Y a-t-il des vérités définitives?
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Définition des termes du sujet:
VÉRITÉ
La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.
Elle se définit traditionnellement
comme l'adéquation entre le réel et le discours.
Qualité d'une proposition en accord avec son objet.
La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord
de l'esprit avec ses propres conventions.
La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements,
l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.
On distinguera soigneusement la réalité qui
concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement.
Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.
La vérité ou la fausseté
qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion.
La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du
jugement vrai.
I - LES TERMES DU SUJET
Le concept de "vérités" oblige à distinguer entre vérités de fait et vérités de raison et ainsi à valoriser la marque du
pluriel ; il ne s'agira donc pas dans un premier temps au moins, de s'interroger sur l'essence de la vérité.
Quant au
terme "définitives", il s'agira de tenter de définir le rapport de la vérité au temps.
Une vérité peut-elle être autre chose que définitive ? N'est-ce pas ôter à la vérité quelque chose d'essentiel que de
la considérer comme momentanée, provisoire ?
II - ANALYSE DU PROBLEME
La "vérité" connote le plus souvent l'idée d'une stabilité, d'une cohérence, d'une universalité qui rend la question de
savoir s'il y a ou non des vérités définitives presque incongrues.
Et pourtant, l'attitude sceptique et l'esprit critique ne cessent de relancer cette question.
Y a-t-il des vérités qui peuvent prétendre être définitivement établies ? Y a-t-il des domaines où la recherche de la
vérité doit s'arrêter ?
L'esprit critique, le doute, peuvent-ils être mis en échec ?
III - GRANDES LIGNES DE LA REFLEXION
Dans un premier temps, on s'attachera à rechercher quelques exemples de vérités pouvant prétendre au statut de
vérités définitives.
Dans un second moment critique, on s'attachera à montrer si toutes ces vérités résistent à un
doute radical.
Enfin, on s'efforcera de montrer qu'au fond le sujet porte sur le rapport de la vérité au temps, et plus
longuement sur son historicité.
IV - UNE DEMARCHE POSSIBLE
1 - Quelques exemples de vérités définitives
Si dans le domaine des faits, il semble que toute vérité puisse être sinon remise en cause, au moins améliorée et
précisée, il n'en va pas de même pour les vérités pures, celles que LEIBNIZ nommait vérités de raison.
En base 10, l'énoncé "deux joint à deux donne quatre" paraît être une de ces vérités qu'on peut qualifier de
définitives.
Les mathématiques, certains évènements factuels aussi peuvent constituer un réservoir d'énoncés à caractère
définitif.
Dire que le débarquement a eu lieu le 6 juin 1944 ou qu'une bombe atomique a explosé en août 1945 sur la
ville d'Hiroshima, voilà autant d'exemples de vérités, qui, compte tenu des éléments que nous possédons sont
définitives.
L'esprit critique de l'historien n'a aucune raison de les remettre en question.
2 - Critique radicale de la vérité et de ses limites
A un niveau philosophique, toutefois, il est possible de mettre en question le caractère définitif de ces vérités.
C'est
l'entreprise du scepticisme que de suspendre son assentiment à toute proposition prétendant à la vérité.
Mais c'est
l'honneur du rationalisme cartésien de se servir de l'instrument du doute radical pour établir une vérité à ses yeux
absolument définitive.
Pour DESCARTES même les vérités mathématiques ne sauraient être considérées comme
définitives.
Il est possible de forger la fiction d'un malin génie qui nous détournerait de la vérité en nous rendant "inadvertants".
Mais le cogito, dans cette perspective se donne comme une vérité absolue, indubitable et définitive..
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