Y a-t-il des vérités dans les domaines non scientifiques ?
Publié le 30/09/2023
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«
Cours, la vérité, STI, 2008
1
Y a-t-il des vérités dans les domaines non scientifiques ?
Introduction : la vérité est aussi une valeur exigée dans les domaines ou l’objectivité scientifique est
pourtant impossible (morale, politique, esthétique, religion).
Peut-on parvenir à une quelconque vérité dans ces
domaines ? De quelle façon ?
1/ La vérité comme exigence de sens
Selon Kierkegaard ( Cf.
Texte 2 et 3, Freud et Kierkegaard), les vérités scientifiques ne permettent
pas de satisfaire notre soif de vérité ni d’éclairer le sens de l’existence, raison pour laquelle l’homme est en
quête d’une vérité dans d’autres domaines plus importants pour conduire sa vie : la morale, la politique,
l’art, la philosophie, la religion.
Comme le disait Freud, « L’homme a encore d’autres besoins impérieux que
jamais la science froide ne saurait apaiser ».
Le problème vient du fait que dans ces domaines la vérité n’est pas comparable à la vérité scientifique
car elle ne renvoie à aucune expérience objective qui pourrait en donner une vérification ou une preuve et
départager les différentes conceptions.
Ex : Un jugement de valeur moral ou esthétique est-il susceptible d’être vrai ou faux ? Ne pensons-nous
pensons pas qu’il est faux de dire qu’Hitler a été un grand homme ou que Charlie Chaplin ne fut pas un grand
cinéaste ? Est-il vrai que la démocratie est préférable à la dictature ? Est-il vrai qu’il y a des guerres justes ?
Tr.
: comment fonder la vérité de tels jugements qui paraissent subjectifs ? Peut-on dégager une
vérité de la diversité des opinions ? Est-ce « à chacun sa vérité » dans tous ces domaines ? Toutes les opinions se
valent-elles ou bien peut-on parvenir à un accord ?
2/ Le dialogue comme voie d’accès à la vérité
Il existe des vérités dont l’objectivité n’est possible que par la rencontre de plusieurs raisons qui
s’accordent.
On nomme « dialogue » cet usage de la raison qui recherche un accord qui dépasse les opinions.
Cf.
Texte 4 de Merleau-Ponty.
Participer à un dialogue suppose l’acceptation d’un type de raisonnement
qu’on appelle « l’argumentation ».
Elle ne cherche pas, comme la démonstration, à établir une conclusion
certaine et indiscutable, mais un accord raisonnable qui résulte d’un échange d’arguments.
Toutefois, le dialogue suppose le respect de certaines règles : il exige la sincérité (ou la bonne foi) et
l’humilité car il suppose une capacité à accueillir la vérité d’un autre, ou au moins la capacité à s’interroger
sur la valeur de ses opinions et préjugés.
Il exige également la volonté de parvenir à un accord.
Si le dialogue
n’est qu’une confrontation d’opinions, chacun campant sur ses positions, la vérité ne peut jamais être trouvée et
dégénère en polémique stérile.
Au contraire, si l’on use de sa raison non pour « avoir raison », mais pour
échanger et partager des raisons, alors la naissance de la vérité devient possible.
Le dialogue a donc pour but d’établir par l’échange d’arguments une vérité comprise comme accord
raisonnable.
La finalité idéale du dialogue est l’accord universel de toutes les raisons.
Si l’on considère que la
raison est une faculté universelle (« la chose la mieux partagée du monde », disait Descartes), le dialogue doit
permettre aux hommes de tomber d’accord dans des domaines où la vérité n’est pas aussi évidente à trouver que
dans le domaine scientifique.
Cf.
Texte 5 de Malebranche
vérité....
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