Transférer son droit, est-ce renoncer a etre libre ?
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Introduction :
Bien définir les termes du sujet :
- « Transférer » : C'est donner ce que l'on a reçu, transmettre d'une personne à une autre – cette personne peutêtre physique ou morale - en observant les formalités requises.
- « Renoncer » : C'est se désister du droit que l'on a sur quelque chose, c'est abandonner la possession de.
- « Son droit » : Le droit peut avoir plusieurs sens : droit positif, coutumier, international...
Mais ici, le terme est au
singulier, et associé à la liberté, il s'agit donc du droit en tant qu'il appartient à un individu ou à un groupe
d'individus, entrant en rapport avec un autre individu ou un autre groupe d'individus – ce qui implique des relations
politiques.
Ce droit est donc celui qui garantit ma liberté, et permet la sauvegarde de ma propre nature.
Il existe
deux types de droit de cette sorte : le droit public qui concerne les rapports des citoyens avec le pouvoir, et le
droit naturel qui résulte de la nature de l'homme, qui est inaliénable et supérieur à toute convention.
- « Être libre » : La liberté en son sens le plus courant est le pouvoir de se mouvoir et d'agir sans contrainte.
C'est
la possibilité de se déterminer rationnellement, sans y être obligé par une force extérieure.
Cette liberté n'est
possible et viable que s'il existe une réciprocité des libertés – autrui respecte ma liberté dans l'exacte mesure où je
respecte la sienne – sinon, elles s'entredétruisent.
Construction de la problématique.
Le sujet semble associer le droit et la liberté - ne peut être libre qu'un homme qui possède des droits –
mais il ne distingue pas les différents types de droit – droit naturel et droit public - et le type de liberté qui
correspond à chacun d'eux – l'une est viable, l'autre non.
Ceci sans compter que parler de transfert implique une
personne – physique ou morale – à qui revient le droit.
è Si transférer son droit implique nécessairement le renoncement à un aspect de la liberté, il s'agit de voir
lequel, et si cela correspond à la perte totale de la liberté.
Pour le savoir, il faut pouvoir connaître la personne à qui
ce droit est transféré, et selon quelles conditions.
Plan :
I/ Transférer son droit permet la paix au prix de la liberté :
● A l'état de nature l'homme possède le droit naturel - droit inaliénable, qui lui permet d'agir comme bon lui
semble pour sauvegarder sa propre nature, et donc sa liberté.
Mais ce droit est contradictoire car il n'implique
aucune réciprocité – rien ne garantit qu'autrui respectera ma liberté parce que je respecte la sienne.
● Cf.
Hobbes dans Le Léviathan, le droit de nature qui permet de tout faire pour me préserver est
contradictoire, puisque les passions venant de l'affirmation individuelle contredisent la conservation de chacun et
s'anéantissent quand elles sont réunies.
Le droit de nature renvoie à la sphère du moi et n'a pas pour fondement
une obligation d'autrui – pas de réciprocité sauf belligène : ma liberté est donc sauvegardée par mon droit, mais
seulement proportionnellement à ma puissance.
● Le droit naturel n'a donc pas de valeur pratique ; chacun voulant se préserver sans prendre en compte
autrui, et donc même au détriment de ce dernier, les hommes vivent dans un climat de guerre.
Pour parvenir à la
paix, chaque homme doit donc renoncer par contrat à l'extension de son droit naturel – c'est-à-dire qu'il doit
prendre en compte l'existence d'autrui.
Ce contrat garantit la sécurité de chacun à condition que chacun transfère
son droit à celui qui a été nommé représentant : le Léviathan (chap.
XVI).
Cependant, ce dernier est au dessus des
lois et me représente, toutes ses actions ont été autorisées, il décide tout, je ne suis plus libre.
è Ici, transférer son droit implique de renoncer à être libre.
Cette perte de la liberté se fait au profit de la
sécurité et de la paix, et est due au fait que les hommes transfèrent leur droit à un souverain qui n'est pas une
puissance contractante et qui n'est pas soumis aux lois.
II/ Transférer son droit permet d'échanger la liberté naturelle contre la liberté civile :
● Ce sont les conditions dans lesquelles on transfère son droit, et la personne à qui on le transfère qui sont
importantes, et qui déterminent si la liberté va être ou non sauvegardée.
Il est ainsi possible d'établir un contrat où
les individus transfèrent leur droit sans pour autant le perdre complètement, avec la liberté qu'il permet..
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