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Toutes les personnes méritent-elle un égal respect ?

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« PREMIERE CORRECTION Définition des termes du sujet La notion de personne est une notion forte : elle désigne l'individu pris en un sens moral, l'individu comme personnalité particulière (voir le texte de Marcel Mauss ajouté en annexe à la fin), être unique et riche.

Mériter, c'est avoir bon droit à espérer une récompense ou une reconnaissance, il y a une idée de reconnaissance d'excellence dans l'idée de mérite.

Ce qu'il s'agit ici de mériter, c'est le respect, que l'on peut considérer comme un mode de reconnaissance particulièrement élevé des personnes : il ne s'agit pas simplement, lorsqu'on respecte les personnes, de reconnaître simplement leur existence, mais aussi de reconnaître leurs singularités, leurs droits, et d'agir envers elle en fonction de cette reconnaissance.

Justement, toutes les personnes ont-elles droit à cette forme de reconnaissance particulièrement élaborée, qui suppose qu'on leur accorde certains égards ? Deux réponses viennent spontanément à l'esprit.

L'une d'elles est négative, et part d'une considération séparée des personnes : faut-il respecter Hitler, par exemple ? Y a-t-il des personnes qui, par leur conduite, leur pensée, leurs actions, ne méritent aucun respect ? Peut-il être erroné d'accorder du respect à de telles personnes ? La seconde réponse est positive, et elle découle directement de notre conception de la personne (voir le texte de Marcel Mauss à nouveau) : toute personne humaine, quelle qu'elle soit, à droit au respect par principe, en tant que personne.

C'est un principe que l'on trouve énoncé dans de nombreux textes, politiques par exemple : comment un Etat qui dans ses lois refuserait le respect à certaines personnes devrait-il être considéré (que l'on pense par exemple à l'apartheid, au système indien des castes : quels problèmes philosophiques découlent de l'existence de pareils systèmes ?) On le voit, la réponse à la question posée sera complexe.

Une solution pour l'organiser pourrait être de distinguer le domaine individuel (on pourrait considérer que l'on a le droit, individuellement, dans le privé, de ne pas respecter quelqu'un pour des raisons personnelles – mais alors la personne que l'on traite ainsi sans respect peut-elle encore être appelée une personne à nos yeux ?) du domaine collectif, politique (le respect devrait être au principe de l'existence de communautés humaines pour que celles-ci soient viables). Références utiles Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen Sénèque, De la constance du sage (observer les moqueries adressées à ceux qui ne pratiquent pas la philosophie) Textes à utiliser John Rawls, Théorie de la justice « Je présenterai maintenant, sous une forme provisoire, les deux principes de la justice sur lesquels se ferait un accord dans la position originelle.

[...] En premier lieu : chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de libertés de base égales pour tous qui soit compatible avec le même système pour les autres.

En second lieu : les inégalités sociales et économiques doivent être organisées de façon à ce que, à la fois, l'on puisse raisonnablement s'attendre à ce qu'elles soient à l'avantage de chacun et qu'elles soient attachées à des positions et à des fonctions ouvertes à tous.

[...] Ces principes s'appliquent, en premier lieu, [...], à la structure sociale de base ; ils commandent l'attribution des droits et des devoirs et déterminent la répartition des avantages économiques et sociaux.

Leur formulation présuppose que, dans la perspective d'une théorie de la justice, on divise la structure sociale en deux parties plus ou moins distinctes, le premier principe s'appliquant à l'une, le second à l'autre.

Ainsi, nous distinguons entre les aspects du système social qui définissent et garantissent l'égalité des libertés de base pour chacun et les aspects qui spécifient et établissent des inégalités sociales et économiques.

Or, il est essentiel d'observer que l'on peut établir une liste de ces libertés de base.

Parmi elles, les plus importantes sont les libertés politiques (droit de vote et d'occuper un poste public), la liberté d'expression, de réunion, la liberté de pensée et de conscience ; la liberté de la personne qui comporte la protection à l'égard de l'oppression psychologique et de l'agression physique (intégrité de la personne) ; le droit de propriété personnelle et la protection à l'égard de l'arrestation et de l'emprisonnement arbitraires, tels qu'ils sont définis par le concept de l'autorité de la loi.

Ces libertés doivent être égales pour tous d'après le premier principe.

Le second principe s'applique, dans la première approximation, à la répartition des revenus et de la richesse et aux grandes lignes des organisations qui utilisent des différences d'autorité et de responsabilité.

Si la répartition de la richesse et des revenus n'a pas besoin d'être égale, elle doit être à l'avantage de chacun et, en même temps, les positions d'autorité et de responsabilité doivent être accessibles à tous.

On applique le second principe en gardant les positions ouvertes, puis, tout en respectant cette contrainte, on organise les inégalités économiques et sociales de manière à ce que chacun en bénéficie.

» Kant « Le respect s'applique toujours uniquement aux personnes, jamais aux choses.

Les choses peuvent exciter en nous de l'inclination et même de l'amour; si ce sont des animaux (par exemple des chevaux, des chiens, etc.), ou aussi de la crainte, comme la mer, un volcan, une bête féroce, mais jamais de respect.

Une chose qui se rapproche. »

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