La Première Guerre Mondiale et l’ordre international.

« La Première Guerre Mondiale et l’ordre international.

06/11/23 - Introduction Guerre totale, guerre mondiale, guerre industrielle, guerre moderne, « Grande Guerre » ; la multiplication des qualificatifs montre l’ampleur spécifique de cette Première Guerre mondiale et son caractère fondateur. Cette guerre qui éclate en réaction à l’Attentat de Sarajevo en juin 1914 et se conclut par l’Armistice du 11 novembre 1918 marque l’entrée du XXème siècle dans l’ère de la guerre de masse. Cette guerre laisse un bilan désastreux et un monde en ruine doit être reconstruit.

Il s’agit de sortir de la guerre.

Les historiens préfèrent utiliser aujourd’hui cette notion de « sortie de guerre » plutôt que celle « d’après-guerre » ; en effet, il s’agit plus d’un processus lent que du passage brutal d’un état de guerre à un état de paix. Nous allons voir dans quelles mesures cette guerre a profondément bouleversée l’ordre international, menant les Etats et les sociétés dans une crise politique, économiques et sociales. En premier lieu, Reconstruire les territoires et redessiner la carte de l’Europe sera notre première approche qui nous conduira en second lieu à la redéfinition des alliances et des relations internationales.

Enfin, nous déboucherons sur un monde entre espoirs de paix durable et persistance des tensions géopolitiques 1.

Reconstruire les territoires et redessiner la carte de l’Europe Plusieurs traités vont démanteler les empires centraux entre 1919 et 1923.

Le 18 janvier 1919 s’ouvre la Conférence de paix de Paris en présence des représentants de 27 pays vainqueurs.

Les débats sont dominés par le Conseil des Quatre, regroupant Clémenceau (France), Orlando (Italie), Lloyd George (Grande-Bretagne) et Wilson (Etats-Unis).

Les pays vaincus ne sont pas conviés à la table des négociations.

Certains clivages apparaissent, notamment entre Wilson qui veut établir une paix universelle et Clemenceau qui est attaché aux réparations demandées à l’Allemagne. Le Traité de Versailles, signé le 28 juin 1919, comporte des clauses territoriales, économiques, coloniales et pénales, ainsi que des garanties, et prévoit la création d’une Société des Nations, afin de maintenir la paix.

L’Allemagne qui est rendue seule responsable de la guerre, doit également payer d’importantes réparations. D’autres traités sont signés avec les alliés de l’Allemagne ; à Saint-Germain-en-Laye avec l’Autriche (1919), à Neuilly avec la Bulgarie (1919), à Trianon avec la Hongrie (1920) et à Sèvres avec la Turquie (1920), ce dernier étant remplacé par le traité de Lausanne (1923).

D’autres accords fixent le montant des réparations (conférence de Spa, 1920), dessinent les frontières à l’Est (traité de Riga, 1921), et tentent de réorganiser le système monétaire international (conférence de Gênes, 1922). Ces traités regroupent le territoire européen.

De nouveaux Etats sont issus de la désagrégation des empires centraux ; la Pologne renaît essentiellement au détriment de la Russie, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie sont créées, la Roumanie est agrandie. L’Autriche-Hongrie et l’Empire ottoman sont démantelés.

L’Allemagne, désarmée, perd 15% de son territoire et 10% de sa population, se voit coupée en deux par le corridor de Dantzig et doit abandonner ses colonies.

La France récupère l’Alsace-Moselle et l’Italie une partie des terres irrédentes (Sud Tyrol et Trieste).

Plusieurs zones sont soumises à plébiscite (Schleswig).

Le Proche-Orient est également affecté, les dernières possessions arabes de l’empire ottoman étant confiées aux Français (Liban et Syrie) et aux Britanniques (Irak et Palestine). Les destructions étaient massives, en particulier en France, où près de 300 000 immeubles ont été détruits, et 3 millions d'hectares de terre sont devenus inutilisables.

La question des réparations est devenue centrale, mais leur montant a été jugé excessif par l'Allemagne, contribuant à déstabiliser la politique allemande.

La crise économique de 1929 a également eu un impact significatif sur les États européens, provoquant une inflation importante. 2.

Redéfi nition des alliances et des relations internationales La Première Guerre mondiale a engendré des bouleversements majeurs dans les alliances et les relations internationales, laissant une empreinte durable sur l'ordre mondial de l'après-guerre.

Les traités de paix conclus pour mettre fin au conflit ont provoqué une reconfiguration de l'Europe et l'émergence de nouveaux États-nations. Cependant, ces accords n'ont pas résolu toutes les questions territoriales et ethniques, jetant ainsi les bases de conflits futurs. Alliance 1 : Fin des Empires Centraux La chute des empires centraux, parmi lesquels figuraient l'Empire allemand, l'Empire austro-hongrois et l'Empire ottoman, a marqué la fin de ces vastes structures impériales.

Elle a donné naissance à de nouveaux États-nations, tout en engendrant des rivalités territoriales et ethniques qui ont perduré et influencé les conflits ultérieurs du XXe siècle.

L'affaiblissement de l'Empire allemand a créé un vide en Europe centrale, contribuant ainsi à l'émergence de nouveaux acteurs et à des tensions géopolitiques. Alliance 2 : Émergence des États-Unis comme Superpuissance La Première Guerre mondiale a propulsé les États-Unis au rang de première puissance économique et financière mondiale.

Leur contribution décisive à la victoire des Alliés a renforcé leur position sur la scène internationale.

Les États-Unis ont joué un rôle majeur dans la redéfinition de l'ordre international à travers les négociations du Traité de Versailles et la création de la Société des Nations.

Cependant, le refus du Sénat américain de ratifier le traité a limité leur implication directe dans ces institutions internationales, bien que cela ait jeté les bases de leur domination future dans les affaires mondiales. Alliance 3 : Éclosion de l'Union Soviétique et des Idéologies Nouvelles La Révolution russe de 1917 a conduit à la création de l'Union Soviétique, un État socialiste.... »