Le soft power, l’autre versant de l’expression de la puissance des États : la langue, la culture sous toutes ses formes et les technologies comme leviers d’influence à travers le monde
Publié le 21/03/2025
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Sujet : Le soft power, l’autre versant de l’expression de la puissance des États : la
langue, la culture sous toutes ses formes et les technologies comme leviers
d’influence à travers le monde.
Le concept de soft power, popularisé par le politologue américain Joseph
Nye en 1990, met en lumière la capacité des États à influencer et à façonner les
attitudes et les comportements des autres acteurs internationaux par des moyens
non coercitifs.
Ce type de pouvoir représente un complément essentiel à la
traditionnelle puissance militaire et économique d’un État appelée hard power.
Ainsi,
ce pouvoir « doux », devenu une notion clé pour comprendre l'expression de la
puissance des états, repose sur des vecteurs très variés.
Parmi ces vecteurs, quels
rôles significatifs jouent la langue, la culture et les technologies en tant que leviers de
soft power pour les états à l'échelle mondiale ?
Dans une première partie, nous montrerons, à travers des exemples, que la langue
constitue un instrument privilégié du soft power des états.
La deuxième partie
abordera la culture comme levier d’influence.
Enfin, nous analyserons, dans une
troisième partie, le rôle des technologies en tant que puissance douce.
Comme Edgar Morin, sociologue et philosophe des sciences, nous le
rappelle : « le langage est la plaque tournante essentielle du biologique, de l’humain,
du culturel, du social ».
Les langues, parce qu’elles véhiculent des cultures et un
mode de pensée, deviennent un enjeu de puissance et de concurrence entre États.
Sur près de 7 000 langues dans le monde, seulement 21 d’entre elles sont
employées par 70 % de la population.
Les langues les plus parlées dans le monde
sont le mandarin, l’espagnol et l’anglais et certaines (l’anglais, l’espagnol, le français
et l’arabe) sont considérées comme des langues internationales.
Qu’elles soient
adoptées comme langue officielles par les grandes organisations internationales :
organisation des nations unies (ONU), organisation mondiale du commerce (OMC),
comité international olympique (CIO) ..., qu’elles soient partagées pour favoriser les
échanges commerciaux, scientifiques, culturels ou l’identité d’une nation, les langues
représentent un outil d’affirmation de la puissance d’un état.
C’est pourquoi, les états
dont la langue est très pratiquée dans le monde, développent des organismes de
promotion, de diffusion et d’enseignement de leur langue.
Nous l’illustrerons à
travers trois exemples, celui de la langue française, instrument de présence de la
France à l’international, celui de l’anglais, rival du français, qui triomphe sur la scène
mondiale et le chinois qui se développe de plus en plus ces dernières années grâce
son influente diaspora.
Langue internationale, avec 300 millions de locuteurs, le français est la 5e
langue la plus parlée au monde.
C’est la langue officielle ou co-officielle de 29 pays.
La francophonie, ensemble des pays ayant le français comme l’une des langues
officielles, est essentiellement implantée en Afrique subsaharienne, dans l’océan
Indien et en Europe.
Cette implantation est liée à l’histoire de la diffusion du français
dans le monde notamment par la colonisation.
Historiquement, la francophonie s’est
institutionnalisée dans les années 1970 quand 21 États francophones se sont réunis
au Niger pour créer la future Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
Depuis, cette institution s’est largement élargie puisqu’elle regroupe aujourd’hui 88
états et gouvernements dont l’objectif principal est de mettre en œuvre la
coopération francophone.
Cela passe par la défense et la diffusion des valeurs
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françaises, la défense de la démocratie, de la formation et le développement des
échanges commerciaux entre pays membres.
A cet effet, l’OIF est dotée de
différents moyens d’action : communication et information (TV5 Monde), animation
de réseaux francophones (traduction, interprétation, monde du sport...), organisation
de campagnes de sensibilisation au multilinguisme auprès des acteurs de la scène
diplomatique, du sport international, des médias ou du grand public, institution de la
journée internationale de la francophonie, le 20 mars date anniversaire de la création
de l’OIF, le 20 mars 1970.
Pour faire rayonner la langue française à l'extérieur de la
France, l’État français a également créé un réseau d’institutions qui lui permet de
diffuser sa culture et sa langue sur tous les continents.
L’Alliance française fondée
en 1883 en fait partie, il existe aujourd’hui 850 alliances françaises dans le monde.
L’institut français, créé en 2011, est aussi un réseau d’établissements, 98 à travers la
planète, qui a pour but l’enseignement du français.
Ainsi, par la diffusion de sa
langue, la France se positionne comme une grande puissance mondiale.
Dans les
années à venir, le poids du français devrait encore s’accroître en bénéficiant de la
forte croissance démographique des pays francophones d’Afrique.
Néanmoins, sur
la scène internationale, le français est en concurrence avec l’anglais.
Cette rivalité existait déjà au moment des empires coloniaux britannique et
français et ce passé colonial explique la présence importante de leur langue dans le
reste du monde.
Même si elles sont, toutes deux, les langues de travail au sein des
grandes institutions comme l’ONU, l’OMC, le fonds monétaire international (FMI) ou
encore, au sein de l’union européenne, la langue anglaise est aujourd’hui la langue
la plus parlée au monde.
Cette imprégnation linguistique est le résultat des
nombreuses colonisations britanniques partout dans le monde et de l’hégémonie des
États-Unis depuis les années 1950 avec la diffusion de l’American Way of Life et des
produits américains.
Actuellement, elle est utilisée dans presque tous les domaines
et est un moyen de communication universel.
Les échanges internationaux se font
majoritairement en anglais.
C’est aussi la langue universelle du monde des affaires
parce qu’elle s’apprend facilement mais également parce que les plus grandes
firmes mondiales, qui se trouvent principalement aux États-Unis, imposent leur
modèle dont l’utilisation de l’anglais.
La langue anglaise a su donc s’imposer pour
devenir la référence de la mondialisation : commerce, sciences, culture, institutions
internationales… et le développement d’Internet a encore renforcé ce rôle central.
Face à l’anglais, le chinois est la langue maternelle la plus parlée dans le
monde avec plus de 1,1 milliards de locuteurs natifs.
Mais sa diffusion internationale
est relativement faible.
C’est pourquoi, depuis 2004, la Chine a créé plus de 500
instituts Confucius qui diffusent la culture et la langue chinoises dans le monde.
Les
instituts Confucius sont un puissant outil d’influence et de soft power.
Les diasporas
ont également un rôle déterminant dans la circulation d’une langue.
Ainsi, la diaspora
chinoise, en créant des quartiers communautaires, les Chinatowns, dont celui de
New York aux États-Unis est le plus emblématique, diffuse la langue et la culture
chinoises dans le monde entier.
Joseph Nye identifie d’ailleurs la culture comme un vecteur majeur pour la
construction du soft power.
Il la définit comme l'ensemble de valeurs et de pratiques
qui créent du sens pour une société.
Pour lui, elle est une ressource effective de soft
power que lorsqu’elle peut se prévaloir d'être attrayante pour une nation étrangère.
Le soft power culturel américain répond à cette définition.
Il s’est installé en position
universelle dominante depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
Dans les
années 1990, les USA diffusent ses 2H 2M (Harvard, Hollywood, McDonald’s,
Microsoft) partout dans le monde.
Les valeurs et le mode de vie américain diffusés
par le cinéma (Hollywood) et la télévision (séries) sont devenus une référence pour
l'essentiel de la population mondiale.
Les industries culturelles américaines sont
fortement exportatrices et dominent l'essentiel des marchés mondiaux avec leurs
« blockbusters » à forte rentabilité.
Sur la plupart des marchés mondiaux
développés, le cinéma américain oscille entre 50 et 80 % de parts de marché.
Les
États-Unis exercent ainsi une influence prédominante sur l'imaginaire mondial.
Le
modèle américain est largement diffusé dans le monde et les valeurs américaines
comme la liberté de pensée ou d'expression, la propriété privée, la libre entreprise, la
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