les lanceurs d'alertes
Publié le 11/02/2024
Extrait du document
«
EMC étape 2
« Les lanceurs d’alerte, sauveurs de la démocratie ? »
« La démocratie en Amérique est aujourd'hui en panne […] Je pense que la
logique du secret entourant cette violation de la vie privée a été excessive, donc,
je pense que l'avoir porté à la connaissance du public aura sans doute été
salutaire sur le long terme ».
Edward Snowden est un ancien agent de la CIA et
de la NSA, ayant révélé l'existence de plusieurs programmes de surveillance de
masse américains et britanniques en 2013 dans le journal « The Guardian ».
Il
devient alors l’un des plus célèbres lanceurs d’alerte du 21 esiècle et prononcera
cette citation suite à ses révélations.
Dans cette phrase, il souligne la défaillance
de nos démocraties modernes.
La démocratie étant un système fondé sur la
souveraineté donnée au peuple, le lien de confiance entre le gouvernement et les
citoyens est essentiel.
La passerelle entre le peuple (« démos ») et le pouvoir
(« cratos ») est traditionnellement maintenu par les médias qui s’occupent
d’informer au mieux les citoyens.
Toutefois, depuis l’émergence des nouvelles
technologies et face aux menaces liées à la sécurité nationale, les pratiques
confidentielles se multiplient et l’équilibre démocratique est souvent ébranlé.
Un
lanceur d’alerte est un individu qui, dans son contexte professionnel, révèle ou
signale un état de fait mettant en lumière des comportements illicites ou
dangereux qui constituent une menace pour le bien commun, l'intérêt général.
A
l’échelle des Etats ces informations sont généralement sensibles et
confidentielles.
Ces individus par le poids des renseignements dont ils disposent, possèdent un
pouvoir singulier et significatif susceptible de faire basculer l’opinion public.
Ils
sont ainsi confrontés au paradoxe suivant : informer les citoyens au risque
d’accentuer une rupture entre le « démos » et le « cratos» ? Ou alors garder
secrètes ces informations concernant l’intérêt général pour éviter de briser le
Secret d’Etat ? Ce dilemme matérialise la limite extrêmement fine entre la
légitimité et la légalité de l’acte de révélation, qui peut aussi bien faire vivre la
démocratie que la déstabiliser .La question suivante peut ainsi se poser : « les
lanceurs d’alerte sont-ils des sauveurs de la démocratie».
Pour y répondre nous
nous appuierons sur différents supports tels que des articles de presse
spécialisés tirés de différentes plateformes comme le « CNRS », « Cairn info »,
« Public Sénat », mais aussi des articles de presse quotidienne plus accessibles
provenant des journaux « le monde », « Libération » et « La libre ».
Nous
utiliserons également une vidéo explicative ainsi que différents podcasts issus de
la station « radio France » et des extraits de l’encyclopédie en ligne
« Wikipédia ».
Dans le cadre de notre étude nous chercherons à comprendre si les lanceurs
d’alertes sont des acteurs essentiels de la stabilité démocratique par la
transparence ou de simples détracteurs violant la confidentialité et déséquilibrant
nos systèmes politiques ?
Nous montrerons tout d’abord que ce pouvoir peut parfois être dangereux et que
certaines révélations peuvent déséquilibrer nos systèmes, les lanceurs d’alerte
malintentionnés
seraient
alors
des
« détracteurs »
plus
que
des
« bienfaiteurs ».Cependant nous verrons que ces individus peuvent agir comme
des vecteurs de vérité, éléments essentiels dans la quête de transparence et de
responsabilité démocratique.
Ils représentent ainsi le dernier filet contre l’excès
de pouvoir de certains gouvernements.
Enfin, nous finirons par montrer que nos
démocraties connaissent aujourd’hui une crise de l’information plus générale,
rendant le lien entre le peuple et le pouvoir de plus en plus fragile.
Les lanceurs
d’alerte ne seraient donc pas la cause ni la solution finale de cette crise
généralisée de l’information.
EMC plan détaillé :
I-
Les bouleversements des sociétés occasionnés par les lanceurs
d’alerte
En révélant des informations cachées, les actions des lanceurs d’alerte
peuvent dans certaines situations occasionner les effets négatifs
suivants :
a) Développement d’un climat de suspicion et de défiance :
Les lanceurs d’alerte exposent des dysfonctionnements, des abus ou
des crimes qui sont commis par des personnes ou des institutions
qui sont censées être responsables, légitimes ou respectables.
En
montrant que ces personnes ou ces institutions mentent, trichent ou
nuisent à l’intérêt général, ils créent un climat de suspicion et de
défiance des populations envers leur gouvernement.
Les citoyens se
sentent trompés, trahis ou menacés par ceux qui sont supposés les
protéger, les représenter ou les servir.
Ils peuvent ainsi perdre
confiance en la justice, à et plus généralement en la démocratie.
On
peut prendre l’exemple du cas d’Edward Snowden, un ancien
employé de la NSA.
Ce dernier a révélé en 2013 que les États-Unis
et leurs alliés espionnaient massivement les communications et les
données personnelles de millions de personnes dans le monde, y
compris leurs propres citoyens et leurs dirigeants.
Ces révélations
ont provoqué un scandale international, et ont ébranlé la confiance
des populations envers leur gouvernement, qui était accusé de
violer leur vie privée, leur liberté et leur souveraineté.
Cette perte de confiance peut créer un climat de tensions sociales
très fortes.
En effet, elle peut intensifier les divisions en alimentant
la polarisation des avis politiques.
Les citoyens peuvent être enclins
à se regrouper autour d'opinions extrêmes et donc à rejeter les
compromis et à alimenter les conflits.
A la suite du scandale
Snowden par exemple, le gouvernement Obama est devenu plus
impopulaire.
L’autorité de l’état américain ainsi que sa capacité à
mettre en place des réformes ont été ébranlés.
Ainsi,l’administration
Obama s’est retrouvée fragilisée et le prestige de la démocratie
américaine a diminué dans le monde.
D’un certain point de vue, on
peut donc considérer que les révélations des lanceurs d’alertes font
vaciller la démocratie.
b) Risque d’instrumentalisation et arme géopolitique :
Les lancers d’alertes peuvent être utilisés comme une arme
géopolitique pour déstabiliser les pays qui sont visés par ces
révélations.
En effet, les informations divulguées peuvent avoir des
conséquences politiques, économiques ou militaires importantes.
Les lanceurs d’alerte peuvent être manipulés, instrumentalisés ou
soutenus par des acteurs qui ont des intérêts cachés et qui veulent
nuire à leur adversaire.
Certains sont mêmes instrumentalisés par des régimes dictatoriaux
pour déstabiliser les démocraties.
De plus, certains régimes
autoritaires peuvent diffuser des informations erronées pour
déstabiliser leurs voisins.
Par exemple, lors de l'annexion de la Crimée par la Russie, des
informations fausses ou déformées ont été largement diffusées.
Des
images truquées, des récits falsifiés et des déclarations trompeuses
ont été utilisés pour présenter l'intervention russe comme une
réponse à des menaces supposées envers la population russophone
de la Crimée.
On peut également voir cela pendant la guerre en
Ukraine.
Des acteurs liés à la Russie ont été accusés de mener des
campagnes de désinformation en ligne, notamment sur les réseaux
sociaux.
Ces campagnes visent à influencer l'opinion publique en
diffusant de fausses informations pour discréditer l’image des
ukrainiens décrits comme des nazis et à glorifier les russes montrés
comme des libérateurs.Dans d’autres contexte, les régimes
autoritaires instrumentalisent de vraies informations pour affaiblir
certains régimes démocratiques.
Si on reprend le cas d’Edward Snowden ( qui a obtenu l’asile
politique en Russie ), on peut remarquer que ses révélations ont
été utiles à la Russie sur le plan géopolitique.
En effet, La Russie a
souligné l'hypocrisie supposée des États-Unis en matière de respect
des droits de l'homme et de la liberté d'expression.
La Russie a
suggéré que les États-Unis ne respectaient pas toujours les
principes qu'ils prônent.
L'octroi de l'asile à Edward Snowden en
Russie a été présenté comme une réponse humanitaire face aux
menaces qui pesaient sur lui aux États-Unis.
Les autorités russes
ont soutenu que ce dernier était un lanceur d'alerte légitime et
devait être protégé pour avoir divulgué des informations d'intérêt
public.
Ainsi, Edward Snowden a plusieurs fois critiqué les ÉtatsUnissans jamais critiquer la Russie.
Son comportement est jugé
néfaste pour les intérêts nationaux américains, favorisant ainsi les
ambitions de puissances adverses et notamment la Russie.
En exposant les imperfections et les vulnérabilités inhérentes à la
démocratie, les lanceurs d'alerte peuvent donc plus ou moins
volontairement jouer en faveur des dictatures en modifiant les
perceptions générales.
Leur révélation de dysfonctionnements au
sein des systèmes démocratiques pourrait induire l'idée que les
distinctions significatives entre les dictatures et les démocraties sont
minimes, voire inexistantes.
Par conséquent, cette démarche risque
de redorer l'image des régimes autoritaires à l'échelle mondiale en
suggérant que les différences en termes de protection des droits, de
transparence gouvernementale et de respect des libertés
individuelles sont moins prononcées qu'on ne le pense.
Cette transformation potentielle des perceptions peut avoir des
conséquences délicates.
En mettant l'accent sur les faiblesses des
démocraties, les lanceurs d'alerte pourraient plus ou moins
délibérément renforcer l'idée que les gouvernements autoritaires
offrent une stabilité, un ordre et une efficacité supérieurs, en
contraste avec les dysfonctionnements perçus au sein des
démocraties.
c) Risque d’opportunisme personnel et de divulgation de
fausses informations :
Les lanceurs d’alerte ne sont pas toujours des personnes
désintéressées, altruistes ou courageuses, qui agissent pour le bien
commun.
Ils peuvent aussi être motivés par leur intérêt....
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