HGGSP 2 : FAIRE LA GUERRE, FAIRE LA PAIX OTC : LE MOYEN-ORIENT, CONFLITS REGIONAUX ET TENTATIVES DE PAIX IMPLIQUANT DES ACTEURS INTERNATIONAUX
Publié le 07/04/2023
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HGGSP 2 : FAIRE LA GUERRE, FAIRE LA PAIX
OTC : LE MOYEN-ORIENT, CONFLITS REGIONAUX ET TENTATIVES DE PAIX IMPLIQUANT DES ACTEURS
INTERNATIONAUX
Introduction : Le Moyen-Orient est un espace géographique qui se définit comme l’ensemble des pays de l’Asie de
l’Ouest et du Sud-Ouest, de la Turquie à l’Iran, voire l’Afghanistan, et du Sud du Caucase à la péninsule Arabique,
ensemble qui comprend en outre l’Égypte.
Cette région est marquée par des conflits majeurs à l’échelle régionale,
faisant de cet espace un « arc de crise » géopolitique dans lequel les tentatives de construction de la paix sont
nombreuses mais restent difficiles à transformer en paix durable.
Problématique : Comment expliquer le nombre important de conflits régionaux au Moyen-Orient et comment mettre
en œuvre des processus de paix ?
I.
Les multiples facteurs de conflictualité.
A.
Une mosaïque de peuples et de religions.
Un espace qui n’est pas limité au monde arabe : Le Proche et Moyen Orient est une mosaïque de peuples qui
s’organisent en quatre grandes familles :
•
Les Turcs au Nord
•
Les Persans (Iran, Afghanistan)
•
Les Arabes (péninsule arabique, Égypte, Irak)
•
Les Kurdes dont le territoire est divisé entre Turquie, Syrie, Irak et Iran.
On peut aussi ajouter les populations juives issues d’Europe, d’Afrique du Nord et d’Amérique avec la création d’Israël.
Le berceau des religions monothéistes : C’est aussi un territoire marqué par les trois grandes religions monothéistes
(Islam, Judaïsme et Christianisme) symbolisé par la ville de Jérusalem, ville trois fois sainte.
Le territoire est
essentiellement musulman mais divisé entre chiites et sunnites.
Si la division au sein de la communauté musulmane
ne doit pas être négligée, la question religieuse est souvent instrumentalisée par les états pour servir leurs intérêts
géopolitiques.
De nombreuses minorités chrétiennes sont présentes en Égypte, en Syrie et au Liban.
Le Moyen Orient
représente une mosaïque imbriquant différentes religions et populations au sein même des états (ex Liban qui
regroupe 18 communautés religieuses officielles et 22 groupes ethniques).
B.
Des ressources convoitées et disputées.
Une région riche en hydrocarbures : La région est la première réserve de pétrole et de gaz au monde (60% des réserves
mondiales).
Le pétrole fût très tôt un enjeu majeur pour les grandes compagnies européennes et américaines (Les
majors) qui exploitèrent les gisements, ne laissant qu’une faible part du profit aux pouvoirs locaux.
Les États du MoyenOrient se sont progressivement émancipés de la domination européenne (OPEP en 1960, nationalisations des
compagnies nationales).
Mais les hydrocarbures participent au déséquilibre régional entre pays bien pourvus en pétrole les monarchies du
Golfe (Arabie Saoudite, Qatar, Abu Dhabi) riches et développés grâce à cette rente pétrolière et les pays sans
hydrocarbures (Syrie, Égypte, Afghanistan).
Les écarts de richesse et de développement se creusent.
Le pétrole est un
facteur de conflit (Première Guerre du Golfe).
Une région pauvre en eau : Les ressources en eau sont inégalement réparties, les fleuves et les lacs sont rares alors
que la demande est en forte croissance.
La croissance de l'urbanisation et de l'agriculture irriguée nécessite des
aménagements coûteux (usines de dessalement).
Le partage des eaux des fleuves devient problématique.
Les
barrages ou les prélèvements sur le Jourdain, le Tigre et l'Euphrate diminuent leur débit alors que le projet turc Gap
menace l'approvisionnement de l'agriculture irakienne et syrienne.
Le bassin du Jourdain est disputé entre Israël (qui
réalise les plus importants prélèvements) l'Autorité palestinienne et la Jordanie.
Dans ces territoires, si l’eau n’est pas
un facteur de guerre, sa rareté aggrave les tensions déjà existantes.
C.
Des états marqués par une fragilité structurelle.
Des frontières contestées : Les frontières du Moyen-Orient ont été imposées par des puissances étrangères à la fin
de la Première Guerre mondiale.
Ce sont les accords Sykes Picot de 1916 qui partagent le monde arabe en zones
d’influence qui deviendront ensuite les futurs états du Moyen Orient.
Après la Seconde Guerre Mondiale et l’accession
des pays à leur indépendance, l’influence européenne est remplacée par la lutte d’influence entre les deux
superpuissances, États-Unis et URSS, autour du contrôle des hydrocarbures.
Le tracé des frontières du Moyen Orient
débouche sur des conflits et des tensions comme autour de la question kurde.
Une région marquée par un autoritarisme politique : si on ne peut limiter les états du Moyen Orient à des régimes
autoritaires, le poids des systèmes d’organisation sociale traditionnels est un élément majeur pour comprendre la
présence de nombreux régimes autoritaires.
Dans les pays arabes, les sociétés sont traditionnellement organisées
autour des asabiyya.
Ce sont des groupes de solidarité fondées sur les relations personnelles (familiales, claniques,
tribales, clientélistes) et organisés autour des anciens.
Néanmoins, l’urbanisation croissante et accélérée tend à
réduire ces liens sociaux basés sur le patriarcat.
Mais les principales raisons qui expliquent la permanence des régimes
autoritaires dans le Moyen-Orient sont avant tout politiques : des régimes personnels se mettent en place pour
compenser la fragilité et le manque de vécu historique des états du Moyen Orient, aboutissant à la mise en place de
dynasties.
II.
Des conflits israélo-arabes au conflit israélo-palestinien.
A.
Le temps des conflits israélo-arabes.
La naissance d’Israël : A la fin du XIXe siècle apparaît le mouvement sioniste qui réclame la création d’un état juif en
Palestine.
Les Juifs migrent et colonisent progressivement cette région sous mandat britannique.
Après 1945, l’une
des conséquences de la Shoah est de renforcer le projet sioniste de création d’un état juif.
Le Royaume Uni s’y oppose
et confie à l’ONU une médiation pour aboutir au partage de la Palestine en deux états.
Le plan de l’ONU est rejeté par
les pays arabes et le 14 mai 1948, Ben Gourion proclame la naissance d’Israël.
Le nouvel État est alors attaqué par les États arabes voisins.
Inexpérimentés et divisés, ceux-ci sont écrasés par Tsahal,
l’armée d’Israël.
Pour les Palestiniens, c’est la Nakba : de 700 000 à 1 000 000 d’entre eux se réfugient dans les pays
voisins.
Les territoires qui auraient dû constituer un État palestinien sont soit annexés par Israël, soit rattachés à la
Jordanie (Cisjordanie) et à l’Égypte (Gaza).
La ville de Jérusalem est divisée en deux.
Aucune paix n’est alors signée
entre Israël et les états arabes.
Les guerres israélo-arabes : En 1956, Israël aide la France et la Grande-Bretagne contre l’Égyptien Nasser qui a
nationalisé le canal de Suez.
Cet échec politique des Européens et d’Israël fait de Nasser le champion du panarabisme
et de la lutte contre l’état hébreu.
En 1967, alors que l’Égypte ferme le canal de Suez aux Israéliens, l’état hébreu
déclenche et gagne la guerre des Six Jours contre les trois pays arabes.
La Cisjordanie et Gaza deviennent alors des
territoires occupés, dont les habitants palestiniens sont administrés par Israël.
Tsahal prend aussi le contrôle du Golan
(Syrie) et du Sinaï (Égypte).
L’ONU, par la résolution 242, demande en vain l’évacuation de ces territoires par Israël.
En
1973, l’Égypte riposte par la guerre du Kippour, gagnée plus difficilement par Israël.
La fin du front arabe : Après la guerre des Six-Jours, une partie importante des combattants palestiniens, les fedayin,
se réfugient en Jordanie, où ils forment un véritable état dans l’état.
Mais, après le détournement de 4 avions de ligne,
le Roi Hussein décide de chasser les combattants palestiniens.
Ce sont les combats de Septembre noir qui font entre
2 et 3 000 morts.
Les combattants palestiniens se réfugient au Liban qui plonge à partir de 1975 dans une guerre civile
terrible.
En 1977, l’unité arabe face à Israël est définitivement rompue par l’Égypte, qui, sous la direction de Sadate,
s’est rapprochée des États-Unis.
Après une visite en Israël en 1977, Sadate signe les accords de Camp David en 1978
avec le Premier ministre israélien Begin.
C’est la première paix signée entre Israël et un pays arabe.
B.
L’Intifada, une guerre asymétrique.
La lutte palestinienne internationale : L’occupation de la Cisjordanie et de Gaza à partir de 1967, l’annexion de
Jérusalem-Est proclamée en 1980 et la construction de colonies renforcent le nationalisme palestinien.
Celui-ci trouve
une expression politique avec l’OLP, qui réunit en 1964 plusieurs mouvements politiques voulant donner aux
Palestiniens un État.
Dirigée par Yasser Arafat, l’OLP multiplie les actes terroristes.
En 1972, des Palestiniens prennent
en otage et exécutent des athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich.
Pour détruire l’OLP, Israël envahit en
1982 le Liban, alors en pleine guerre civile et laisse les milices libanaises massacrer des civils dans les camps
palestiniens de Sabra et Chatila.
L’OLP se réfugie à Tunis.
L’intifada : En 1987, les jeunes palestiniens des territoires occupés se soulèvent.
C’est le début d’une insurrection
populaire qui dure jusqu’en 1993 que les Palestiniens appellent l’intifada, faisant plus de 1 000 morts Palestiniens et
100 Israéliens.
Face à l’armée d’occupation israélienne, la jeunesse palestinienne développe un conflit asymétrique
multiforme : lutte contre les Israéliens (avec près d’un mort par jour en 1987-1988), boycott des marchandises
israéliennes, désobéissance civile.
L’intifada rehausse le prestige de l’OLP qui devient un acteur indispensable à
l’établissement d’une paix.
De son côté, l’image d’Israël est largement détériorée : la mort....
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