Y a-t-il des questions auxquelles aucune science ne répond ?
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Introduction
Y a-t-il des questions auxquelles aucune science ne répond ? La question telle qu’elle nous est posée suppose qu’il y ait plusieurs sciences, et suppose donc que l’on délimite le champ des sciences. La science est définie comme un ensemble structuré de connaissances qui se rapportent à des faits obéissant à des lois, et dont la mise au point exige une systématisation et une méthode. La science a donc un contenu : des connaissances, qui sont structurées, c'est-à-dire organisées en système. Mais ces connaissances ne portent pas sur tout et n’importe quoi : l’objet de la science, ce sont les faits qui obéissent à des lois. La science est donc censée théoriser, établir, découvrir quelles sont les lois qui régissent les faits. Or, pour cela, il faut que, en amont, les faits étudiés obéissent déjà à des lois. Si notre univers physique n’obéissait pas à des lois, c'est-à-dire à des rapports nécessaires et constants entre des phénomènes naturels observés de façon répétée et qui sont énoncés sous la forme de proposition ou de règle générale non impératives, mais sans la possibilité pour l’homme de les modifier ou de s’y imposer par un acte de sa volonté. Or, ce que l’on peut d’emblée déduire de ces définitions, c'est que la science telle que nous l’avons définie ne peut prétendre apporter une réponse dans les domaines qui sont exclus de son champ d’application, à savoir les domaines où il n’y a pas de lois. Dès lors qu’un objet semble régit non par des lois mais par la liberté, ou par le hasard, la science n’aura pas droit de citer. Pourtant, on parle bien de « sciences humaines » pour désigner des matières telles que la sociologie, la philosophie, ou l’histoire : en quoi sont-elles des sciences ? Est-ce vraiment par la science, car en appliquant les méthodes d’investigation et de vérifications scientifiques que l’on peut comprendre une situation géopolitique, ou décrypter le comportement humain ? Reconnaitre les limites de la science et son incapacité à répondre à certaines questions, n'est-ce pas par là-même s’assurer de sa valeur et de la vérité des connaissances qu’elle émet dans son propre champ ?
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Introduction
Y a-t-il des questions auxquelles aucune science ne répond ? La question telle qu'elle nous est posée suppose qu'il y
ait plusieurs sciences, et suppose donc que l'on délimite le champ des sciences.
La science est définie comme un
ensemble structuré de connaissances qui se rapportent à des faits obéissant à des lois, et dont la mise au point
exige une systématisation et une méthode.
La science a donc un contenu : des connaissances, qui sont
structurées, c'est-à-dire organisées en système.
Mais ces connaissances ne portent pas sur tout et n'importe quoi :
l'objet de la science, ce sont les faits qui obéissent à des lois.
La science est donc censée théoriser, établir,
découvrir quelles sont les lois qui régissent les faits.
Or, pour cela, il faut que, en amont, les faits étudiés obéissent
déjà à des lois.
Si notre univers physique n'obéissait pas à des lois, c'est-à-dire à des rapports nécessaires et
constants entre des phénomènes naturels observés de façon répétée et qui sont énoncés sous la forme de
proposition ou de règle générale non impératives, mais sans la possibilité pour l'homme de les modifier ou de s'y
imposer par un acte de sa volonté.
Or, ce que l'on peut d'emblée déduire de ces définitions, c'est que la science
telle que nous l'avons définie ne peut prétendre apporter une réponse dans les domaines qui sont exclus de son
champ d'application, à savoir les domaines où il n'y a pas de lois.
Dès lors qu'un objet semble régit non par des lois
mais par la liberté, ou par le hasard, la science n'aura pas droit de citer.
Pourtant, on parle bien de « sciences
humaines » pour désigner des matières telles que la sociologie, la philosophie, ou l'histoire : en quoi sont-elles des
sciences ? Est-ce vraiment par la science, car en appliquant les méthodes d'investigation et de vérifications
scientifiques que l'on peut comprendre une situation géopolitique, ou décrypter le comportement humain ?
Reconnaitre les limites de la science et son incapacité à répondre à certaines questions, n'est-ce pas par là-même
s'assurer de sa valeur et de la vérité des connaissances qu'elle émet dans son propre champ ?
I.
La science nécessite l'expérimentation.
A.
Claude Bernard, dans son ouvrage intitulé Introduction à l'étude la médecine expérimentale nous indique
comment la science parvient à établir à quelles lois obéissent les objets qu'elle étudie.
Il distingue trois
moments : l'observation, la formulation d'une hypothèse, et l'expérimentation.
Cette dernière étape est le plus
souvent suivie d'une quatrième étape : il faut recommencer, à la lumière de l'expérimentation à laquelle on a
procédé à observer, formuler une hypothèse et enfin expérimenter.
B.
L'expérimentation se définit donc ici comme un critère de vérité.
Claude Bernard donne en exemple une
expérimentation restée célèbre : celle du foie lavé.
Claude Bernard part en effet d'une théorie répandue : le
sucre que l'on trouve dans le corps des animaux vient des aliments que les animaux on ingéré.
On voit que
cette hypothèse prend sa source dans deux observations : les animaux ont du sucre dans le corps, et ils
ingèrent du sucre (le glucose est en effet présent dans les végétaux), l'hypothèse est donc : le sucre présent
dans leur corps vient du fait qu'ils aient ingéré du sucre.
Or, il fait une expérience pour tester cette hypothèse,
en mesurant la dose de sucre qu'il y a dans le corps d'un lapin mort.
Claude Bernard fait toujours deux
dosages, cela lui permet de savoir, s'il y a ou non une éventuelle erreur de manipulation.
Or, après avoir fait un
premier dosage sur un lapin mort, il n'a pas le temps de faire le second, qu'il ne fait que le lendemain.
Et le
lendemain, la dose de sucre est beaucoup plus importante que la veille.
Il en déduit donc que peut-être le
sucre ne vient-il pas des aliments ingérés, mais est produit par le corps.
Voilà donc sa nouvelle hypothèse, qu'il
devra à son tour vérifier par une expérience.
C.
Or, ce que l'on peut retirer de la méthode expérimentale, c'est que la science telle que nous l'avons définie ne
peut répondre à des questions que si ces questions sont fondées sur une observation et peuvent être
soumises à l'expérimentation.
Le fait qu'une loi scientifique soit une régularité nécessaire suppose en effet que
les conditions expérimentales peuvent être recréées à l'identique.
II.
Certaines questions sont par conséquent exclues du champ des sciences.
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