Une pensée cohérente est-elle nécessairement vraie ?
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AIDE FOURNIE PAR L'ELEVE DU PROF: La cohérence désigne la liaison et l'ordre qui assurent l'apparente
rigueur d'une pensée ou d'une série d'actions.
Etre cohérent revient à ne pas produire de contradiction.
La
vérité semble avoir pour condition cette exigence de cohérence mais si c'est peut-être une condition
nécessaire, on peut se demander s'il s'agit pour autant d'une condition suffisante.
Un mensonge peut être
parfaitement cohérent...
il n'est reste pas moins un mensonge.
Une théorie scientifique peut aussi être
cohérente mais radicalement fausse.
Le géocentrisme est par exemple une hypothèse parfaitement cohérente,
elle cadre même à merveille avec notre observation première du ciel puisqu'il nous semble que celui-ci tourne
autour de nous.
Pourtant, au delà de la cohérence, on ne trouve qu'une apparence de vérité.
Songez
également à l'usage idéologique que l'on peut faire de la cohérence : une doctrine politique peut être
cohérente alors même qu'elle est condamnable ou scandaleuse.
Il vous faut donc revenir à la notion de vérité
et, en particulier, à sa définition traditionnelle comme adéquatio réi et intellectu c'est-à-dire adéquation de la
chose et de l'esprit.
Demandez-vous alors si la cohérence d'un discours, d'une proposition implique
nécessairement son adéquation avec le réel.
Vous pouvez alors chercher la différence entre ce qu'on nomme
une vérité formelle et une vérité matérielle en notant d'ailleurs que dans les deux cas, on parle de vérité.
Dès
lors, la cohérence n'est peut-être pas une exigence suffisante pour que l'on puisse parler de vérité.
Certes,
une pensée que l'on qualifiera d'incohérente est à rejeter, mais cela ne signifie peut-être pas que la cohérence
est le seul critère de la vérité.
Dans ces conditions, il faut vous demander quand on peut parler de pensée
vraie.
Ce sont donc les critères de vérité qu'il faut interroger.
[Une pensée déductive est forcément vraie.
Toute pensée étant fondée sur des présuppositions
indémontrables, la vérité d'une pensée réside dans sa cohérence plutôt que dans son contenu.]
La vérité c'est la déduction
Pour Descartes, les mathématiques constituent le modèle de toute
pensée rigoureuse.
Démonstrer, c'est montrer comment les idées sont
toutes liées les unes aux autres par des liens logiques donc
nécessaires.
Une pensée qui respecte ainsi les règles de la logique ne
peut manquer d'être vraie.
La mathématique rassemble toutes les sciences où l'on étudie l'ordre et
la mesure, indifféremment de leurs objets.
La science universelle qui
rassemble toutes les autres sciences, qui n'en sont que les parties
subordonnées, se nomme mathématique universelle.
Ce doit être la
science la plus utile et la plus facile de toutes, n'ayant aucun rapport à
un objet particulier.
Les difficultés qu'elle renferme se trouvent déjà dans les autres
sciences, puisqu'elle leur est commune.
Si cette mathesis universalis a
été négligée par tous, c'est en raison de son extrême facilité.
L'ordre de
la recherche de la vérité requiert pourtant de commencer par les
choses les plus simples et les plus faciles à connaître, et de ne passer à
un ordre plus élevé que lorsque toutes les difficultés auront été
résolues.
Ainsi, on est sûr de ne jamais se tromper.
Parmi les sciences
connues, seules l'arithmétique et la géométrie sont absolument
certaines.
Quelle en est la raison ? Nous ne pouvons connaître que de
deux manières : soit par l'expérience, soit par la déduction.
Si l'expérience est souvent trompeuse, la déduction, qui consiste à
inférer une chose à partir d'une autre, peut être manquée si on ne la voit pas, mais ne peut jamais être mal
faite.
"Toutes les erreurs où peuvent tomber les hommes ne proviennent jamais d'une mauvaise inférence,
mais seulement de ce qu'on admet certaines expériences mal comprises, ou que l'on porte des jugements à la
légère et sans fondement."
Arithmétique et géométrie sont les seules sciences qui traitent d'un objet simple et pur et qui n'admettent rien
d'incertain : leur travail ne consiste qu'à tirer des conséquences par voie de déduction rationnelle.
Leurs
erreurs ne peuvent procéder que de l'étourderie.
Elles doivent par conséquent constituer l'idéal des sciences
pour leur rigueur, leur clarté et leur certitude.
La cohérence est le critère du vrai
Pour les tenants du formalisme, la logique et les mathématiques constituent des systèmes axiomatiques,
c'est-à-dire des systèmes de propositions cohérents et entièrement déduits (ou construits) à partir d'un
nombre restreint d'axiomes.
Les propositions mathématiques n'ont aucun contenu réel.
La vérité réside dans la
cohérence formelle des idées..
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