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Y a-t-il nécessairement des imperfections dans le langage ?

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« Termes du sujet: IMPERFECTION: état de ce qui est inachevé, imparfait, qui a un défaut. LANGAGE : 1) Faculté de parler ou d'utiliser une langue.

2) Tout système de signes, tout système signifiant, toute communication par signes (verbaux ou non verbaux).

Le langage désigne aussi la totalité des langues humaines. NÉCESSAIRE: Est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être, ou être autrement.

S'oppose à contingent. Sur le plan logique, est nécessaire ce qui est universellement vrai, sans remise en cause possible. ANALYSE DU SUJET SENS DU SUJET - PROBLEMATIQUE : Est-ce une conséquence de la nature du langage que d'engendrer des imperfections ? L'imperfection peut-elle être surmontée par un autre usage du langage que l'usage usuel ? La notion de perfection peut-elle être explicitée à partir des fonctions du langage. DELIMITATION DU SUJET : Ne pas confondre langue et langage, ne pas se contenter d'énoncer les fonctions du langage sans les rattacher à l'idée de perfection. Ne pas décrire les imperfections mais montrer comment et pourquoi elles naissent ou sont surmontées. LES REFERENCES : - Bergson : " LE RIRE ". - Leibniz : Thème de la langue universelle (" NOUVEAUX ESSAIS "). - Platon : " CRATYLE ". Penser aux usages poétiques scientifiques, ou philosophiques du langage par exemple pour montrer comment la notion de perfection peut être déterminée différemment et atteinte de différentes façons. DÉVELOPPEMENT Dire qu'il y a des imperfections dans le langage, c'est se poster d'un point de vue normatif par rapport à celui-ci.

Si le langage est défini comme une faculté essentielle de l'homme, encore faut-il s'interroger sur les fonctions qu'on lui assigne pour juger de son imperfection supposée. De plus, en admettant, comme nous y invite le sujet, que dans le langage, il y a des imperfections, encore faut-il se demander si celles-ci sont nécessaires, c'est-à-dire inévitables, inhérentes à la nature du langage, ou s'il existe un moyen quelconque de les réduire. 1) Les imperfections du langage existent et sont nécessaires pour qu'une communication efficace existe entre les hommes : * Dans le langage quotidien usuel, il y a des imperfections manifestes: ambiguïté, imprécision, polysémie ... Mais celles-ci, loin de porter préjudice à la communication, permettent que celle-ci soit à la fois rapide et efficace.

Le contexte nous permet de trancher quand le langage est ambigu. * Cette imperfection est nécessaire en ce sens qu'une précision extrême, une exhaustivité conduirait à ne pas répondre suffisamment vite aux urgences de l'action.

Cette "imperfection" du langage du point de vue de la précision, apparaît donc, dans l'usage quotidien, comme une condition de son efficacité, comme nécessaire en ce sens. TRANSITION : Néanmoins, en ce qui concerne d'autres usages du langage, cette imperfection que nous assimilons à une imprécision et à une ambiguïté constitutives, apparaissent comme dangereuses et doivent à ce titre, être dépassées. 2) La lutte possible contre les imperfections du langage :(il est entendu que nous parlions jusque là, du langage usuel). * La science contre l'imperfection : pour lutter contre l'imperfection du langage usuel, la science crée un nouveau langage, de façon à atteindre une univocité et une clarté nécessaires pour parvenir à ses fins. Disons : " le ciel est bleu enfin ".

Cette phrase doit pour être vraie satisfaire à des conditions particulières.

Une telle phrase n'est donc vraie que prononcée dans certaines circonstances et par quelqu'un qui se trouve dans un certain état d'esprit ; elle n'est pas vraie tout court vraie purement et simplement comme le serait la phrase : " les baleines sont des mammifères ", dont la valeur de vérité n'est pas affectée de la même relativité puisqu'elle ne dépend ni de l'état d'esprit de l'émetteur ni de circonstances de l'émission.

Cf Quine : " énoncés occasionnels " et " énoncés éternels " (valeur de vérité reste fixe à travers le temps et ne varie pas d'un locuteur à l'autre, connaissance stable et contrôlable, composants des langages scientifiques).

Mais on obtient ces énoncés éternels qu'au prix d'un effort d'épuration par lequel la science évacue du langage qu'elle utilise toutes les expression qui font obstacle au jeu pur et simple des valeurs de vérité.

Exemple : je, tu, ici, maintenant, croire que, savoir que, espérer que.

Par rapport aux langues naturelles, les langages mis au point par les sciences apparaissent comme dépourvus de nombre de ressources expressives ; mais cet apparent appauvrissement n'est que le revers de leur effort pour se soumettre aux exigences de l'expression de la vérité objective et s'ordonner à cet unique souci.

Parvenir à un idéal informatif, idéal de plein-effet, de transparence de la transmission sans perturbation, ni pertes, loin des contingences du langage humain et de l'intersubjectivité. On peut ainsi penser au " langage mathématique ", qui s'efforce à la concision, à la clarté et à l'univocité, et rejette les imperfections du langage usuel, hors de son domaine (cf.

le symbolisme ou le formalisme logique). * Cette ambition d'une perfection atteinte dans le langage est aussi présente chez certains philosophes.

Ainsi, Leibniz rêvait d'une "caractéristique universelle", d'un langage logiquement parfait et qui permettrait ainsi d'éviter les erreurs, les disputes stériles et permettrait de parvenir à un accord universel.

Cet idéal de Leibniz repose sur l'idée d'une langue qui ne servirait qu'à des messages, c'est-à-dire qu'à de l'information... * Nous parvenons donc à l'idée que les imperfections dans le langage ne sont pas nécessaires, dans la mesure où l'on peut changer la structure du langage pour l'adapter à des usages précis.. »

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