Y a-t-il des opinions intolérables ?
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«
Demande d'échange de corrigé de Perre Marc ([email protected]).
\Sujet déposé :
Le sujet de cette dissertation est : « Y a-t-il des opinions intolérables ? »
Le sujet de cette dissertation est : « Y a-t-il des opinions intolérables ? »
[motivation ou exemple introduisant le sujet]
Il est courant de voir des propagateurs de la xénophobie accuser les autres d'intolérance.
Se demander :[citation littérale
du sujet] « Y a-t-il des opinions intolérables ? » nous met devant un dilemme.
[exposé de la problématique] En déclarant
qu'il y de l'intolérable, est-ce que nous ne sommes pas intolérant ? Mais si nous laissons toutes les opinions s'exprimer,
celles qui défendent la mise en ½uvre d'une société intolérante ne risquent-elles pas de l'emporter ? Ceci est le paradoxe
de la tolérance pointé par K.
Popper.
Mais on peut se demandant aussi si toute opinion parce qu'elle est avant tout une
conviction, n'est pas porteuse d'intolérance pour ce qui la met en cause.
Enfin, du point de vue de quelqu'un qui
posséderait la vérité sur un sujet, toute opinion à ce sujet ne serait-elle pas intolérable dans la mesure où la conviction
propre à l'opinion s'oppose aux critères de validités rationnels propres à la vérité ? Mais alors ne serait-ce pas la vérité de
l'intolérance contre celle propre aux convictions de l'opinion ?
[annonce du plan]
Nous devrons nous demander dans un premier temps si la vérité ne rend pas toute opinion intolérable puisque toute
opinion refuse de se soumettre à des critères de validité ? Dans un deuxième temps, si la vérité n'implique pas
l'intolérance, quel rapport sain envisager entre les convictions de l'opinion et les critères de validité de la vérité ? Enfin si
on laisse un espace libre où toute opinion peut se dire, jusqu'où tolérer les opinions défendant l'intolérance ?
[argument 1 de la première partie ] Un scientifique sait que certaines opinions ne résistent pas aux critères de validité
expérimentaux.
Même si toute vérité scientifique est provisoire, il n'en reste pas moins que certaines opinions sont
fausses.
Par exemple croire et affirmer que l'humanité est apparue en 6 jours est scientifiquement faux.
La vérité
scientifique ne tolère pas l'ignorance.
[argument 2 de la première partie] Nous parlons ici de vérité objective mais les règles de conduite produites dans notre
esprit, nos valorisations sont aussi liées à des critères de validité.
Il y a par exemple peu d'authenticité de notre part à
vivre nos expériences centré sur nous-même alors que nous condamnons l'égocentrisme.
La racine de notre égoïsme ne
subsistera-t-elle pas tant que nous vivrons en personnalisant notre expérience ? Ceux qui s'approchent de cette vérité,
peuvent-ils supporter les opinions qui font la promotion du narcissisme, c'est-à-dire d'une attitude où tout est centré sur
soi, sa famille, son clan, son pays, sa religion ?
[transition critique introduisant la deuxième partie] La vérité sait que l'opinion nie l'expérimentation ou la réalisation
intérieure de ce qui est authentique.
Seule la vérité est tolérable dans l'esprit de celui qui se libère des opinions toutes
égocentriques mais cette intolérance vis-à-vis de toute opinion doit-elle entraîner l'intolérance vis-à-vis des personnes qui
restent inauthentiquement attachées à leurs opinions égocentriques ? [argument 1 de la deuxième partie] Tolérer n'est
pas forcément encourager mais laisser être.
Le primate qui s'est mis à penser pour la première fois a-t-il méprisé ses
congénères incapables d'accomplir la même opération ? Non, il était tout simplement d'une autre espèce, mieux doté pour
vivre.
Celui qui est plus conscient regarde avec tristesse voire avec compassion ceux qui le sont moins.
Il supporte le poids
d'une ignorance où lui-même se tenait précédemment.[argument 2 de la deuxième partie] Il laisse les autres être ce qu'ils
sont tant qu'ils lui permettent d'exister.
Une opinion intolérante est tolérable en droit tant qu'elle ne produit pas
l'intolérance en fait.
« Tout peut se dire », comme le dit Raoul Vaneigem (philosophe belge contemporain) mais bien sûr
pas se faire.
[transition critique introduisant la troisième partie] Mais n'y a-t-il pas un impensé ? Une insulte n'est pas seulement une
parole mais aussi un acte.
La parole peut agir et faire agir.
Tolérer le discours xénophobe ne risque t-il de nous en faire les
complices ? [argument 1 de la troisième partie] Comme le souligne Comte Sponville la tolérance est une vertu non un droit.
Le xénophobe n'a pas à exiger qu'on le tolère, on tolère déjà son existence et son inauthenticité.
La vertu de tolérance
doit avoir en vue le droit à la liberté d'expression.
La Tolérance doit servir la liberté de conscience même si celle-ci se
trompe comme le souligne Voltaire.
Ainsi si des actes et des paroles menacent ces droits, nous devons y être
intolérant.[argument 2 de la troisième partie] La nécessité de faire des lois pour limiter les agissements de ceux qui la
menacent traduit notre fragilité politique.
[argument 3 de la troisième partie]Faire des lois cependant ne suffit pas, il faut
que nous ½uvrions à une mentalité plus authentique et donc moins centrée sur ses intérêts individuels.
Les intolérants
recrutent parmi les laissés pour compte de notre sociétés.
[conclusion de la dissertation] Pour la vérité, toute opinion est finalement égocentrique et donc seulement tolérable
comme on tolère avec compassion notre ignorance passée.
La vérité pour exister a aussi besoin d'un espace où elle est
tolérée.
Elle trouve dans la défense de la liberté d'expression et de la liberté de conscience la parfaite défense de son
droit à être et le sens profond de sa vertu de tolérance.
[facultatif : ouverture à un nouvel enjeu par une question mais qui
ne montre pas qu'on a omis de traiter un aspect essentiel du sujet] Reste maintenant à se demander plus précisément ce
qu'est la vérité.
Sujet désiré en échange :
Est-il juste de penser, comme le dit Eluard, que les poètes « parlent pour tous » ?.
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