Y a-t-il une voix de la conscience ?
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La conscience peut-elle parler ? Que signifie cette expression populaire :"voix de la conscience" ? Cette voix ne
suppose-t-elle pas que la conscience pourrait être ou ne pas être entendue ? Comment est-ce possible ? Comment
peut-on être sourd à la voix de sa conscience ? La voix de la conscience ne devrait-elle pas nécessairement être
ma propre voix ? Dans quel contexte l'expression est-elle employée ? Renvoie-t-elle vraiment à "notre" conscience,
ou n'est-elle pas plutôt ce qui est censé, en nous, représenter une morale ? Est-ce une voix indépendante, qui nous
appartient tout en étant autre, qui dirige nos actes, tel un "surmoi", ou est-ce notre propre voix à laquelle on fait
dire ce que l'on veut entendre ? La voix de la conscience est-elle une instance avec laquelle nous pouvons
raisonner, dialoguer, parlementer ? Et la conscience peut-elle avoir plusieurs voix ? Cette voix, que l'on pourrait ne
pas pouvoir identifier, pourrait-elle être celle de l'inconscient ? Ou toute voix de la conscience devrait-elle être par
nature consciente ?
La conscience morale est-elle en nous la voix de la nature ou de la culture ?
Introduction Qu'est-ce qui s'exprime en nous à travers la conscience morale ? Il y a des choses ou des actions que
nous sentons comme bonnes, d'autres comme mauvaises.
Est-ce la nature qui parle en nous, un sens inné du bien
et du mal, ou ce sentiment est-il au contraire le fruit d'un conditionnement social ? À quoi obéit-on en se
soumettant à la loi morale ? Que transgresse-t-on en allant contre sa propre conscience ?
I) La voix de notre conscience nous semble être celle de la nature.
A/ La société nous habitue à la dureté et au dérèglement des moeurs.
(Rousseau)
1/ La vie sociale donne des exemples de tout, du meilleur et du pire.
2/ Elle ne peut donc pas nous fournir de règles d'après lesquelles orienter notre conduite.
3/ La société corrompt et endurcit le coeur de l'homme et ferait presque taire en lui la voix de la nature.
B) Pour trouver une règle à notre conduite, il nous faut donc redescendre en nous-mêmes pour écouter la
voix de la nature.
(Rousseau)
1/ Cependant, la société des hommes ne peut que recouvrir la voix de la conscience ou nous détourner de l'écouter,
non la corrompre ou la faire taire tout à fait.
2/ La conscience est un instinct divin, une immortelle et céleste voix, qui nous fait sentir de façon infaillible et sûre
ce qui est bien, pour peu que nous soyons disposés à la consulter.
(Rousseau)
"Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste
voix ; guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et
libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l'homme
semblable à Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la
moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui
m'élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m'égarer
d'erreurs en erreurs à l'aide d'un entendement sans règle et d'une
raison sans principe.
Grâce au ciel, nous voilà délivrés de tout cet effrayant appareil de
philosophie : nous pouvons être hommes sans être savants ;
dispensés de consumer notre vie à l'étude de la morale, nous
avons à moindres frais un guide plus assuré dans ce dédale
immense des opinions humaines.
Mais ce n'est pas assez que ce
guide existe, il faut savoir le reconnaître et le suivre.
S'il parle à
tous les coeurs, pourquoi donc y en a-t-il si peu qui l'entendent ?
Eh ! c'est qu'il parle la langue de la nature que tout nous a fait
oublier.
La conscience est timide, elle aime la retraite et la paix ;
le monde et le bruit l'épouvantent ; les préjugés dont on l'a fait
naître sont ses plus cruels ennemis [...], le fanatisme ose la
contrefaire et dicter le crime en son nom." ROUSSEAU
• Le problème posé par le texte
Il est facile de constater la diversité historique et géographique des moeurs ("dédale immense des opinions
humaines").
Peut-elle constituer un argument contre l'idée qu'il existe des principes moraux universels,
susceptibles de guider tous les hommes de la même façon ? Autrement dit, la diversité des moeurs peut-elle
justifier un relativisme qui rendrait incertaine l'idée même de moralité ?
Par le terme de « conscience », le texte désigne donc exclusivement la conscience morale.
• Le raisonnement
Il est un fait que chacun entend en lui-même la voix de sa conscience qui lui dicte son devoir..
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