Une communauté politique n'est-elle qu'une communauté d'intérêts ?
Extrait du document
«
Introduction :
Le sujet semble ici affirmer que la communauté politique est d'abord une communauté d'intérêts.
Ne peut-on pas
légitimement remettre en doute le caractère absolu de cette affirmation ? Ne vivons-nous pas ensemble que pour le
profit que nous en tirons ?
Le pluriel a été choisi pour le terme « intérêts : ce qui renvoie donc non à un intérêt commun mais à des intérêts
personnels et égoïstes.
La communauté politique n'est-elle qu'une communauté d'intérêts personnels ? Ne peut-on pas imaginer un lien
social qui serait fondé sur un sentiment plus « noble » que l'égoïsme ? Pourquoi éprouvons-nous le besoin de se
poser cette question ? Pourquoi une communauté politique fondée sur l'intérêt personnel de chacun ne nous
contente-t-elle pas ?
I) En quoi la communauté politique est-elle une communauté d'intérêts ?
A)
En tant qu'étudiant en philosophie je ne suis pas capable de réparer une fuite ou de faire du pain.
J'ai donc
besoin d'autrui pour toutes ces tâches.
Communauté « d'intérêts à ».
J'ai intérêt à vivre en société pour
pouvoir me nourrir ou me laver.
Dans la « République », Platon affirme que c'est « l'impuissance ù se trouve chaque homme de se satisfaire
à lui-même et le besoin qu'il éprouve d'une multitude de choses.
» (Livre II) qui donne naissance à une cité.
Il y a
trois besoins fondamentaux : la nourriture, l'habitation, le vêtement.
A ces trois besoins correspondent trois
travailleurs, « le laboureur, le maçon et le tisserand », auxquels « nous pouvons ajouter le cordonnier » par souci de
symétrie puisqu'il s'agit d'une reconstruction intellectuelle et non historique.
A partir de là, Platon affirme que deux
solutions sont possibles :
·
Soit ces quatre activités sont confiées à chaque travailleur qui partagera son temps de travail en
quatre.
C'est ce qui se passe dans les communautés agraires « primitives ».
·
Soit chaque travailleurs se spécialise dans une des quatre activités et y consacre la totalité de son
temps de travail.
C'est ce qui existe dans les sociétés actuelles.
C'est ce qu'on appelle la division sociale
du travail .
D'abord elle correspond à la différence entre les aptitudes naturelles qui rend les hommes complémentaires les uns
des autres.
Ensuite la spécialisation dans une activité déterminée y produit une plus grande habileté.
Enfin la
spécialisation fait l'économie des pertes de temps qu'occasionne le passage d'un travail à un autre.
De plus il y a
pour toute activité une saison.
B)
Mandeville, La Fable des abeilles, Les vices privés font le bien public.
L'intérêt personnel, l'égoïsme sont ce
qui permet à l'Etat de subsister.
Pas d'économie sans désirs personnels.
Comment expliquer que, malgré la compétition généralisée, une harmonie se dégage entre les hommes ? Pour
Smith, tout se passe comme si une "main invisible" dirigeait l'ensemble des égoïsmes dans l'intérêt de tous:
tout en ne cherchant que son intérêt personnel, l'individu oeuvre souvent d'une manière efficace pour
l'intérêt de la communauté toute entière.
En effet, n'est-ce pas la quête de l'enrichissement personnel qui
concourt à fonder la prospérité d'un pays ?
Cette fiction de la main invisible - hypothèse providentialiste à souhait - est le symbole de l'optimisme libéral
qui croit en l'harmonie des règles spontanées du marché et à l'agrégation des intérêts individuels en intérêts
collectifs.
L'explication de cette surprenante main invisible est que le conflit entre des intérêts opposés oblige les
partenaires de l'échange à limiter leurs prétentions, à s'accorder sur des compromis, à réaliser un équilibre
correspondant à l'affectation optimale des ressources.
Au XXe siècle, Hayek proposera une explication
supplémentaire : l'interaction des pensées de tous les acteurs de l'activité économique l'emporte en
connaissances et en capacités d'invention sur n'importe quelle instance centrale.
Le meilleur ordre possible
est donc celui qui résulte de la régulation opérée par des millions d'individus qui prennent des décisions
rationnelles en fonction de leur intérêt..
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