Une proposition peut-elle être vraie en théorie et fausse en pratique ?
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«
Une proposition peut-elle être vraie en théorie et fausse en pratique?
A.
— Tous les jours on entend dire, et par des gens fort sensés, des gens d'expérience : « Théoriquement cela est
vrai, mais, dans la pratique, rien de plus faux.
» Faut-il admettre une telle assertion ?
B.
— Dire d'abord ce qu'il faut entendre par théorie et par pratique.
La théorie, c'est la démonstration idéale,
mathématique ; la pratique, c'est l'expérience, la vérification a posteriori.
En d'autres termes, la, théorie, c'est la
science, la pratique, c'est l'art.
— Bien établir :
a) Qu'il n'y a pas deux vérités.
Quand une chose est vraie, elle l'est absolument, elle l'est partout et toujours.
Quand le mathématicien a démontré la vérité de telle proposition, toutes les applications qu'on en peut faire
apparaissent conformes â ses déductions, et la théorie est confirmée par la pratique.
b) Que la science et l'art, loin de se contredire, sont solidaires, se prêtent aide et secours et se tendent
continuellement la main.
"Science, d'où prévoyance ; prévoyance, d'où action", telle est la formule très simple qui
exprime d'une manière exacte les relations de la théorie et de la pratique, de la science et de l'art.
Science,
d'où
prévoyance;
prévoyance,
d'où
action.
(Cours de
philosophie
positive)
Pour Auguste Comte, toute recherche gratuite et
désintéressée est un non-sens.
Il pense, au contraire,
que la connaissance scientifique doit être au service
de la société et que les recherches qui n'ont d'autres
buts qu'elles-mêmes ne sont que perte de temps et
luxe inutile.
Le positivisme développe une conception
pratique voire pragmatique de la connaissance
scientifique.
Il faut lier théorie et pratique.
La connaissance permet à
l'homme de prévoir et donc d'agir sur le monde.
La science
permet à l'homme, par sa connaissance de la nature, de
développer des techniques pour satisfaire ses besoins.
Il ne
faut néanmoins pas en conclure que la science ne sert
qu'au développement de l'industrie.
Elle a aussi pour but de
satisfaire le besoin de connaissance de notre intelligence.
C.
— Il y a cependant une part de vérité dans l'opinion citée.
Montrer, en effet, que la théorie et la pratique, la
science et l'art, sont deux.
formes de spéculations différentes : l'une est abstraite et l'autre concrète.
a) La théorie porte sur des cas idéaux, extrêmement simples, dégagés des contingences, des particularités
accidentelles de l'expérience.
Elle donne des résultats précis, exacts, absolus.
b) La pratique est infiniment plus complexe que la théorie.
Ainsi, pour résoudre un problème pratique, il faudra tenir
compte des circonstances accidentelles que la théorie a du éliminer dans ses calculs ; il faudra envisager les
conditions spéciales dans lesquelles les phénomènes.
se présentent, et n'en omettre aucun, au risque de
compromettre la solution du problème.
Sans, doute .— et c'est ce qu'il faut bien remarquer — la pratique ne
contredit pas la théorie, mais elle ne donne qu'une approximation plus ou moins lointaine, suivant les cas, de ce que
donnait la théorie.
(Exemples: Les machines, qui ne donnent jamais le travail théorique prévu,; le tir effectif des
projectiles, etc.).
- "Voilà, d'où provient, dans la vie pratique, remarque A.
Comte, l'alternative habituelle des meilleurs esprits
théoriques, entre l'hésitation et la méprise.
C'est l'un des motifs essentiels de leur inaptitude notoire aux affaires
temporelles." (Système de politique positive).
Introduction
Le langage courant oppose volontiers la théorie à la pratique.
Aussi fait-il correspondre à chacune d'elles un
domaine bien défini : celui de la morale et celui de la science.
En effet, la morale se définit comme une pratique, car
le sujet est toujours confronté à l'action qu'il doit choisir.
Au contraire, la science consiste dans un ensemble de
propositions théoriques, comme les axiomes et les théorèmes des mathématiques ou les lois universelles de la
physique.
Cependant, l'opposition entre théorie et pratique ne semble pas recouvrir de domaines définis.
L'action
morale est pratique, mais la maxime qui la guide peut être considérée comme théorique.
De même les propositions
scientifiques sont-elles théoriques, alors que l'expérimentation à l'œuvre dans la science est assimilée à une
pratique.
Quel que soit le domaine considéré, la théorie consiste toujours en un ensemble de règles ou de principes
qui servent à guider notre jugement.
Nous pouvons ainsi la distinguer de la pratique, qui se comprend comme
l'activité volontaire qui met en application les règles et les principes définis par la théorie.
La maxime selon laquelle « ce qui est vrai en théorie peut être faux en pratique » laisse entendre qu'une théorie.
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