Vivons-nous dans une société autoritaire, sécuritaire et disciplinaire ?
Extrait du document
«
INTRODUCTION
Comme l'indiquent les « mesures disciplinaires », ce qui se rapporte à la discipline a un lien avec les sanctions.
La
discipline est toutefois plus généralement une instruction, une règle de conduite.
C'est ainsi, en un sens une mise en
ordre.
S'agit-il de penser que, pour former une conduite, pour discipliner, il faille travailler à partir de sanctions ?
(Une « discipline » est aussi une branche de la connaissance, des disciplines : les disciplines scientifiques, littéraires,
etc.
Peut-on toutefois tenir compte de cette définition pour interroger une société « disciplinaire » ?)
La discipline a aussi une connotation péjorative, qui n'est pas étrangère à ces définitions générales : l'expression
« bête et discipliné » stigmatise l'exécution automatique d'une conduite inculquée.
Il faut donc nuancer la définition de la discipline, et donc de ce qui est disciplinaire.
Dans un sens, est disciplinaire
ce qui met en ordre, ce qui règle une conduite, mais en poussant cette logique à l'extrême, cette instruction peut
se révéler être trop mécanique.
Ne peut-on pas reconnaître dans cet aspect de la discipline une des critiques faites généralement à notre société ?
Une société est un ensemble de personne entre lesquelles existent des relations organisées.
La société n'est pas exactement l'état, qui caractérise l'instrument politique qui organise une société.
A partir de là, « notre société » caractérise la société française, voire européenne.
Peut-on effectivement soutenir que dans notre société, les gens vivent de manière disciplinée ?
Le fait est que notre société n'est pas anarchique.
Est-elle pour autant « disciplinaire » ? Peut-on attribuer à « la
société » la fonction de mettre en bon ordre les conduites des individus ? S'il est question d'une discipline, elle
concerne sans doute les conduites des citoyens, individuelles ou collectives.
Mais en admettant que notre société
soit disciplinaire, par quels moyens met-elle en place une discipline ? On pense immédiatement à la police...
Mais les
lois n'exercent-elles pas une discipline ? L'éducation nationale, par exemple, est-elle un instrument disciplinaire ?
Pour répondre à toutes ces questions, il convient donc de s'interroger sur ce que l'on peut considérer comme étant
le fruit d'une « discipline » dans notre société, tout en caractérisant ce qui, dans « la société », met en oeuvre
cette discipline.
Enfin, il ne faudra pas ignorer la question consistant à savoir ce que c'est que « vivre » dans notre société, d'autant
plus si elle s'avérait effectivement être disciplinaire.
Première partie : Une société disciplinaire.
a)
La soumission à l'état.
Notre liberté dans la société n'est-elle pas une illusion ? Premièrement, on peut analyser le rôle de l'état et
stigmatiser son aspect sécuritaire.
Si on estime que l'augmentation des services de police, du nombre de caméras de surveillances, est un critère d'une
société disciplinaire, qui vise à contrôler et à sanctionner notre conduite, on peut développer cet aspect de la
société dans la partie où l'on défend l'idée que la société est disciplinaire – comme c'est le cas, ici, dans notre
première partie.
Si on défend l'idée que la société est disciplinaire, il faut analyser ce qu'est un comportement discipliné (dans notre
exemple : celui qui ne va pas à l'encontre des lois) ; mais aussi l'instrument par lequel est mise en oeuvre la
discipline (la police, par exemple, ou la justice).
On peut aussi analyser le rôle de la loi : sont-elles disciplinaires ? Le sont-elles excessivement ?
On peut aussi utiliser l'idée de Hobbes, défendue dans le Léviathan, selon laquelle les citoyens sont les « sujets » du
« souverain ».
Si nous sommes effectivement les « sujets », dans une société, cela ne montre-t-il pas que celle-ci est
disciplinaire ?
b)
Les conduites consommatrices.
La société, ce n'est pas seulement ce qui est régi par l'état.
N'y a-t-il pas des conduites sociales qui témoignent
d'une société disciplinaire ? Notre société est caractérisée aussi des valeurs « matérielles » fortes.
En tant que
consommateurs par exemple, ne sommes-pas les individus d'une société disciplinaire, qui organise nos désirs
consommateurs à notre insu ?.
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