les deux faces de l'élection bernard manin
Publié le 13/03/2024
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«
LES DEUX FACES D EL’ELECTION
INTRODUCTION
L'élection est la désignation, par le vote d'électeurs, de représentants destinés à les
représenter ou occuper une fonction en leur nom.
D’abord méprisée par les peuples de
l’Antiquité au profit du tirage au sort à cause de ses connotations aristocratiques, l'élection
est aujourd'hui considérée comme une pratique par essence démocratique.
La France est
par exemple qualifiée de démocratie représentative, c'est-à-dire que son système de
désignation des représentants par l’élection est sa première expression de démocratie.
Certains penseurs comme Carl Schmitt ou encore Bernard Manin dans “Principes du
gouvernement représentatif” distinguent cependant deux visages à l’élection : l’élection
démocratique et l’élection aristocratique.
Ils considèrent donc que celle-ci peut prendre place
dans un régime où la souveraineté appartient au peuple aussi bien que dans un régime dans
lequel elle appartient à une classe restreinte et privilégiée.
Nous pouvons alors nous interroger sur l’articulation de ces deux facettes de l’élection au
sein d’une société démocratique.
Il s’agira premièrement d’aborder l’élection comme outil démocratique.
Puis, nous
analyserons son caractère aristocratique.
Enfin, nous expliquerons comment ces deux
caractères opposés témoignent de l’élection comme institution mixte.
II- L’aspect aristocratique des élections
Toutefois, un paradoxe est induit par le tirage au sort du temps de la démocratie
directe athénienne.
Certains affirme que le tirage au sort serait plutôt le seul outil réellement
démocratique
Tirage au sort
Défendu par Montesquieu, il permettrait d’abord de promouvoir une véritable
égalité entre citoyens.
Le tirage au sort garantissait que tous les citoyens aient
une opportunité égale d'être choisis pour occuper des postes politiques, sans
favoriser les élites ou les individus déjà puissants.
Le tirage au sort permet la
participation de citoyens ordinaires, des plus pauvres comme des plus riches,
tous ayant le même poids.
Donc, pour la démocratie directe athénienne, cet outil serait le meilleur moyen
mais surtout le plus égalitaire, contrairement à l’élection favorisant les candidats
les plus populaires auprès de l’électorat, les démagogues, les sophistes…
Cependant, le tirage au sort, a toujours été vivement critiqué pour la raison qu’il
porte au pouvoir des individus incompétents.
C’est pour cette raison exacte que
Platon dénonce la démocratie comme un mauvais régime politique.
(Transition) Manin et Schmitt s'accordent sur la thèse supposant une absence de
similitude entre les élus et les électeurs.
Le processus électoral ne permet donc
pas la sélection d'un représentant véritablement similaire au peuple.
L’élu ne
parvient pas à représenter les aspirations et les préoccupations de la population.
Ainsi, l’élection devient un outil créant une polarisation de la société entre le
peuple et l’aristocratie.
Tout d’abord, l'élection est supposée atténuer les disparités sociales.
Carl
Schmitt observe un effet inverse du processus électoral qui va accentuer les
différences en favorisant certaines catégories d'individus ou de groupes.
La
désignation des gouvernants était depuis la Grèce Antique destinée à
sélectionner les meilleurs pour gouverner.
C’est ce qu’affirme François Guizot : «
Le but de l’élection est évidemment d’envoyer au centre de l’État les hommes les
plus capables et les plus accrédités du pays ; c’est une manière de découvrir et
de constituer la véritable, la légitime aristocratie ».
La culture, le jugement de
valeur et la richesse deviennent des critères déterminants, donnant un avantage
considérable aux classes sociales hiérarchiquement plus élevées.
Les fonctions représentatives ont tendance à être réservées aux élites les
plus cultivées.
Le capital culturel des individus est lié à la catégorie socioprofessionnelle (PCS), à l'âge ou au genre, les inégalités de celles-ci se voient
renforcées par le mécanisme électoral qui met à profit les groupes sociaux
possédant plus de ressources.
Ce phénomène alimente les inégalités en termes
de politisation et de compétence politique spécialisée.
Comme le démontre
Bréchon P.
dans son ouvrage Les Valeurs des Français, on constate une vraie
disparité sociale : 62%....
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