Transition democratique Portugal/Espagne, Salavador Allende au Chili, democratie selon Tocqueville et Constant
Publié le 06/11/2022
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LA RÉVOLUTION DES ŒILLETS PORTUGAISE DE 1974
La révolution des Œillets : (Revolução dos Cravos), également surnommée le « 25 avril » est le nom
donné aux événements d'avril 1974 qui ont entraîné la chute de la dictature salazariste qui dominait
le Portugal depuis 1933.
Elle doit son nom à l'œillet rouge que les conjurés portaient à leur boutonnière en
signe de ralliement.
Ce que l'on nomme « révolution » a commencé par un coup d'État organisé par des militaires qui se sont
progressivement radicalisés par rejet des guerres coloniales menées par le Portugal.
Ce coup d'État,
massivement soutenu par le peuple portugais a débouché sur une révolution qui a duré deux ans, marquée
par de profondes divisions sur la façon de refonder le Portugal, mais qui, finalement, a profondément
changé le visage de celui-ci.
La révolution des Œillets a la particularité de voir des militaires, porteurs d'un projet démocratique : mise en
place d'un gouvernement civil, organisation d'élections libres et décolonisation), renverser un régime, sans
pour autant instaurer un régime autoritaire.
Cet événement est le début de la démocratisation du Sud de l'Europe, celui-ci étant suivi par la chute des
dictatures espagnole et grecque.
LA FIN DE LA DICTATURE ESPAGNOLE
Dictature espagnole : Espagne franquiste et franquisme sont des noms non officiels utilisés pour désigner
le régime politique de l'Espagne fondé par le général Francisco Franco, de 1936/1939 (guerre civile)
à 1977 (premières élections libres durant le processus de transition démocratique).
Le franquisme s'appuie
sur une idéologie conservatrice et nationale-catholique, qui s'incarne dans des institutions autoritaires (parti
unique, censure, juridictions d'exception, etc.).
Au cours de cette période, l'Espagne est désignée sur le
plan du droit international par le nom d'État espagnol.
Le franquisme, tiré du nom du général Franco, repose davantage sur la personnalité du dictateur que sur
une idéologie bien définie.
Franco, bien que considéré comme peu charismatique, réussit à conserver son
pouvoir quasiment sans limite jusqu'à sa mort en 1975.
Pendant la durée de son régime, il n'y a en
Espagne aucune constitution formelle, mais seulement un petit nombre de textes fondamentaux édictés
par Franco et de rang constitutionnel.
Il tient dans ses mains toutes les rênes, nommant les titulaires de
tous les postes politiquement importants sur la base de ses rapports de confiance personnels, jusqu'au
niveau des provinces.
En outre, il garde le contrôle sur les institutions auxquelles il a donné des
délégations de pouvoir ou qu'il ne peut ignorer — notamment le parti unique Movimiento Nacional, l'Église
catholique et l'armée — en jouant sans cesse l'une contre l'autre.
La transition démocratique espagnole : est le processus ayant permis la sortie du franquisme et la mise
en place d'un régime démocratique en Espagne.
D’un point de vue institutionnel, on peut considérer qu'elle
s'étend de la mort du général Franco, en 1975, jusqu'à la première alternance politique, en 1982, avec
l'arrivée au pouvoir du Parti socialiste ouvrier espagnol de Felipe González.
On peut également la
concevoir d’une façon plus large, par exemple en remontant jusqu’en 1973 (assassinat de Luis Carrero
Blanco) et 1986 (fin de la première législature socialiste, durant laquelle se met véritablement en place le
chantier de réformes associées à la transition).
LA PRÉSIDENCE DE SALVADOR ALLENDE AU CHILI
Salvador Allende : né le 26 juin 1908 et mort le 11 septembre 1973, est un homme d'État chilien.
Il
est président de la République du Chili du 3 novembre 1970 au 11 septembre 1973.
Candidat socialiste à
l’élection présidentielle de 1970, il l’emporte avec 36,6 % des suffrages exprimés, devançant de justesse
l’ancien président de droite Jorge Alessandri Rodríguez (35,3 %), ainsi que le démocratechrétien Radomiro Tomić (28,1 %).
Présidence : Le gouvernement de Salvador Allende, soutenu par la coalition de partis de gauche Unité
populaire, tente de mettre en place un État socialiste de façon non violente et légale, la « voie chilienne
vers le socialisme », par des projets tels que la nationalisation des secteurs clés de l'économie et
la réforme agraire.
Il fait face à la polarisation politique internationale de la guerre froide et à une grave
crise politique, économique et financière dans le pays.
Le coup d'État du 11 septembre 1973 mené par Augusto Pinochet, et soutenu par les États-Unis, renverse
par la force le gouvernement et instaure une dictature militaire.
Salvador Allende se suicide dans le palais
de la Moneda, sous les bombes putschistes.
LA DÉMOCRATIE POUR ALEXIS DE TOCQUEVILLE
Alexis de Tocqueville (1805-1859) : né le 29 juillet 1805 à Paris et mort le 16 avril 1859 à Cannes, est
un philosophe politique, politiste, précurseur de la sociologie et homme politique français.
Il fait une
théorisation de la démocratie libérale.
Il va s’attaquer sur la conciliation entre liberté et égalité qui pour lui est indispensable pour réussir le
modèle démocratique.
1er volet de sa pensée : «De la démocratie en Amérique » publié en 1835 et 1840 : dans cet ouvrage, M.
de T va rendre compte de son séjour aux E.U d’une manière très scientifique, pré sociologique.
Il va
expliquer pourquoi à ses yeux l’Amérique est un exemple démocratique.
2ème volet de sa pensée : « L’Ancien Régime et la Révolution » 1856 : ouvrage concerne la France, et il se
pose la question de savoir si ce pays, son pays est capable lui aussi de réussir le modèle démocratique tel
qu’il fonctionne en Amérique.
Il développe une problématique plus complexe que Constant.
Constant laisse de côté l’égalité comme il
laisse de côté la démocratie.
Alors que Tocqueville intègre les deux notions puisqu’il se penche sur leur
conciliation.
Pour lui la démocratie est la conséquence des progrès de l’égalité, des progrès dans
l’égalisation des conditions sociales.
Cette égalisation permise par le nouveau mode de production : le
capitalisme industriel qui selon lui va enrichir les nations jusqu’à réduire les inégalités entre les classes
sociales.
Ce qui se traduira en terme politique par l’avènement de la démocratie.
Et concrétisation radicale
de l‘Ancien régime.
Le capitalisme : pour Tocqueville l’analyse de la révolution de 1848 est un accident de l’Histoire et surtout
fait peser le risque majeur : la fin du capitalisme.
Or pour lui, celui-ci va enrichir les nations, favoriser
l’égalité et ouvrir la voie à la démocratie.
Pour lui, il ne sert à rien de lutter contre la démocratie.
La démocratie est inéluctable, certes mais il y a démocratie et démocratie.
Il y a la bonne : l’exemple américain : démocratie conciliant les deux notions.
Il y a la ratée : que la France paraît bien illustrée : démocratie qui va favoriser l’égalité au
détriment des libertés individuelles notamment par une intervention démultipliée de l’Etat.
Cette forme ne conciliera donc pas les deux notions.
En réalité Tocqueville partageait au moins avec Constant une crainte, même si sa pensée était plus
profonde, la crainte du despotisme populaire : pouvoir pris par les masses.....
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