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Y a-t-il du hasard dans la nature ?

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« Sujet : Y a-t-il du hasard dans la nature ? [L'origine et l'évolution de la vie relèvent en grande partie du hasard.

C'est aussi le cas d'un certain nombre de phénomènes physiques. Le hasard joue un rôle déterminant dans la nature.] Le hasard est à l'origine de la vie et de son évolution Il y avait très peu de chances pour que la vie apparaisse sur terre.

Jacques Monod parle à ce sujet d'une probabilité «quasi nulle».

L'événement déclenchant ne s'est sans doute produit qu'une seule fois.

Par ailleurs, les mutations génétiques qui permettent l'évolution du vivant sont le fruit du hasard.

La nécessité (adaptation au milieu) fait que telle mutation favorable sera retenue à la place d'une autre. Le physicien est aussi confronté au hasard L'évolution des masses nuageuses, le trajet d'une boule de billard, les tourbillons que l'eau produit en sortant d'un robinet: autant de phénomènes qui, à un certain moment, échappent à toute prévision, comme s'ils n'obéissaient plus qu'au hasard.

C'est la raison pour laquelle, par exemple, les prévisions météorologiques n'ont plus aucune valeur de certitude au-delà de deux ou trois jours. a) la science la plus moderne donnerait droit de cité, d'après certains, à la contingence.

Une partie du réel échapperait au jeu des lois naturelles.

L'hypothèse déterministe ne serait plus recevable à l'échelle de la microphysique.

Tandis qu'en mécanique classique la connaissance de la position et de la vitesse d'un mobile à l'instant t permet en principe de calculer la vitesse et la position d'un mobile à un autre instant, en microphysique on ne peut pas préciser simultanément la position d'un corpuscule et sa quantité de mouvement (la quantité de mouvement est le produit mV de la masse m du corpuscule par sa vitesse V). Heisenberg a montré que si Dx est l'erreur sur la position du corpuscule et Dp l'erreur sur la quantité de mouvement, il existe entre Dx et Dp une relation dite d'incertitude telle que Dx.

Dp ³ h. Le produit des deux incertitudes est au moins égal à la constante universelle h.

Cette « incertitude » ne fait pas obstacle au déterminisme macrophysique parce qu'elle est à cette échelle « noyé dans la statistique », parce que la macrophysique opère sur des phénomènes qui mettent en cause des milliards de photons ou d'électrons.

Mais le microphysicien est incapable de déterminer la trajectoire des corpuscules individuels.

Il ne peut préciser la position qu'en augmentant l'imprécision sur la quantité de mouvement et réciproquement.

Eclairer l'électron c'est troubler son mouvement en le bombardant avec des photons.

La position du corpuscule sera d'autant mieux précisée que la radiation lumineuse exploratrice aura une longueur d'onde plus courte, mais du même coup la fréquence est augmentée, donc l'énergie et la quantité de mouvement transmise au corpuscule étudié.

Le fait même de l'observation fait échec à l'observation du fait. Mais si la position ou la vitesse d'un corpuscule ne sont pas exactement déterminables dans l'état actuel de la science, cela ne veut pas dire qu'elles soient indéterminées en elles-mêmes.

Le fait qu'on ne puisse fixer à la fois la position d'un corpuscule et sa vitesse ne nous autorise pas à dire qu'il n'y a pas de causes qui déterminent cette position et cette vitesse.

On nous rétorquera qu'en l'absence de toute possibilité de vérification scientifique le déterminisme devient au même titre que l'indéterminisme une simple hypothèse métaphysique.

Mais le principe du déterminisme nous paraît au contraire lié à l'esprit scientifique qui ne saurait renoncer, sans se détruire lui-même, à affirmer qu'il existe des conditions nécessaires, des « raisons suffisantes » à l'apparition des phénomènes.

De grands esprits comme Langevin, Einstein, Plank n'ont pas cru devoir rejeter, à cause des difficultés de la microphysique, le principe du déterminisme.

De Broglie lui-même, après avoir soutenu que les incertitudes de Heisenberg sont « irréductibles », est devenu moins affirmatif : « La physique quantique restera-t-elle indéterministe ? ». Le hasard est inhérent à la nature Rien à l'avance ne déterminait l'homme à être ce qu'il est.

C'est une longue suite de mutations heureuses qui ont fait de lui l'homo sapiens qu'il est devenu.

Autrement dit, dans cette immense loterie que constitue la vie, l'homme est celui qui a tiré les bons numéros.

D'autres espèces ont tiré les mauvais: elles ont disparu.... »

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