Y a-t-il un juste principe de rétribution du travail ?
Extrait du document
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VOCABULAIRE:
PRINCIPE: Du latin principium, « commencement », origine » (de princeps, « premier »).
Origine, cause première des choses.
En logique, loi fondamentale de la pensée (exemple : le principe de noncontradiction).
Dans les sciences, proposition première posée au fondement d'un raisonnement ou d'une
démonstration.
En morale, règle de conduite ou norme des
jugements pratiques (exemple : avoir des principes).
Pétition de principe : faute logique qui consiste à s'appuyer, au
début d'un raisonnement, sur la thèse qu'il s'agit précisément de démontrer.
JUSTE : qui est conforme au droit et à l'égalité des personnes.
Travail:
Activité de transformation de la nature dans un sens utile à l'homme, en vue de la satisfaction des besoins.
Hegel montre que le travail est libérateur, dans la mesure où il permet de s'affranchir de la nature en la dominant et
de se discipliner soi-même dans l'effort.
La loi de l'offre et de la demande semble jouer sur le marché du travail comme sur les autres marchés : quand les
employeurs manquent d'employés dans un domaine, les revenus des demandeurs d'emploi grimpent ; quand il y a
plus de demandeurs que d'emplois disponibles, leurs revenus baissent.
Est-ce mérité, est-ce juste ? Quelle juste
règle le marché pourrait-il se donner ? Il semble fort difficile de répondre à cette question.
John Stuart Mill montre
ainsi qu'il serait tout aussi juste de rémunérer soit le temps de travail effectué soit la performance dans le travail.
Mais s'il est apparemment impossible de définir un juste critère de rémunération, n'y a-t-il pas des injustices sociales
indiscutables ?
Le terme « travail » désigne toute activité exercée en vue d'obtenir un résultat utile, c'est-à-dire servant
valablement de moyen à la réalisation d'une fin.
Plus spécifiquement, il est l'ensemble des activités accomplies par
l'homme pour produire des biens et des services en contrepartie desquels il est rémunéré.
La rétribution du travail est la valeur monétaire reçue par le travailleur en échange de sa force et de son temps de
travail.
Si nous cherchons à établir un juste principe de rétribution du travail, nous cherchons à trouver un critère par
rapport auquel la force et le temps de travail de l'individu sont proportionnées à la rétribution qu'il reçoit.
Ce critère
dépend donc d'une définition précise de la justice, qui, nous allons le voir peut en recevoir plusieurs.
En effet, dans
l'Ethique à Nicomaque, Aristote distingue (livre V) trois espèces de justice.
La première est la justice commutative :
elle repose sur l'égalité arithmétique (un échange est juste lorsque les services ou les biens échangés ont
strictement la même valeur).
La seconde est la justice distributive : elle s'applique à la répartition des biens et des
honneurs au sein de la cité (cette répartition est fondée sur les mérites, on parle ici d'égalité géométrique).
Enfin, la
justice corrective proportionne les sanctions à la gravité de la faute.
Elle est fondée sur un jugement établissant
une proportion entre l'intention de l'accusé et la réalité de son acte.
Nous essaierons donc de nous inspirer de la triple définition Aristotélicienne de la justice pour définir un juste
principe de rétribution du travail.
I.
Rétribution du travail et justice commutative
Le fondement de la justice commutative est l'égalité arithmétique
Nous commencerons par étudier la justice commutative.
Celle-ci, comme nous l'avons posé en introduction, repose
sur l'égalité arithmétique.
Il ne s'agit pas d'établir une équivalence arbitraire entre un bien et un paiement, un
service et une rétribution, qui jaugerait l'une par rapport à l'autre en fonction d'une norme.
Mais il s'agit d'une
rigoureuse égalité entre le bien offert et le paiement donné en échange.
En ce sens, le modèle de la justice
commutative est sans doute la rétribution d'un travailleur aux heures comptées : une fois fixée la valeur d'une heure
de son travail, l'égalité arithmétique impose que sa rémunération soit égale à son nombre d'heures de travail.
Critique de la justice commutative comme principe de juste rétribution du travail.
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