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Vie et philosophie de SOCRATE.

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Socrate naquit à Athènes, l'an 470 avant Jésus-Christ. Fils d'un sculpteur nommé Sophronique, il exerça d'abord la profession de son père. Mais il laissa bientôt la sculpture pour se livrer à l'étude de la sagesse.  Dans sa vie privée, il semble avoir mis en pratique les vertus qu'il prêchait aux autres. C'est ainsi qu'il fit preuve d'une grande patience en supportant l'humeur acariâtre de sa femme Xantippe et le caractère emporté de son fils Lamproclès.  Dans sa vie publique, il se fit toujours remarquer par un grand courage.il prit les armes pour la défense de sa patrie lors de la guerre du Péloponnèse. A Potidée, il sauva la vie d'Alcibiade; à Délium, celle de Xénophon. Choisi pour juger les dix généraux, vainqueurs aux îles Arginases, et que le peuple accusait de n'avoir pas rendu les derniers honneurs aux soldais morts pour la patrie, seul de tous les juges, il osa prendre la défense des généraux injustement accusés.  Son amour de la justice, son enseignement et sa manière de vivre lui suscitèrent beaucoup d'ennemis. Trois rhéteurs athéniens, Anytus, Melytus et Lycon, l'accusèrent de mépriser les dieux et de corrompre la jeunesse. Socrate fut condamné à boire la ciguë.  Il dédaigna de se défendre et se prêta courageusement à l'exécution de la sentence.

« I.

— VIE DE SOCRATE Socrate naquit à Athènes, l'an 470 avant Jésus-Christ.

Fils d'un sculpteur nommé Sophronique, il exerça d'abord la profession de son père.

Mais il laissa bientôt la sculpture pour se livrer à l'étude de la sagesse. Dans sa vie privée, il semble avoir mis en pratique les vertus qu'il prêchait aux autres.

C'est ainsi qu'il fit preuve d'une grande patience en supportant l'humeur acariâtre de sa femme Xantippe et le caractère emporté de son fils Lamproclès. Dans sa vie publique, il se fit toujours remarquer par un grand courage.il prit les armes pour la défense de sa patrie lors de la guerre du Péloponnèse.

A Potidée, il sauva la vie d'Alcibiade; à Délium, celle de Xénophon.

Choisi pour juger les dix généraux, vainqueurs aux îles Arginases, et que le peuple accusait de n'avoir pas rendu les derniers honneurs aux soldais morts pour la patrie, seul de tous les juges, il osa prendre la défense des généraux injustement accusés. Son amour de la justice, son enseignement et sa manière de vivre lui suscitèrent beaucoup d'ennemis.

Trois rhéteurs athéniens, Anytus, Melytus et Lycon, l'accusèrent de mépriser les dieux et de corrompre la jeunesse.

Socrate fut condamné à boire la ciguë. Il dédaigna de se défendre et se prêta courageusement à l'exécution de la sentence. II.

— LA PHILOSOPHIE DE SOCRATE Socrate n'a pas laissé d'ouvrages.

Sa doctrine nous a été transmise par ses deux disciples, Xénophon et Platon. Comme nous l'avons dit, Socrate passe, à juste titre, pour le créateur de la philosophie.

C'est lui, en effet, qui en a fixé le véritable objet.

Mais, pour réussir dans son oeuvre, il eut à combattre les doctrines sceptiques des philosophes ses contemporains.

Cette lutte contre les sophistes et l'établissement d'une philosophie nouvelle sont les deux caractères principaux de la réforme entreprise par Socrate.

Nous rattacherons à ces deux points tout ce que nous avons à dire de ce philosophe. 1.

Socrate adversaire des sophistes.

— Au moment où parut Socrate, la Grèce était envahie par de prétendus sages qui se vantaient de soutenir successivement le pour et le contre sur la même question.

Enseignant qu'entre le vrai et le faux, entre le bien et le mal, il n'y a pas de différence capable d'être appréciée par l'homme, engageant par là même leurs disciples à rechercher les biens matériels grossiers, ils menaçaient de renverser les institutions les plus saintes et les plus légitimes.

Ils donnaient eux-mêmes l'exemple delà cupidité, en faisant payer chèrement leurs leçons : « Nous appelons sophistes, dit Socrate à Antiphon, dans les Mémorables, ceux qui vendent la sagesse à qui veut l'acheter.

» Dans le Sophiste, Platon les définit ainsi : « Le sophiste est un chasseur de jeunes gens riches, se faisant bien payer; un commerçant faisant négoce des connaissances à l'usage de lame; un fabricant de sciences ; un athlète de paroles.

» Le nom de sophistes n'eut pas toujours celte signification défavorable.

Tout d'abord, il s'appliqua aux véritables savants ; mais la conduite de ceux qui le portaient lui fit perdre son premier sens.

Peut-être faut-il voir dans ces variations du mot sophiste, l'explication de cette assimilation qu'on fit parfois entre Socrate et les sophistes.

Dans les Nuées, Aristophane fait de Socrate un véritable sophiste, et il est possible que le peuple athénien n'ait pas su reconnaître la supériorité du philosophe.

Extérieurement, en effet, Socrate devait avoir les allures de ses adversaires.

Il enseignait comme eux, partout où il se trouvait, sur les places publiques et dans les rues ; il disputait comme eux et avec eux; il s'adressait de préférence aux jeunes gens, cherchant avant tout à faire leur éducation orale et professant l'indifférence pour les sciences naturelles et pour les mathématiques.

Il n'est donc pas étonnant que le vulgaire s'y soit trompé. Cependant Socrate paraît avoir eu pour mission principale de combattre les sophistes.

Sa Méthode est l'arme dont il se sert contre eux.

Les sophistes avaient nié la valeur objective des idées; la diversité des opinions était la principale règle de leurs jugements, et de là venaient leurs doctrines contradictoires sur le vrai, le bien, le juste. Pour mettre un terme à cette sorte d'anarchie intellectuelle, Socrate crut qu'il fallait remédier à la confusion des idées, en apprenant à l'esprit à ne s'attacher qu'à l'universel et non au particulier, à définir et à faire des inductions ; c'est ce qui a fait dire à Aristote que Socrate trouva la définition et les discours inductifs.

« Pour lui, dit Xénophon, discourant toujours de ce qui est à la portée de l'homme, il examinait ce qui est pieux ou impie, ce qui est beau ou honteux, ce qui est juste ou injuste; ce que c'est que la sagesse et la folie, la valeur et la lâcheté; l'Etat et l'homme d'Etat.

» Socrate ne donnait pas ces définitions toutes faites.

Il laissait à ses auditeurs le soin de les trouver eux-mêmes.

C'était le-but de sa maïeutique.

Ce procédé reposait sur ce principe que la vérité se trouve en germe dans tous les esprits ; il suffit qu'une circonstance extérieure, comme une série d'interrogations, vienne leur découvrir ce qui est en eux.

Socrate forçait l'intelligence à rentrer en elle-même et à y trouver la notion qu'il voulait lui procurer.

De cette façon, apprendre c'était se connaître soi-même; c'est la première application de cette maxime qui fut la base de toute sa philosophie, comme nous le dirons bientôt.

A ce procédé positif, Socrate en joignait un autre qui était purement négatif, et dont le but était de combattre la présomption et la fausse science des sophistes.

C'était l'ironie socratique.

Partout où il se trouvait, Socrate abordait ceux que le hasard lui amenait comme élèves; il faisait devant eux profession d'ignorance, leur disant : Ce que je sais, c'est que je ne sais rien ; puis il leur posait des questions, dont la suite habilement ménagée avait l'inévitable résultat de les amener à confesser leur propre ignorance.

Ce procédé avait sa raison d'être dans ce principe incontestable, que toute assertion fausse renferme une contradiction qu'il suffit de faire voir pour qu'aussitôt l'erreur soit manifeste. Ces deux procédés, la maïeutique et l'ironie, constituaient une méthode propre à Socrate; ils étaient conformes à son caractère et à son génie particulier.

Mais ils ont aussi une utilité générale et de tous les temps; car ils ne sont pas autre chose que des moyens d'amener l'esprit à penser par lui-même, condition essentielle de tout enseignement sérieux et fécond.. »

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