à ce sujet : lorsqu'on aime quelqu'un, on n'aime jamais que certaines caractéristiques de sa personne, car si elle venait à changer (de physique ou de caractère), on ne l'aim...
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Le mot d'humanité désigne-t-il une réalité susceptible d'être scientifiquement connue, ou seulement un idéal, ou plus simplement encore une fiction ?
Observation. — L'ordre indiqué dans l'énoncé n'impose pas nécessairement un plan. Si l'on veut démontrer que l'humanité est, en un certain sens, une réalité, il y aura avantage à intervertir l'ordre des trois termes. Position de la question. Le mot humanité est un terme abstrait. Comme pour tous les termes abstraits, on peut se demander ce qu'il désigne exactement. I. L'humanité, fiction. A. — On peut soutenir d'abord que ce terme ne recouvre aucune réalité : différents sont les individus, diffé...
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Vous illustrerez et discuterez cette opinion de René Huyghe, en vous fondant sur votre expérience personnelle des oeuvres littéraires ou artistiques : « L'oeuvre d'art n'est pas un simple miroir passif, elle joue dans notre psychologie un rôle agissant.
Vous illustrerez et discuterez cette opinion de René Huyghe, en vous fondant sur votre expérience personnelle des oeuvres littéraires ou artistiques : « L'oeuvre d'art n'est pas un simple miroir passif, elle joue dans notre psychologie un rôle agissant. Les images créées par l'art remplissent dans notre vie deux rôles très différents et presque opposés : tantôt elles y insinuent des manières de sentir et de penser, nous les imposent; tantôt, elles nous libèrent, au contraire, de certaines obsess...
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DESCARTES
Il y a bien des choses que nous rendons plus obscures en voulant les définir, parce que, comme elles sont très simples et très claires, nous ne pouvons mieux les connaître ni les percevoir que par elles-mêmes. Bien plus, il faut mettre au nombre des principales erreurs qui se puissent commettre dans les sciences, l'erreur de ceux qui veulent définir ce qui doit seulement être conçu, et qui ne peuvent pas distinguer les choses claires des choses obscures, ni discerner ce qui, pour être connu, exi...
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DESCARTES: De la définition des choses obscures
Il y a bien des choses que nous rendons plus obscures en voulant les définir, parce que, comme elles sont très simples et très claires, nous ne pouvons mieux les connaître ni les percevoir que par elles-mêmes. Bien plus, il faut mettre au nombre des principales erreurs qui se puissent commettre dans les sciences, l'erreur de ceux qui veulent définir ce qui doit seulement être conçu, et qui ne peuvent pas distinguer les choses claires des choses obscures, ni discerner ce qui, pour être connu, exi...
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Est -on libre d'échanger ?
L'échange peut s'entendre d'abord en un s e n s économique comme une c e s s i o n réciproque de biens ou des services, considérés de valeur équivalente. M ais on emploie également le terme d'échange au sens large pour désigner l'action de communiquer autour d'idées, de sentiments, à la faveur de vecteurs de communication aussi variés que l'écriture, la parole ou le geste. O n constate donc que dans les deux acceptions du terme demeurent les idées de réciprocité et d'égalité des personnes engagé...
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KANT: la nature et les moyens
PRESENTATION DE "FONDEMENTS DE LA METAPHYSIQUE DES MOEURS" DE KANT Dans ce premier grand ouvrage consacré à la morale, Kant (1724-1804) se donne pour tâche « la recherche et l'établissement du principe suprême de la moralité » (Préface). Son objectif n'est pas seulement spéculatif mais surtout pratique : il est nécessaire de trouver le critère permettant à chacun d'apprécier clairement la valeur morale de ses actions, car la moralité est sujette à corruption, souvent confondue avec le calcu...
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STUART MILL
Introduction P our expliquer ce texte de M ill, extrait de l’introduction à De la liberté, on partira de ce qu’on pourrait peut-être appeler le point aveugle du texte, à partir duquel ses enjeux s’expliciteront. En effet, comment légitimer la contrainte, c’est-à-dire le fait d’agir, individuellement ou collectivement, pour empêcher autrui d’agir, dès lors que l’on postule comme fondement de la théorie politique la liberté d’agir, c’est-à-dire le droit souverain de ne pas être contraint ? C ’est...
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LEIBNIZ et l'ars combinatoria
Je voulais montrer qu'à côté des catégories qui font référence à des classes de concepts simples, il doit y avoir une nouvelle sorte de catégorie qui embrasse les propositions elles-mêmes ou les termes complexes dans leur ordre naturel. A cette époque-là je n'avais aucune idée des méthodes de preuve, et je ne savais pas que ce que j'étais en train de proposer était déjà fait par les géomètres quand ils arrangent leurs propositions dans un ordre consécutif de telle façon que dans une preuve u...