Y a-t-il un devoir d’aimer ?
Publié le 22/02/2022
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Y’a-t-il un devoir d’aimer
Pourquoi la question se pose vraiment ?
• Étrange question car l’inclination par essence est spontanée.
Donc le devoir concerne + les
personnes qui nous sont indifférentes ou nos ennemis.
• On envisage un devoir d’aimer pour des rasions de paix civile, de respect => mais n’est-ce
pas trop exigeant comme devoir ? Candide ?
• Mais la question se pose paske les hommes ont reconnu une l’existence d’un tel devoir en
la parole du christ et l’ont pensé comme principe de toute morale.
Elle se pose aussi parce
que l’idée de tolérance implique qu’on supporte l’autre à contre coeur tandis que l’idée de
miséricorde semble encore en deca de ce que pourrait être la bonté véritable parce
qu’elles contient soit de la condescendance soit de la froideur.
=> Il faudrait donc restaurer l'idée d'un devoir d'aimer non seulement parce que l'amour de
l'autre est un grand moteur de la bienfaisance mais surtout parce qu'aimer c'est vouloir l'autre
tel qu'il est, autrement dit, c'est faire coïncider ce que veut la morale et ce qu'est le monde.
Mais pourquoi c’est dur d’y répondre ?
• Contradictoire :
L’amour ne semble pas être l’effet de la seule volonté.
Or, il n’ya de devoir qu’adressé à une
volonté libre de s’y soustraire.
Si je ne peux pas choisir d’aimer, on ne peut pas me reprocher
mon désamour surtout pour celui qui me hait.
Ensuite parce que contraindre à aimer, c’est
souvent encourager à détester => cf mariage forcé.
Autrement dit un tel commandement
serait irréaliste et inefficace.
Peut-on alors sauver cette idée d'un devoir d'aimer dont il semble
qu'on ait besoin néanmoins ? Toute la question sera donc de savoir en quel sens il faut le
comprendre.
De quel type d'amour peut-il s'agir ? Parle-t-on de fraternité, d'amitié, d'eros,
d'agapè ?
Pourquoi est-ce essentiel d'essayer de la faire ?
Si donc on refuse la possibilité d'un devoir d'aimer, on risque alors de favoriser à même la
morale une haine toujours prête à se manifester même sous le déguisement de vertu.
On
risque en outre de refuser de voir - aveuglé par le caractère spontanément exclusif de la
passion - que tout homme est aimable : l'amour pour certain deviendrait alors le creuset de la
haine pour les autres.
Mais si un devoir d'aimer n'est pas une contradiction, n'encourage-t-on
pas par là l'hypocrisie - car en attendant d'aimer vraiment, on devra bien se résoudre à en
manifester les signes? Ne risque-t-on pas également d'encourager la mièvrerie naïve ? Ne
commettrait-on pas aussi une injustice envers nos proches, qui eux méritent l'exclusivité de
notre amour? Enfin, n'y a-t-il pas quelque chose de dangereux à encourager une passion qui
rend aveugle ? Bref, le devoir d'aimer ne risque-t-il pas de se transformer en un devoir
immoral ?.
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