Un homme libre est-il un homme sans obligation ?
Extrait du document
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Analyse du sujet :
Homme : représentant de l'espèce humaine, la plus évoluée des espèces vivantes.
L'homme est un être « doué
de raison » (homo sapiens) qui vit en société.
Liberté : Avant tout, la liberté désigne l'absence de toute contrainte étrangère et extérieure.
A l'origine : libre
condition de l'homme qui n'est pas esclave, qui dispose de sa personne et participe à la vie de la cité.
La
liberté est un statut, une condition sociale et politique, puis elle devient une caractéristique individuelle et
morale.
Est libre un homme indépendant et autonome qui n'est pas déterminé ou contraint.
Obligation : Vient du latin obligare, « attacher à », « engager ».
Le premier sens de ce terme l'apparente à une
contrainte, à une nécessité, à un devoir imposé par les circonstances, la loi, la morale, la société...
Cependant
il faut distinguer le point de vue moral dans lequel l'obligation ne doit pas être confondu avec la contrainte.
En
effet quand la contrainte incarne une règle sociale extérieure à l'individu qui délimite l'action, l'obligation
s'adresse à un sujet de droit, elle engage l'intérêt véritable et la volonté raisonnable de chacun.
C'est une
autodétermination de la volonté et une exigence de la raison pratique dans le souci d'obéir par respect pour la
loi morale (Kant).
Problématique :
On se pose ici la question de savoir si le concept de liberté exclu celui d'obligation afin de définir ce qu'est un
homme libre.
Cette question comporte une portée à la fois métaphysique et morale.
Si apparemment la liberté semble
incompatible dans la définition de sa nature avec l'obligation, il s'agit pourtant de revenir sur ce dernier terme afin
d'observer si cette opposition persiste ou non.
L'obligation, loin d'être une simple contrainte, ne peut-elle pas être
perçue comme une démonstration, une preuve de la liberté humaine, un acte volontaire que l'homme s'imposerait à
lui-même dans le souci de préserver sa liberté ?
Proposition de plan :
1-Un homme libre est un homme indépendant :
Communément la liberté se définit comme une absence totale d'entrave, un exercice absolument libre de la
volonté, la libre disposition de son corps, le libre exercice de sa pensée, de ses faits et de ses actes.
La liberté
est donc l'indépendance libérée de toute contrainte extérieure.
Ainsi, dans l'antiquité : Définition de l'homme libre par opposition à l'esclave qui est utilisé comme un outil.
L'homme libre est celui qui peut participer activement à la vie de la cité, qui n'est pas entravé par des
obligations de bas ordre (les tâches réservées aux esclaves).
C'est une liberté juridique et sociale.
Outre cette liberté extérieure, il y a la liberté intérieure.
Libre arbitre être cause première et absolue de ses actes, autonomie de la raison.
Stoïciens : se détachent des événements et des déterminations extérieures pour préserver la liberté.
Exemple : Épictète : la liberté est le pouvoir d'échapper à toute contrainte qui influerait sur la décision de
l'homme.
C'est une liberté intérieure du jugement.
Condition de la liberté : parvenir à l'ataraxie, maîtrise des
passions.
Il ne faut pas se laisser affecter par ce qui ne dépend pas de nous.
La source de tout bien et de tout mal que nous pouvons éprouver réside
strictement dans notre propre volonté.
Nul autre que soi n'est maître de ce
qui nous importe réellement, et nous n'avons pas à nous soucier des choses
sur lesquelles nous n'avons aucune prise et où d'autres sont les maîtres.
Les
obstacles ou les contraintes que nous rencontrons sont hors de nous, tandis
qu'en nous résident certaines choses, qui nous sont absolument propres,
libres de toute contrainte et de tout obstacle, et sur lesquelles nul ne peut
agir.
Il s'agit dès lors de veiller sur ce bien propre, et de ne pas désirer celui
des autres ; d'être fidèle et constant à soi-même, ce que nul ne peut nous
empêcher de faire.
Si chacun est ainsi l'artisan de son propre bonheur,
chacun est aussi l'artisan de son propre malheur en s'échappant de soi-même
et en abandonnant son bien propre, pour tenter de posséder le bien d'autrui.
Le malheur réside donc dans l'hétéronomie : lorsque nous recevons de
l'extérieur une loi à laquelle nous obéissons et nous soumettons.
Nul ne nous
oblige à croire ce que
l'on peut dire de nous, en bien ou en mal : car dans un cas nous devenons
dépendants de la versatilité du jugement d'autrui, dans l'autre nous finissons
par donner plus de raison à autrui qu'à nous-mêmes.
Enfin, à l'égard des
opinions communes comme des théories des philosophes, ou même de nos
propres opinions, il faut savoir garder une distance identique à celle qui est
requise dans l'habileté du jeu, c'est-à-dire qu'il faut savoir cesser de jouer en
temps voulu.
Dans toutes les affaires importantes de la vie, nul ne nous oblige
en effet que notre propre volonté.
Autonomie intérieure..
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