Une vérité scientifique est-elle indépendante du temps ?
Extrait du document
TEMPS (lat. tempus, division du temps, période)
Trois sens principaux : 1. le sens le plus ancien mais aussi le plus courant selon lequel le temps se définit comme période qui va d'un événement antérieur à un événement postérieur. Tel est le chronos des Grecs, le temps qui se définit comme une époque, ainsi qu'en attestent les expressions les plus usuelles (tel « le temps des vendanges »), mais aussi le temps t des mathématiciens considéré soit comme la limite inférieure d'une période de plus en plus courte, soit comme l'instant qui la commence ou la clôt; 2. le temps comme changement, mouvement continu par lequel le présent devient passé. Devenir, ce temps fluent est le temps réel que nous vivons par opposition au temps spatialisé de l'horloge et du calendrier, ou solidifié du comptage numérique. Ce temps vécu, Bergson l'appelle la durée ; 3. le temps conçu comme milieu indéfini, analogue à l'espace, où se dérouleraient les événements, soit qu'il existe par lui-même comme le pense Newton, soit qu'il n'existe que dans la pensée ainsi que l'affirment Leibniz et Kant qui le définit comme une forme a priori de la sensibilité.
VÉRITÉ FORMELLE
Cohérence. Validité logique d'un raisonnement considéré abstraction faite de la vérité matérielle des propositions qui le composent. Ainsi, un raisonnement peut être cohérent dans la forme (vrai formellement) malgré la fausseté matérielle d'une ou plusieurs de ses propositions. Par ex., le syllogisme suivant : « Tous les Chinois sont français, or je suis chinois, donc je suis français. » La logique formelle contemporaine exprime en langage d'implication ce que nous voulons dire lorsque nous affirmons que la validité d'une inférence est indépendante de son contenu : si tout f est g et si tout x est f, alors tout x est g. La vérité formelle est donc l'absence de contradiction, l'accord de la pensée avec elle-même.
VÉRITÉ MATÉRIELLE
Celle qui consiste dans l'accord de la pensée avec l'Expérience . A distinguer de vérité formelle; ainsi, le syllogisme : « Tous les Français sont européens, or je suis européen, donc je suis français » ne comporte que des propositions vraies matériellement, mais est faux formellement.
ÊTRE INDÉPENDANT: Libre de toute dépendance, soumis à rien ni à personne. Autonome.
«
Analyse du sujet
Sens de la question
La question porte sur la vérité, càd sur le rapport de la pensée à la réalité, qui est un rapport
d'identification et d'explication.
La vérité, comme l'a bien vu Saint Thomas, n'est ni dans les
choses ni dans la pensée, mais qualifie leur correspondance, elle est "adéquation de la réalité et
de l'entendement".
Autrement dit, pour qu'il y ait vérité, il fait que l'esprit parvienne à se
représenter la réalité telle qu'elle est.
La vérité s'oppose à l'erreur, qui procède d'un jugement
déficient, comme l'a souligné Descartes dans sa quatrième Méditation.
La question posée est de savoir si la vérité est soumise au temps, càd en un sens si elle est
tributaire du temps, ce qui peut s'entendre en plusieurs sens.
On peut entendre par là que la
vérité pourrait être sujette au changement, varier selon les époques, mais aussi, en un autre sens,
qu'elle pourrait s'inscrire dans un devenir.
"Vérité aujourd'hui, erreur demain ?", pourrait-on
demander en plagiant Pascal qui raisonnait moins en termes de temps que d'espace et disait :
"plaisante justice qu'une rivière borne, vérité en-deça des Pyrénées, erreur au-delà".
Mais on
pourrait aussi se demander si la vérité n'a pas besoin de temps pour advenir, mais aussi si elle ne
risque pas d'être perdue, victime d'oubli ou de dénégation.
Présupposés de la question
Si la question se pose c'est que d'un côté la vérité semble intemporelle en raison l'universalité
exigée par son unicité, ce qui est vrai ne pouvant l'être en tout temps comme en tous lieux (d'où
l'ironie de Pascal), point de vue pouvant donner lieu à une assurance dogmatique, mais que, d'un
autre côté, les façons de voir et d'expliquer la réalité peuvent fluctuer au gré des âges, constat
pouvant conduire au relativisme sceptique.
D'où l'hésitation de la pensée...
conduisant à la
question posée.
Enjeux de la question
Il y va dès lors, dans une telle interrogation portant sur le rapport de la vérité au temps, de
savoir si l'on peut disposer de certitudes absolues ou s'il faut, sinon se résigner à la précarité de
vérités provisoires, du moins avoir la longue patience et la ténacité des explorateurs et le courage
de rester fidèle aux vérités entrevues ou découvertes.
Problématique
Pour savoir si la vérité est soumise au temps, on pourra
- tout d'abord se demander ce qui conduirait à penser qu'elle lui est soumise, au sens où elle varie
avec lui,
- avant de se demander si l'on pourrait alors parler encore de vérité,
- afin d'envisager si, finalement, ce n'est pas l'accès à la vérité et non la vérité elle-même, qui est
soumis au temps.
Indications sommaires en vue d'un développement
I.
La vérité soumise au temps ?
Raison de le penser :.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Une vérité scientifique est-elle dépendante du temps?
- La recherche scientifique est-elle une recherche de la vérité
- Une vérité scientifique peut-elle être dangereuse ? (Bac philo - TES)
- Un critique contemporain, M. André Thérive, écrit : « La littérature dans son ensemble sert à faire mieux connaître l'homme. Au temps des classiques, la vérité générale, l'homme abstrait, suffisait encore. L'homme concret est une conquête de l'époque mod
- En quel sens peut-on dire que la vérité scientifique est approximative ?