Tensions dans le Golfe Persique
Publié le 03/02/2024
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Le Golfe persique, un espace maritime sous tension
“Les Etats chercheront à dominer la mer pour en contrôler les ressources” disait le
général de Gaulle à Brest en 1969.
Sorte de petite mer intérieure, le golfe persique
se situe au Moyen orient.
Il est alimenté par divers fleuves tels que l’Euphrate et le
Tigre ainsi que par les eaux de l’Océan indien poussées par les courants qui
pénètrent dans le Golfe par le détroit d’Ormuz.
Nous définirons un espace maritime
comme une étendue d’eau salée, en communication libre et naturelle.
Du fait de la
complication des tensions et relations internationales après la seconde guerre
mondiale, ainsi que de la découverte de ressources en hydrocarbures, une
réglementation à dû être faite pour leur bonne exploitation.
Signée à Montego Bay
en 1982, la convention des Nations unies sur le droit de la mer identifie 5 espaces
maritimes.
Le premier, les eaux intérieures, puis les eaux territoriales Dans laquelle la
souveraineté de l'Etat s'applique totalement.
Ensuite, la Zone Économique Exclusive.
Il s'agit de l'espace maritime sur lequel l'état
côtier exerce des droits souverains en matière d'exploration et d'usage des
ressources.
Après, il y a le plateau continental.
Situé au-delà de la ZEE, l'État côtier à le droit
d'exploiter les ressources économiques présentes, mais doit contribuer à un système
de partage des revenus tirés des ressources minérales exploitées.
Enfin, la haute mer.
A la suite de la découverte des premiers gisements de pétrole en Iran il y a à peine
plus d’un siècle, le golfe persique est devenu une zone stratégique au centre de
tensions et d’enjeux économiques et géopolitiques sans précédent, tant au niveau
régional qu’ international.
Nous nous demanderons donc quels sont les types de tensions qui agitent le golfe
persique.
Nous verrons tout d’abord l’histoire et les troubles dans la région avant de
nous intéresser dans un second temps aux conséquences des immenses ressources
gazières et pétrolières.
I-Histoire et tensions de la région
A- Une zone d’échange historique
La région a été sous l’influence de nombreuses cultures antiques dont les cultures
sumérienne, babylonienne et perse.
La conquête du royaume de Babylone par les
Perses au VIe siècle av.
J.-C affirme l’influence de ces derniers dans la zone.
Cette
prédominance fut ensuite maintenue au travers de nombreux flux de migrations.
Le
Golfe Persique est au cœur d’importants échanges commerciaux dès l’époque des
Assyriens et des Babyloniens.
Après avoir connu un certain déclin sous l’Empire
romain, notamment du fait du poids accru de la Mer Rouge, il acquiert de nouveau
une importance commerciale au cours du VIIIe siècle avant de décliner à nouveau à
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cause de la chute du califat abbasside et l’influence mongole développée au XIIIe
siècle.
Puis, une dynamique positive repris à partir du XVIe siècle, avec la hausse de
la demande européenne pour les produits d’orient - notamment les épices - et
l’extension de l’influence portugaise dans la zone.
Aux XVIIIe et XIXe siècles,
prétextant une lutte contre la piraterie, l'Angleterre parvint à asseoir sa domination
sur la majorité des places commerciales du golfe.
Au début du XXe siècle, elle
renforça sa présence notamment en s’assurant la mainmise de l’exploitation des
gisements pétroliers, récemment découverts, notamment au travers de
l’Anglo-Iranian Oil Company, ancêtre de la BP.
L’influence anglaise connut une fin
brutale en Iran avec la tentative de nationalisation de l’industrie pétrolière par le
premier ministre Mossadegh en 1951, même si elle fut maintenue au sein de
nombreux États bordant la zone comme les Emirats Arabes Unis , ou encore le
Qatar.
D’autres gisements furent ensuite découverts du côté ouest, et leur
exploitation connut une croissance exponentielle après la Seconde Guerre mondiale.
Ils furent pour la majorité contrôlés par les Etats-Unis notamment de par l’accord
passé avec l’AS en 1943.
B- Des divisions religieuses et culturelles
Du point de vue religieux, il faut savoir que les pays du golfe persique sont certes
tous musulmans, mais extrêmement divisés.
D’un côté, l’Iran chiite, héritier de la
civilisation perse, et de l’autre, les monarchies pétrolières sunnites, de culture arabe.
Les sunnites sont attachés à la tradition (sunna) du prophète et se considèrent
comme ses successeurs, reconnaissant les premiers califes qui lui ont succédé
tandis que les chiites (chia en arabe)-partisans d’Ali, neveu de Mahomet- ne
reconnaissent pas les trois premiers califes comme légitime.
La scission
sunnite/chiite se fait donc sur la légitimité de la succession de Mahomet à la tête de
la communauté des croyants (la oumma), bien que les deux branches reconnaissent
les 5 piliers de l’Islam ou le Coran comme livre saint par exemple..
Le sunnisme est largement majoritaire dans le golfe persique mais il l’est aussi dans
le monde musulman en général (85% des musulmans sont sunnites).
Ce différend
est extrêmement important pour saisir les rivalités et tensions qui agitent le golfe
persique.
Par exemple, en 2016, l’AS fait exécuter un religieux chiite, condamné
pour terrorisme.
Cela provoque des manifestations en Iran.
L’ambassade
saoudienne est attaquée par les manifestants et l’AS décide donc de rompre ses
relations diplomatiques avec l’Iran.
Mineur mais très significatif, un litige important à encore lieu quant à l'appellation de
la région.
D’un côté, l’Iran affirme le nom de golfe persique, tandis que les pays
arabes appellent la région golfe arabique.
Par compromis diplomatique, certains
états disent golfe arabo-persique, mais l’influence passée prouvée de la Perse dans
la région fait que golfe persique se dit le plus.
C- Guerres d’hier et d’aujourd’hui
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Cela fait maintenant une quarantaine d’années que le golfe est soumis à des
tensions.
Celles- ci ont commencé en 1980, et la guerre Iran-Irak.
Elle fait suite à des litiges frontaliers et à l’envie de l’Irak de Saddam Hussein de
devenir la première puissance du golfe.
L'Irak était un pays riche grâce au pétrole,
l’Arabie Saoudite n’avait pas encore émergé et Hussein appréhendait l'étendue de
l’influence de la révolution islamique iranienne de 1979.
Pendant ce conflit, des
centaines de pétroliers naviguant dans la région ont été attaqués.
Pour les
béligerrants, l'objectif était de saper les exportations d'or noir de l'adversaire, et
assécher ainsi les ressources financières indispensable à la guerre.
Les EU alors
alliés à l'Irak étaient intervenus militairement.
Il y a ensuite la première guerre du golfe en 1990-1991, suite à l’invasion du Koweït
par l’Irak.
Les E-U de Bush père mènent une coalition de 35 états contre
l’envahisseur, qui est battu en quelques jours.
Les raisons de l’Irak toujours mené
par Hussein était la mainmise du pétrole Koweïtien.
Enfin, la seconde guerre du golfe, et l’invasion américaine de l’Irak.
Officiellement,
les E-U lutte contre le terrorisme (Irak responsable de plusieurs attentats dont celui
du 11 sept) et préventionne car l’Irak détiendrait des armes de destruction massive.
Officieusement, le gouvernement Bush fils souhaite mettre la main sur les réserves
pétrolières de la région et renverser Saddam Hussein, afin d’installer une démocratie
favorable aux occidentaux.
Toutes ces tensions mènent au rapprochement de certains États qui construisent des
alliances.
Ainsi, le Conseil de coopération du Golfe est fondé en 1981.
Il regroupe
l’ensemble des pays du golfe moins l’Irak et l’Iran.
Tous ces aspects politique, culturel, économique et religieux sont essentiels pour
parvenir à comprendre les relations, les interactions entre Etats, et les tensions qui
agitent l'espace maritime du golfe persique.
II- Conséquences des ressources gazières et pétrolifères.
.A- Des ressources immenses à exploiter
Avec 47 % des réserves mondiales de pétrole et plus de 36% de gaz, le golfe
persique à acquis une importance géostratégique et économique mondiale.
Comme
vous pouvez le constater içi, les champs gaziers et pétroliers sont présents partout,
et les Etats en sont très dépendants.
Pour vous donner une idée, le pétrole
représente plus de 95% des revenus des exportations du Koweït.
De l’autre côté, le
golfe persique permet de répondre à 12% des besoins pétroliers des Etats-Unis, et à
78% des besoins du Japon.
Il est donc facile d’imaginer les conséquences
désastreuses pour l’économie de ces pays là si l’exportation d’or noir n’était plus
possible du jour au lendemain.
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L’exploitation du pétrole et du gaz de la région est donc à elle seule un enjeu.
Le
conseil de coopération du golfe et l’OPEP ont été créés pour cela.
Une série
d’accords bilatéraux ont aussi eu lieu entre 2000 et 2014.
Nous n’allons pas tous les
citer mais peut être en retenir deux, intéressant car ils délimitent des frontières
maritime aux alentours des gisements de pétrole, sujet épineux et sensible entre
puissance....
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