Y a-t-il une violence légitime ?
Extrait du document
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Définition des termes du sujet:
LÉGITIME:
Caractère de ce qui est conforme à l'équité, aux principes supérieures du droit ou de la morale.
On oppose légitime
et légal.
Ainsi, ce que prescrivent des lois despotiques ou racistes peut être légal sans être pour autant légitime cad
conforme au droit naturel.
Violence: Mal physique ou moral infligé délibérément à autrui.
Violent: Qui s'impose à un être contrairement à sa
nature.
Qui s'exerce avec une grande force (une passion violente).
Dans quels cas et au nom de quoi parle-t-on de violence légitime (par exemple la police, monopole de la violence par
l'État selon Max Weber, la légitime défense, voire la guerre) ? A chaque fois, la violence sert apparemment à rétablir
l'ordre, à faire respecter les lois, à se défendre contre une agression.
Mais surgissent alors deux questions : jusqu'où peut-on exercer cette violence au nom d'une légitimité ? N'y a-t-il pas une nécessité d'avoir des règles,
des lois d'exercice de cette violence ? Qui peut contrôler la légitimité si c'est l'État lui-même qui impose les règles ?
- Plus radicalement : a-t-on le droit d'exercer cette violence sur autrui, au nom de quoi puis-je porter atteinte à son
intégrité ? En ce cas, c'est bien la légitimité même de la violence qui est en cause.
Peut-elle vraiment avoir une
dimension légale, juste, ou n'est-elle au fond toujours que pure force ?
Existe-t-il des violences légitimes ?
La violence n'est pas seulement un rapport de forces.
Par la violence, une seule force est en présence, l'autre étant
anéantie ou inexistante.
Qu'est-ce qui pourrait légitimer cet excès ? Et qui poserait la légitimité ? Le recours à la
violence peut-il être parfois inévitable, et même nécessaire ? L'intitulé montre par le pluriel que l'on ne se demande
pas si par nature " la " violence est légitime.
Mais, dans certains cas, la violence est-elle acceptable ? Par rapport
au problème de la violence, ne faut-il pas distinguer la légitimité de la légalité (légalité comme respect du droit
positif, soumission à une autorité ; légitimité comme respect du droit naturel) ? Ce qui est légal peut n'être pas juste
ni légitime.
Comme ce que l'on suppose légitime pour soi n'est pas toujours légal.
En quoi la violence est-elle un type
de rapport à autrui qui pose problème ? Est-ce refuser autrui comme personne ? La légitimation de la violence doitelle être acceptée par la légalité ? Ou d'un point de vue moral, certaines violences ne pourraient- elles pas être
légitimées (ex.
: la légitime défense) ? Références utiles : Machiavel, Hobbes, Rousseau, Freud.
Introduction
Discourir sur la violence peut sembler dérisoire : qu'elle soit physique ou verbale, réelle ou symbolique, on l'exerce ou
on la subit.
Est-ce par des mots ou des pensées que l'on s'imagine pouvoir lui résister ? Pourtant, la violence non
seulement peut être verbale (insultes, calomnies), mais elle s'accompagne presque toujours d'un discours de
légitimation.
Mais qu'est-ce qui peut légitimer le recours à la violence : la qualité de celui qui l'exerce ? Les fins
poursuivies à travers elle ? Il n'est pas déplacé de s'interroger sur ce que valent ces légitimations.
La réflexion sur la
violence aurait donc pour fonction de dénoncer comme idéologiques tous les discours qui visent à la légitimer.
Mais
dire que ces discours sont des rationalisations de la violence, n'est-ce pas dire que la violence existe pour d'autres
raisons, que ses causes sont ailleurs, et donc la légitimer de façon bien plus radicale encore ?
I Le droit a-t-il pour fin d'expulser la violence ?
A) Le droit a pour objet de substituer aux rapports de violence des rapports juridiques arbitrés par la loi.
1) Sans les rapports de droit, seule la violence peut arbitrer les conflits entre les hommes.
(Hobbes)
2) Le droit est l'instauration de rapports stables, constants et réglés entre les hommes, permettant de régler les
conflits sans recourir à la violence.
B) L'État se réserve alors le monopole de la violence légitime.
(Max Weber)
1) Dans l'histoire, d'autres sources de légitimité, donc de violence légitime, ont existé à côté ou au sein de l'État
(par exemple l'Église, ou les féodalités).
2) L'État moderne se caractérise par le fait qu'il est parvenu à disqualifier toute autre source de violence légitime
que lui-même.
(Max Weber).
3) L'État se réserve alors le monopole de la violence comme dernier recours.
• La violence est « l'ultima ratio » (la raison ultime à laquelle on a recours quand tous les autres arguments ont
échoué).
Seule la violence peut avoir raison de qui refuse de se rendre à la raison.
4) Mais la violence n'est-elle pas alors le fond de l'État ; l'État est-il autre chose que la violence institutionnalisée ?
II L'État est-il l'institutionnalisation de la violence ?.
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