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Y a-t-il du désordre dans la nature ?

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« « Nature » a deux sens en français, puisqu'on parle aussi de la « nature » d'une chose.

En fait, ces deux sens ont la même origine : nature vient du latin nascor, naître.

La nature d'une chose, c'est ce qu'elle était en quelque sorte « à la naissance », avant toute modification. Aristote définit la nature comme ce qui est à l'origine de son propre mouvement : contrairement à l'horloge qu'on doit remonter, la plante semble pousser « toute seule ».

En ce sens, la nature s'oppose aussi bien à la technique qu'à la culture, qui désignent les différents produits de l'action humaine. Les mots • désordre : terme équivoque ! S'agit-il d'une vision négative, c'est-à-dire un ordre non satisfaisant mais lié à la rationalité (Range ta chambre !) ou s'agit-il d'une disposition irrationnelle mais irréductible à l'ordre ? Quelque chose qui vivrait à côté de l'ordre ? Quelque chose comme le chaos ? • nature : l'univers, le monde dans lequel nous vivons. Les idées • Partez ici de la définition des concepts. • Le sujet vous invite à réfléchir aux diverses conceptions du monde (celle des Égyptiens, des Grecs, des hommes de la Renaissance, celle de Descartes, celle d'aujourd'hui).

Elles ont toutes un point commun : organiser l'univers, trouver de l'ordre, c'est-à-dire des lois qui régissent le monde.

Comprendre le monde, là est la question.

Chez les Grecs, kosmos signifie déjà « monde organisé », « harmonie ». La problématique Le désordre est-il un ordre décevant, comme le disait Bergson ? ou y a-t-il un chaos originaire, un irrationnel irréductible à toute idée d'ordre ? En fait, le sujet nous demande si la nature est le lieu de l'ordre, et de mettre en question la rationalité du réel. Proposition de plan I.

Conception traditionnelle de la nature : un mélange d'ordre et de désordre a.

Le besoin d'expliquer le monde Que ce soit par le mythe ou par la raison, l'homme a toujours essayé de comprendre rationnellement la nature : expliquer c'est rattacher un phénomène à un autre d'après une loi, une règle déterminée qui va ainsi constituer le principe de l'explication.

Il va donc rechercher la régularité d'abord dans le ciel : les astres apparaissent et disparaissent régulièrement, comme les saisons, la reproduction animale et végétale. b.

Le désordre lui-même s'explique par la nature Mais, dans ce monde si ordonné, si permanent, existe une « faille » : les planètes — du grec planêtés, « astres errants », c'est-à-dire aberrants —, sont contraires à la raison. Dans l'univers grec, la nature est ainsi un mélange d'ordre et de désordre.

Mais le désordre lui-même comme les planètes ou les monstres, ces écarts par rapport à l'ordre, sont « nécessités par la nature » (Aristote) pour revenir à la norme.

L'ordre et le désordre sont partie intégrante de la nature, même si cette dernière tend vers l'ordre. II.

Conception moderne de la nature : tout est rationnel a.

Le désordre n'existe pas A partir de Galilée et de Descartes, rien n'échappera plus à la rationalité.

Ce qui n'est pas rationnel, logique aujourd'hui, le sera demain lorsque nos connaissances et les instruments, les techniques nous donneront la possibilité de le prouver.

La nature n'est pas le lieu du désordre : c'est un grand livre écrit en langage mathématique qu'il faut déchiffrer. Galilée est un savant du XVI ième siècle, connu comme le véritable fondateur de la physique moderne, et l'homme auquel l'Inquisition intenta un procès pour avoir soutenu que la Terre tournait sur elle-même et autour du soleil. Dans un ouvrage polémique, « L'essayeur », écrit en 1623, on lit cette phrase : « La philosophie [ici synonyme de science] est écrite dans ce très vaste livre qui constamment se tient ouvert devant nos yeux –je veux dire l'univers- mais on ne peut le comprendre si d'abord on n'apprend pas à comprendre la langue et à connaître les caractères dans lesquels il est écrit.

Or il est écrit en langage mathématique et ses caractères sont les triangles, les cercles, et autres figures géométriques, sans lesquels il est absolument impossible d'en comprendre un mot, sans lesquels on erre vraiment dans un labyrinthe obscur .

» Dans notre citation, la nature est comparée à un livre, que la science a pour but de déchiffrer.

Mais l'alphabet qui permettrait de lire cet ouvrage, d'arracher à l'univers ses secrets, ce sont les mathématiques.

Faire de la physique, saisir les lois de la nature, c'est d'abord calculer, faire des mathématiques.

Galilée est le premier à pratiquer la physique telle que nous la connaissons: celle où les lois de la nature sont écrites sous forme d'équations mathématiques, et où les paramètres se mesurent.. »

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