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Vérités relatives et vérité absolue

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« Position de la question.

L'esprit humain peut atteindre deux sortes de vérités.

Les unes, celles de la science, sont des vérités relatives : en quel sens le sont-elles? c'est ce que nous essaierons de déterminer.

L'autre type de vérité, celui auquel prétend la métaphysique, serait une vérité absolue : dans quelle mesure pouvons-nous l'atteindre? Nous essaierons aussi de le préciser. Vérités relatives. La vérité peut être dite relative par référence soit au sujet, soit à l'objet. A.

— Du côté du sujet, on pourrait dire que la vérité est relative : 1° au sujet individuel, à sa vision du monde, à ses préjugés, à ses tendances, voire à ses passions : mais alors ce n'est plus la vérité; celle-ci exige précisément un effort pour s'arracher à la subjectivité du moi empirique; — 2° au sujet « en situation », c'est-à-dire aux traditions, croyances, mentalité collective du milieu social ou plus généralement de la culture dans laquelle il vit; c'est en ce sens que DURKHEIM (Pragmatisme et Sociologie) a pu parler de « vérités mythologiques » qui ne sont pas sans rapport avec le réel, car elles expriment des réalités d'ordre social et présentent ainsi quelque objectivité.

Toutefois la relativité historique de ces « représentations collectives » les entache d'un caractère de contingence qui nous interdit d'y voir d'authentiques vérités; 3° au sujet connaissant en général : c'est la relativité au sens du criticisme kantien.

Mais cette relativité n'entache pas nécessairement la connaissance de subjectivité puisqu'il s'agit ici du sujet transcendantal, condition de toute connaissance possible et que les formes qu'il impose au donné brut de l'expérience sont universelles. B.

— Mais on peut dire aussi que la connaissance scientifique est relative du côté de l'objet, en ce sens que les vérités qu'elle nous permet de saisir ne portent pas, comme disait Aug.

COMTE, sur « la nature intime des choses » mais sont constituées par des relations : c'est la relativité au sens positiviste.

La science a pour objet les lois de la nature, c'est-à-dire les rapports invariables entre les phénomènes. La vérité absolue. Au-delà de ces vérités relatives, pouvons-nous atteindre une vérité absolue? Non certes, si l'on va la demander à une intuition qui, par une sorte de connaturalité entre le fini que nous sommes et l'Infini, nous livrerait l'Être même dans sa totalité concrète et sa transcendance même.

Oui cependant, si, partant de l'intuition du cogito qui nous révèle notre participation réelle et concrète à l'Être par la pensée, nous nous élevons de là jusqu'à ses implications métaphysiques. Conclusion.

La vérité n'est pas une donnée.

L'homme doit la conquérir et la construire, et c'est pourquoi la plupart des vérités, qui lui sont accessibles, sont des vérités relatives.

Il est cependant un cas unique, celui du cogito, c'est-à-dire de sa propre existence spirituelle, qui peut lui ouvrir l'accès à une vérité absolue.. »

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