Y a-t-il un plaisir à gouverner ?
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Sens du sujet : chaque acte de pouvoir s'exerçant sur une société déterminée entraîne-t-il un sentiment de
satisfaction pour celui qui détient ce pouvoir ?
Problème : quelles sont les racines psychologiques et existentielles du pouvoir?
THÈSE Il y a un plaisir profond à gouverner
Point de départ : gouverner, c'est diriger les affaires publiques, c'est-à-dire exercer un pouvoir sur la marche de la
société et l'existence des individus.
Argument : cette domination exercée sur un grand nombre d'individus est une source de satisfaction pour celui qui
développe le sentiment de sa propre puissance.
Transition : mais l'acte de gouverner ne produit-il pas des situations où celui qui gouverne est amené à des
décisions pénibles, voire en contradiction avec ses propres idées ou sentiments? N'y a-t-il pas alors déplaisir?
ANTITHÈSE L'acte de gouverner s'oppose au plaisir En effet, comment analyser un acte politique complexe
?
Argument sous-tendant l'analyse : exercer le pouvoir politique, c'est faire travailler nécessairement certains
mécanismes contre nos passions, contre notre subjectivité.
Conséquence : le plaisir de gouverner devient, dans ces conditions, rigoureusement anecdotique et inessentiel, dans
la mesure où l'acte de gouverner est, en principe, une tâche contre soi-même, comme l'a si bien montré Alain.
Argument : celui qui détient la puissance exécutive, le gouvernant politique, doit être (en principe) l'organe de la loi,
comme le montre bien Rousseau : sous un certain angle, il n'a ni plaisir ni préférence, il est « désincarné ».
Transition : si le gouvernant est le pur et simple organe de la loi, une racine de son fonctionnement mental nous
échappe.
Il nous faut, plus en profondeur, nous demander : qu'est-ce que le pouvoir? Quelles sont ses racines?
SYNTHÈSE L'unité de l'acte et du plaisir
Argument : l'acte de gouverner désigne un acte de création, par lequel on modèle la société et les individus qui la
composent, acte qui est ainsi, en lui-même, source de plaisir.
Ainsi, le plaisir parachève l'activité politique qui se
déploie, à la manière d'un ornement s'ajoutant de surcroît.
Il constitue une dimension immanente à l'activité, même
si cette dernière possède sa spécificité (notre analyse s'inspire d'Aristote).
EXAMEN DE L'EXEMPLE
Dans la thèse, il est intéressant de « psychologiser » au maximum l'acte de gouverner, de souligner les jouissances
psychologiques du pouvoir.
Dans cette perspective, la synthèse n'est vraiment réunificatrice que dans la mesure où elle met l'accent sur la
tâche de création qui s'effectue et qui se déploie (aussi) comme plaisir.
Alors que la thèse appartient plutôt au
discours quotidien ou aux évidences empiriques, la synthèse, conformément à son projet unificateur, fait appel à un
dynamisme interne.
Elle examine globalement le « travail » politique : le pouvoir comme puissance active.
Tous les arguments, notez-le, sont issus de l'examen du problème, auquel est apportée une solution dans la dernière
partie.
Introduction
On parle de gouverner comme l'action de diriger une nation.
On conçoit que le fait de gouverner attire fortement.
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