Agriculture en Afrique et au Moyen-Orient
Publié le 23/01/2024
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«
Agriculture en Afrique et au Moyen-Orient
I.
Inégalités des Etats devant la sous-nutrition
Sous-nutrition : état de manque important de nourriture caractérisé par un apport
alimentaire insuffisant pour combler les dépenses énergétiques journalières d’un
individu.
Population rurale du Sahel = Fortes famines dans les années 1980 (sécheresses
notamment)
Rapport de la FAO 2019 : 75M de personnes font face à des crises alimentaires et
nécessitent une aide d’urgence (1/2 à cause de conflits ; 1/3 à cause du climat ;
14% à cause de chocs économiques)
2020 : 24% de la population est sous-alimentée en ASS (264M) = +4,7% depuis
2015 ; due au Covid
Si entre 1990 et 2012, le pourcentage de personnes souffrant de sous-alimentation
en Afrique est passé de 29% à 17%, ce chiffre a cessé de baisser depuis 2014 où il
oscille autour de 18,5%
GIEC : la croissance des température très importante en Afrique -> inondations,
tempêtes, sécheresses = famines (Madagascar 2019-2021 : ONU évoque une famine
du changement climatique, mais dépend de trop de facteur comme la variation
naturelle du climat)
MO : conditions climatiques défavorables pour l’agriculture : l’eau est rare
et les sols peut disponibles ; l’immenses étendues de terres ont été mises
à nu à cause du changement climatique ce qui a provoqué une lourde
baisse de la production céréalière -> Yémen + Syrie = 10M de personnes
en situation d’insécurité alimentaire, selon l’ONU
Covid + Guerres + Chute des prix du pétrole = inquiétude généralisée
quant à l’insécurité alimentaire
MO = couvert de désert, mais possibilité de pratiquer l’agriculture autour
du Nil, mais aussi du Tigre et de l’Euphrate
II.
Croissance de la population et sécurité alimentaire
Selon la définition qui en a été donnée lors du Sommet mondial de l’alimentation de
1996, « La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout
moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et
nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences
alimentaires pour mener une vie saine et active ».
Malgré des conditions climatiques difficiles, la production de céréales par habitant est
restée stable entre 1960 et 2014, une tendance qui maque les inégalités régionales
fortes.
Face à la croissance démographique, les barrages apparaissent depuis les années
1970 comme le meilleur moyen d’y pallier (agriculture irriguée), notamment face au
changement climatique
D’ici 2050, l’Afrique devrait connaitre le taux de croissance urbaine le plus rapide du
monde : 950M de personnes habiteront dans les villes ; 70% de sa croissance
démographique sera absorbée par les villes -> l’enjeu est de produire suffisamment
d’emplois et d’augmenter le rendement agricole pour nourrir la population.
MO : 80M de personnes en 1950 contre 410M aujourd’hui (Egypte : 90M contre 45
en 1980 ; Iran/Turquie : 80M contre 39M/44M en 1980 ; Irak : 36M contre 14M en
1980 ; Arabie Saoudite : 30M contre 10M en 1980.
A ça s’ajoutent les déplacements
de populations) -> 33M sont sous-alimentés contre 17M en 1990 ; 15% à 25%
souffrent de retard de croissance.
Pourtant, 1/3 des hommes et 2/5 des femmes sont en surpoids en Arabie saoudite
et en Egypte -> enjeu de consommation
III.
Le rôle croissant de la mondialisation dans les questions
agricoles et alimentaires
La mondialisation permet aux Etats d’Afrique de pallier l’insécurité alimentaire par
l’importation, comme le Sénégal qui importe les 2/3 de son riz.
Ces Etats sont dépendants et sont les premiers touchés par l’augmentation des
prix : 2008, 2010-2011 : flambée des prix du riz, farine de blé, huile, lait etc.
Les « émeutes de la faim » dans les capitales de nombreux pays (Mozambique,
Côte d’Ivoire…) signalent les risques d’une dépendance alimentaire dans un contexte
de pauvreté.
Les importations successives menacent les productions nationales, comme le riz
produit au Sénégal, dans la vallée du fleuve Sénégal.
De même, la poudre de lait
importée en Afrique de l’Ouest s’oppose à la valorisation du lait des élevages locaux.
-> Les accords de partenariat économique (APE) entre l’UE et les pays de la
Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont buter sur la
revendication des pays africains en faveur de leur droit de souveraineté alimentaire.
Un accord bilatéral a pu être trouvé en 2014 (argument compatible avec le
développement de l’agriculture africaine).
Etude de cas : les producteur de coton africains à l’OMC
2001 : chute des cours du coton -> Le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad
dénonce à l’OMC les subventions versées aux producteurs américains, grecs et
espagnols par leur Etat respectif, et la concurrence déloyal engendrée.
40% des
subventions cotonnières mondiales bénéficient à 25000 fermiers américains peu
compétitifs, alors que 2M de producteurs africains, parmi les plus compétitifs du
monde et faisant vivre 10M à 15M de personnes, sont très lourdement affectés par
les conséquences d’une telle politique.
Ce plaidoyer n’aura pas d’effet immédiat sur la
politique agricole étasunienne.
Mais avec la remontée des cours du coton, cette
revendication deviendra caduque.
Années 2000 : forte demande en matières premières
tirée de la croissance chinoise -> Afrique est considérée
comme un « front pionnier » (frontier : terme utilisé
par l’historien américain Frederick Jackson Turner pour
désigner les espaces de l’Ouest des EU attendant d’être
mis en valeur) : Selon la FAO, 40% des 30 millions de
km2 du continent sont agricoles, ce qui correspond à
environ 201,5M d’hectares.
Depuis ces années, acquisitions foncières à grandes
échelle (investissements pour les promoteurs, land
grabbing pour les détracteurs), car hausse des prix des
MP agricoles et énergétiques + recherche de
diversification des portefeuilles d’actifs après la crise de
2008.
Investisseurs = Entreprises occidentales + BRICS + investisseurs privées du
monde entier, dont africains (hommes politiques, d’affaires…)
Controverse dans les pays occidentaux : ONG les accusent de contribuer à
l’insécurité alimentaire car les productions sont destinées à l’exportation.
Efficience du projet discutable : Land Matrix = 43% des 914 transactions
référencées en Afrique sur la période 2000-2021 sont en opérations, soit 398 projets
sur 830 000 hectares
Années 2010 : L’agriculture prend la forme d’une présence chinoise -> agrobusiness
chinois dans tous les domaines : COFCO dans le cacao en Côte d’Ivoire ; Sinochem
dans l’hévéa au Cameroun + investissements chinois dans les structures agricoles
africaines et leur modernisation (l’objectif est d’empêcher les crises alimentaires en
Afrique, qui peuvent engendrer une flambée des prix internationaux et ainsi affecter
au premier chef la Chine, dépendante du marché mondial -> 2019 : chinois Qu
Dongyu à la tête de la FAO, révélateur de l’importance de l’agriculture africaine pour
la Chine.
Vers une hyper-dépendance du MO aux importation agricoles ? L’impossibilité de
produire suffisamment pour sa population les obligent à importer massivement :
Egypte = ¼ de ses importations sont des produits agricoles, sa balance commerciale
agricole est déficitaire de 10 milliards de dollars.
Jordanie/Liban : 90% des céréales
consommés sont importées.
MO = 20% à 25% des importations mondiales de
céréales, provenant surtout d’Europe, des EU, du Brésil et de la Russie.
IV.
Agriculture et développement
Agriculture = 17,5% du PIB africain, 52% de la population active en 2020.
La
majorité des exploitations sont familiales, de petite taille et de faible productivité.
Pénuries d’eau + faible pluviométrie -> 6% des terres cultivables sont irriguées, un
chiffre qui continue de baisser du fait du changement climatique : multiplication de
sécheresses, inondations, tornades, selon le rapport du GIEC....
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