Y a-t-il une place pour la philosophie dans une société qui accorde toute sa confiance à la raison scientifique et à la réussite technique
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«
Y a-t-il une place pour la philosophie dans une société qui accorde toute sa confiance à la raison
scientifique et à la réussite technique ?
Analyse du sujet: A l'intérieur d'une société modelée par la rationalité scientifique et technique, la philosophie ne
devient-elle pas un luxe inutile ? La science peut-elle tenir lieu de philosophie ?
Conseils pratiques: Ne partez pas dans des généralités.
C'est le concept de philosophie que vous devez
questionner avec rigueur et précision.
INTRODUCTION
La philosophie est ancienne.
La science et la technique sont plus récentes, et paraissent avoir pour elles
d'incontestables réussites, ainsi que l'accès à une vérité différente.
La philosophie garde-t-elle son rôle et sa
fonction dans une société qui accorde plus volontiers sa confiance à ce qui paraît scientifiquement, ou
techniquement, garanti ?
I.
L'EFFICIENCE TECHNO-SCIENTIFIQUE
— Déjà A.
Comte affirme que l'accès à la connaissance scientifique constitue le dernier état de la connaissance
humaine.
Comte: La loi des trois états
1.
Une découverte précoce
Énoncée très tôt dans l'oeuvre de Comte, la loi des trois états est formulée comme suit : « Parla nature même de
l'esprit humain, chaque branche de nos connaissances est nécessairement assujettie dans sa marche à passer
successivement par trois états théoriques différents : l'état théologique ou fictif ; l'état métaphysique ou abstrait ;
enfin, l'état scientifique ou positif » (Plan des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la société, 1822).
2.
Une histoire intellectuelle et politique
À ces trois états correspondent respectivement la prééminence des rois, celle des peuples et celle des savants.
Le
premier type de conception est le début nécessaire de l'intelligence humaine ; le deuxième est une transition vers le
troisième, qui est l'état fixe et définitif de l'intelligence.
La théologie explique les phénomènes par la fiction d'une
volonté divine qui ressemble à celle de l'homme.
La métaphysique, qui désigne la philosophie du XVIIIe siècle, est une crise qui brise la hiérarchie théologique pour
proclamer la valeur suprême de l'individu et de sa liberté : elle engendre l'anarchie scientifique et sociale.
L'âge
positif en revanche, en fondant les sciences sur l'observation et en réorganisant les croyances humaines, réorganise
aussi la société qui repose sur ces croyances.
« En étudiant […] le développement total de l'intelligence humaine dans ses diverses sphères d'activité, depuis son
premier essor le plus simple jusqu'à nos jours, je crois avoir découvert une grande loi fondamentale, à laquelle il est
assujetti par une nécessité invariable […].
Cette loi consiste en ce que chacune de nos conceptions principales,
chaque branche de nos connaissances, passe successivement par trois états théoriques différents : l'état
théologique, ou fictif ; l'état métaphysique, ou abstrait ; l'état scientifique, ou positif.
[…]
Dans l'état théologique, l'esprit humain dirigeant essentiellement ses recherches vers la nature intime des êtres, les
causes premières et finales de tous les effets qui le frappent, en un mot, vers les connaissances absolues, se
représente les phénomènes comme produits par l'action directe et continue d'agents surnaturels plus ou moins
nombreux, dont l'intervention arbitraire explique toutes les anomalies apparentes de l'univers.
Dans l'état métaphysique, qui n'est au fond qu'une simple modification générale du premier, les agents surnaturels
sont remplacés par des forces abstraites, véritables entités (abstractions personnifiées) inhérentes aux divers êtres
du monde, et conçues comme capables d'engendrer par elles-mêmes tous les phénomènes observables, dont
l'explication consiste alors à assigner pour chacun l'entité correspondante.
Enfin, dans l'état positif, l'esprit humain reconnaissant l'impossibilité d'obtenir des notions absolues, renonce à
chercher l'origine et la destination de l'univers, et à connaître les causes intimes des phénomènes, pour s'attacher
uniquement à découvrir, par l'usage bien combiné du raisonnement et de l'observation, leurs lois effectives, c'est-àdire leurs relations de succession et de similitude.
» COMTE, « Cours de philosophie positive ».
— Quels sont ses avantages?
• l'accès à une vérité contrôlée, qui rend vaines certaines affirmations philosophiques: l'astronomie scientifique rend
caduques les conceptions antiques du cosmos.
La physique moderne révèle les erreurs (fondement métaphysique)
de la physique cartésienne;
• la science montre une efficacité incontestable, que vérifient ses multiples applications techniques.
Le monde dans
lequel nous vivons est ainsi imprégné de techno-science (dans la vie quotidienne, dans la constitution du savoir,
dans la mentalité);
• cet univers techno-scientifique attire logiquement la confiance en raison de ses réussites spectaculaires..
»
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