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Voltaire et l'idée de tolérance

Publié le 12/03/2022

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il retiendra la leçon et, au cours d’une vie mouvementée, il devra plus d’une fois s’éloigner prudemment de Paris. En Angleterre, il est accueilli par Bolingbroke et Walpole, fréquente Pope et Swift, s’informe de la littérature anglaise, du théâtre de Shakespeare, observe la vie sociale, la vie politique anglaise. L’expérience est décisive et il en résultera, de retour à Paris, des tragédies {Zaïre, 1732) et les Lettres anglaises ou Lettres philosophiques (1734), que le parlement de Paris fait brûler. Il se retire alors au château de Cirey, près de la frontière lorraine, chez Mme du Châtelet. Durant ce séjour de quinze ans (1734-1749), coupé de voyages, il travaille beaucoup, écrit beaucoup, s’amuse beaucoup. Revenu à Paris, élu académicien, nommé historiographe du roi, il a même un temps la tentation de jouer un rôle officiel sous la protection de Mme de Pompa-dour. Il publie des poèmes légers ou officiels {Poème de Fontenoÿ), fait jouer des tragédies avec des succès divers {La Mort de César, 1735, Mahomet ou le fanatisme, 1740, qui est dédié au pape, Mérope, 1745). Sa notoriété est désormais européenne : il accepte l’invitation de Frédéric II de Prusse. Le séjour à Berlin (1750-1753) est rempli de querelles avec les autres académiciens berlinois (en particulier avec le savant français Maupertuis) et, finalement, avec Frédéric II : mais peut-on être l’ami d’un roi ? Reste la Suisse républicaine. Il s’installe alors à Genève, aux « Délices », mais le Grand Conseil lui interdit les représentations théâtrales. En 1760, il achète le domaine de Femey, en France mais à la frontière avec Genève. Devenu fort riche, il se comporte en seigneur, attentif au bien-être des paysans, créant des ateliers, érigeant une église. Il écrit toujours beaucoup : lettres, libelles, poèmes, tragédies, mais aussi les contes restés justement célèbres, le Dictionnaire philosophique (1764-1769), le Traité sur la tolérance (1763). Il correspond avec tout le monde ou presque, souverains, aristocrates, bourgeois, écrivains célèbres ou obscurs. Hôte princier, il reçoit de nombreux visiteurs venus en pèlerinage à Ferney (notamment Casanova). Il exerce dans l’Europe française une sorte de monarchie intellectuelle. Il meurt à Paris en pleine gloire, lors d’un séjour triomphal. «Je meurs en adorant Dieu, en aimant mes amis, en ne haïssant pas mes ennemis, et en détestant la persécution » (billet du 22 février 1778). Après avoir difficilement trouvé abri à l’abbaye de Scellière, en Champagne, ses restes seront transférés au Panthéon.

« Voltaire et l'idée de tolérance C'est la figure de Voltaire, souvent assoc1ee à celle de Jean:Jacques Rousseau, qui semble incarner le « philoso­ phisme », comme diront ses adversaires.

Mais l'œuvre de Rousseau appartient à la deuxième moitié du XVIœ siècle, alors que celle de Voltaire s'impose dès 1734 (les Lettres philoso­phiques) et reste au centre de tous les débats littéraires et philo­sophiques, politiques et même économiques et scientifiques jusqu'à la mort de son auteur en 1778. Le récit de sa vie (1694-1778) est inséparable de l'histoire de la société française et même européenne.

Issu d'une famille de la bourgeoisie parisienne très aisée, François Marie Arouet fait des études au collège Louis-le-Grand ( « enfant bien doué, mais fort mauvais sujet», notent les jésuites).

Le jeune poète se fait connaître très tôt sous le nom de Voltaire ; il est fêté dans les salons pour sa tragédie Œdipe (1718) et pour son épopée La Henriade ( 1723).

Il croit alors pouvoir être impertinent avec la haute noblesse : il est bâtonné, embastillé et doit s'exiler en. »

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