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Une passion sans illusion est-elle possible ?

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« Introduction : « Rien de grand ne se fait sans passion » dit Hegel, la passion donne la force d'agir, c'est une motivation inébranlable.

Dans ce sens, la passion est un encrage profond dans la réalité, elle pousse à s'intéresser à certaines choses et à produire des actions fécondes.

C'est ainsi que s'accomplissent les « grandes » choses, par exemple, les grands scientifiques auraient ils découvert quoi que ce soit sans la passion qui les poussait ? Cependant, cette grandeur que cherche la passion, elle ne la retrouve pas souvent dans la réalité, c'est ce qui fait que la passion amplifie généralement le réel par l'imaginaire.

Les passions grossissent des tendances naturelles pour créer des fantasmagories.

L'avare, l'amoureux, le joueur ne donnent ils pas une importance folle à leur passion ? Pourquoi les autres ne voient ils pas dans l'objet de leur passion ce que eux y voient ? On peut se demander si les passions ne sont pas tissées essentiellement d'illusions. Problématique : Les passions permettent d'accomplir de grandes choses, cependant, lorsqu'elles se mêlent à l'imagination, elles semblent générer des illusions. I : Les passions sont la réalité de l'existence humaine 1) Les passions (du latin patior, pati : supporter, souffrir) sont les états passifs de l'âme.

Pour les cartésiens, du fait qu'elle est mêlée au corps, l'âme « subit » des passions.

L'homme est donc naturellement un être de passions. 2) Kant dit qu'il n'y a de passions que chez l'homme.

Chez les animaux, même la tendance la plus violente, la tendance sexuelle par exemple, ne peut pas prendre le nom de « passion ».

Il faut une raison qui forge le concept de liberté qui s'oppose aux passions pour qu'il y ait passion. "Les passions, puisqu'elles peuvent se conjuguer avec la réflexion la plus calme, qu'elles ne peuvent donc pas être irréfléchies comme les émotions et que, par conséquent, elles ne sont pas impétueuses' et passagères, mais qu'elles s'enracinent et peuvent subsister en même temps que le raisonnement, portent, on le comprend aisément, le plus grand préjudice à la liberté ; si l'émotion est une ivresse, la passion est une maladie, qui exècre toute médication 2, et qui par là est bien pire que tous les mouvements passagers de l'âme; ceux-ci font naître du moins le propos de s'améliorer, alors que la passion est un ensorcellement qui exclut toute amélioration." KANT • Ce texte, extrait de l'Anthropologie du point de vue pragmatique, se rapporte au thème de la passion et soulève le problème de la nature de cette dernière.

La passion, dysfonctionnement majeur, pathologie dangereuse ou mouvement psychique fécond pouvant porter l'âme vers de grandes choses ? • Quelle est l'idée directrice de ces lignes? La passion est une véritable maladie de l'âme, portant atteinte à notre liberté. • On saisit ce que le texte nous fait gagner, son enjeu: une attitude pratique concernant le jeu passionnel.

Si la passion est une désorganisation pathologique, nous devons tenter — si possible — de la dominer.

Or, la passion porte atteinte à la liberté.

Donc la maîtrise de la passion est difficile. 3) « Le coeur a ses raisons que la raison n'a pas.

» dit Pascal, autrement dit, la réalité de l'existence humaine est profondément passionnelle.

Ce serait une illusion de concevoir l'homme comme être de raison indépendant de ses passions. II : Le passionné se jette dans l'illusion. »

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