Un criminel est-il responsable de ses actes ?
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SUJET : UN CRIMINEL EST-IL RESPONSABLE DE SES ACTES ?
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L'exercice de la justice donne lieu aujourd'hui à de multiples
discussions.
Elles concernent fréquemment la théorie et la
pratique des peines infligées aux criminels, dès lors qu'ils
peuvent être tenus pour responsables de leurs actes.
Le débat
porte d'abord sur la façon de comprendre l'exigence même
qu'exprime la justice pénale.
Il porte ensuite sur la manière
de l'appliquer.
Lorsqu'on s'essaie à en comprendre le contenu, cette exigence
apparaît pouvoir se subsumer sous la formule qui depuis
l'Antiquité définit, dans toute sa généralité, le souci de la
justice : que chacun obtienne ce qui lui revient.
Cette
exigence vaut pour la justice sociale, car il nous apparaît
juste que chacun obtienne, dans la répartition des biens ou
des avantages, ce qui correspond à son travail ou à ses
efforts.
Elle vaut aussi pour l'institution judiciaire dans sa
dimension pénale, sous la forme du principe de
proportionnalité des délits et des peines : que le criminel
obtienne la peine qu'il mérite.
En clair, plus les délits sont
nuisibles au bien public, plus fortes aussi doivent être les
peines qui les sanctionnent.
C'est dans cet esprit que la
balance de la justice figure l'exigence pour le jugement qui
fixe la peine de ne pencher ni du côté de l'excès ni du côté
de l'insuffisance.
Il s'agit plutôt d'infliger au coupable une
peine comparable au mal qu'il a infligé à autrui.
L'application de cette exigence d'une peine juste, malgré son
apparence de simplicité, est en réalité fort complexe.
Par
exemple, plutôt que d'en tirer une pure et simple loi du
talion (œil pour œil, dent pour dent), on peut pondérer
l'application de ce principe de proportionnalité entre les
délits et les peines par la conviction que le but des peines
n'est pas de faire souffrir inutilement.
Il peut simplement
consister à empêcher le coupable de commettre de nouveaux
délits et de dissuader les autres d'en commettre eux aussi.
Par rapport à la stricte loi du talion, cette conviction selon
laquelle la peine, pour être juste, n'a pas besoin d'être
excessive, mais doit néanmoins remplir sa fonction exige donc
d'intégrer d'autres considérations relevant d'un souci
d'utilité sociale.
Plus largement, la question de savoir
quelles peines appliquer aux criminels se complique encore si
l'on y inclut les interrogations soulevées par la question de
la responsabilité : encore faut-il en effet, pour que le
tribunal rende la justice, que la peine estimée
proportionnelle à l'acte commis soit bien infligée à quelqu'un
à qui l'on peut légitimement reprocher de l'avoir commis.
Le
problème n'est pas alors simplement celui de savoir si la
personne jugée est coupable (c'est-à-dire si elle a
effectivement commis l'acte criminel), mais de déterminer si
elle en est responsable, auquel cas seulement l'acte peut
alors lui être proprement imputé : c'est donc ultimement de la
prise en compte de cette dimension de la responsabilité, avec
toutes les interrogations qu'elle soulève, que dépend un
exercice de la justice pénale qui, à travers l'imputation d'un
acte à un agent, soit réellement juste.
000200000F5C00000C4C
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