Une fiction peut-elle être vraie ?
Extrait du document
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VOCABULAIRE:
- Fiction : mensonge ; fait imaginé, opposé à réalité ; création de l'imagination, en littérature.
- Pouvoir : être capable ; être légitime ; être en état.
- Vrai : ce qui est conforme à la réalité, ce qui est réellement.
Sens du sujet
Un fait imaginaire est-il susceptible d'être réel, d'avoir une authentique réalité ?
Problème
Quel est le poids réel de l'imaginaire et nous fait-il accéder au réel ?
Choix du plan
Le plan sera du type dialectique, par thèse, antithèse et synthèse.
1.
Une fiction peut être vraie.
Un fait imaginaire correspond à une expérience immédiate, à une vérité
mobile de mon esprit.
Une vérité plus mobile, fruit d'une expérience immédiate qui l'engendre.
Vers la tolérance.
Si la certitude subjective, voire la passion et le désir, engendrent un vrai et une vérité qui, dès lors, ne
transcendent plus la sphère de la Personne ni de l'individuel, la vérité est, dès lors, plus mobile, elle échappe à
l'immuabilité.
Cette donnée mobile et vivante est le fruit d'une expérience immédiate, et non point d'un itinéraire
semblable à la dialectique, d'un cheminement réglé, intellectuel et progressif.
On notera que, dans cette perspective, la vérité cesse de conduire au dogmatisme ou à un modèle de politique
autoritaire, comme dans le cas précédent.
S'il y a des vérités plurielles, individuelles, alors la tolérance accompagne
le jugement subjectif de l'esprit pensant, le désir (subjectif) se connaît dans sa relativité.
2.
Non, une fiction ne peut pas être vraie.
Car la vérité est absolue et universelle alors que l'imaginaire est
purement individuel.
a.
La vérité idéale et absolue, dépassant l'individu
En effet, chez Platon, sa participation à l'Idée définit la vérité.
Le monde vrai, c'est celui de l'Idée, de la réalité
idéale.
La vérité se confond avec l'Idée, paradigme intelligible des choses, type d'être idéal et non relatif, Modèle
unique de chaque objet.
L'Idée est le principe purement intelligible de la pensée, l'espèce de roc idéal qui définit le
vrai de manière non relative.
Dès lors, le Vrai transcende l'individuel et le personnel, le mouvement subjectif ; il
s'identifie au Beau en soi, au Bon en soi, à l'Essence en tant que telle.
Le problème de l'Idée se présente d'abord chez Platon sous une forme politique.
Si l'on se contente de l'opinion pour
gouverner une Cité, on n'obtiendra jamais que des apparences de justice, d'honnêteté ou de vérité.
L'apparence
n'est qu'un semblant, qui n'est ni fiable, ni solide, comme une parole que l'on lance sans plus y penser ensuite.
Pour
tenir un discours qui transcende les apparences, qui dépasse le changement et le mouvement des opinions, il faut
s'en séparer et faire l'effort d'aller jusqu'aux Idées.
Le plan des Idées est un plan supérieur où se réalise une
connaissance absolue et où se tient la vérité.
On ne peut l'atteindre au moyen de nos sens : pour chaque opinion
soutenue, il n'est pas difficile en effet de démontrer le contraire, en changeant par exemple de perspective, ce qui
n'est finalement qu'un simple changement d'apparence.
Au mieux, l'opinion peut être "droite", c'est-à-dire conforme
à la vérité, mais, de manière générale, la connaissance sensible est un obstacle à la connaissance vraie.
Il faut
sortir de l'opinion pour accéder à la connaissance philosophique, comme un plongeur s'arrache de l'eau pour regagner
la terre ferme.
Il ne s'agit pas de supprimer le sensible, mais de le dépasser.
L'éducation de l'âme (la psychagogie)
est donc essentielle pour opérer sa conversion (metanoïa) vers le domaine des Idées.
L'objet de la philosophie, ce
sont les Idées ou formes essentielles des choses et de tout ce qui existe dans le monde sensible.
L'idea est la forme
visible par l'oeil de l'esprit.
Elle est ce qu'il y a de plus réel dans le réel, à la fois forme et structure de ce qui
constitue les objets existants.
Toute Idée génère la réalité sensible par participation : une action est juste quand
elle participe de l'Idée de Justice, un corps est beau quand il participe de l'Idée de Beauté, mais les objets fabriqués
par les artisans participent eux-aussi de l'Idée de Lit, de Maison, de Tunique, etc.
Chaque être existant, qu'il soit
naturel ou fabriqué, tire donc sa réalité vraie de la participation à l'Idée dont il procède.
L'Idée est à la fois
transcendante et immanente, origine et finalité : elle est l'essence des choses.
Des rapports de l'être et du connaître
Dans le livre VII de la République, Platon expose les rapports entre l'être et la connaissance à l'aide de l'allégorie de
la caverne, représentation "illustrée" d'un exposé mathématique présenté au livre VI.
Au monde sensible, composé
de choses perçues et de leurs formes dégradées, ombres ou mirages, correspond la connaissance sensible, qui
relève du domaine de l'opinion.
Celle-ci se répartit en deux domaines : la croyance ou la perception pour les choses.
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