Travail et aliénation ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
TRAVAIL: Du latin populaire tripalium, «machine à trois pieux » destinée à immobiliser les chevaux pour les ferrer,
d'où « instrument de torture ».
Toute activité visant à la production d'une oeuvre utile.
Spécialement, ensemble des activités accomplies par
l'homme pour produire des biens et des services en contrepartie desquels il est rémunéré.
• Le travail est souvent associe a la peine et a la souffrance.
Dans la Bible d'ailleurs, Dieu punit le premier péché en
chassant Adam du jardin d'Eden et en l'obligeant à cultiver désormais une terre stérile : « Tu gagneras ton pain à la
sueur de ton front ».
• Pour Marx, le travail humain contribue à transformer l'homme tout autant que la nature.
En
effet, contrairement à l'animal, qui agit par pur instinct, l'homme détermine dans sa conscience le but qu'il veut
atteindre avant de le réaliser.
« Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte,
écrit Marx, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche.
» • Le travail salarié
constitue, selon Nietzsche, « la meilleure des polices » : « il tient chacun en bride et s'entend à entraver
puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance ».
Aliénation
Du latin alienus, « étranger », de alius, « autre ».
En droit, désigne le fait de donner ou de vendre.
C'est le sens
qu'utilise Rousseau dans Le Contrat social.
Pour Hegel, Feuerbach et Marx, l'aliénation est le processus par lequel un individu est dépossédé de ce qui le
constitue au profit d'un autre, ce qui entraîne un asservissement.
Mode de production capitaliste et liberté
• Les analyses précédentes se préoccupent de l'essence du travail indépendamment des conditions historiques de
son développement.
Dans les Manuscrits de 1844, Marx reprend à son compte une partie de ces approches.
Il
montre que le travail n'est pas une activité de transformation de la nature dont l'animal participe, mais une véritable
activité de production.
L'homme, essentiellement distinct de l'animal de par cette activité de production, se produit
en tant qu'homme par son travail.
• Mais Marx ajoute que dans le mode de production capitaliste, qui se développe à partir de la révolution industrielle,
certains détiennent les moyens de production et les matières premières.
L'homme devenu salarié est alors privé du
produit de son travail et de la possibilité de se reconnaître, à travers lui, en tant qu'homme, c'est-à-dire en qu'être
dont l'essence est de travailler : « homo faber ».
Il est, d'après Marx, aliéné.
Il faut distinguer ici « exploitation » et « aliénation ».
Ce ne sont pas des termes équivalents : le mot
« exploitation » désigne la réalité économique d'un travail non payé, au moins en partie.
Le mot « aliénation »
renvoie à une situation où le travailleur ne se « reconnaît » plus dans son travail.
Il ne s'agit plus seulement de la
dimension économique.
La dénonciation se fait en fonction d'une certaine idée de ce que devrait représenter le
travail pour l'homme : permettre la réalisation de l'individu en étant la manifestation, l'extériorisation de lui-même.
La
critique de l'aliénation fait référence à une « essence » de l'humanité, dont le travail est censé accomplir la
réalisation.
Cette critique suppose donc un point de vue « philosophique », en quoi elle se distingue de la
problématique plus « économique » qui analyse l'exploitation du travail.
Cette réflexion sur l'aliénation implique en effet que le travail, non seulement comme rapport à la nature, mais
aussi comme rapport à autrui, met en jeu la définition et la réalisation de l'humanité.
La production capitaliste entraîne d ‘abord l'appauvrissement continu de toute une partie de la population :
« L'ouvrier s'appauvrit à mesure qu'il produit la richesse, à mesure que sa production gagne en puissance et en
volume.
» Mais ce n'est là encore que l'aspect le plus extérieur, et en quelque sorte quantitatif, du phénomène.
En
réalité, l'ouvrier se perd lui-même dan le processus de production.
« Plus il crée de marchandises, plus l'ouvrier
devient lui-même une marchandise vile.
La dévalorisation des hommes augmente en raison de la valorisation directe
des objets.
Le travail ne produit pas seulement des marchandises, il se produit lui-même et il produit l'ouvrier comme
des marchandises dans la mesure même où il produit des marchandises en général.
»
L'ouvrier se perd comme homme et devient chose dans l'acte économique de production.
Cette aliénation se.
»
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