Toutes croyances sont-elles respectables ?
Extrait du document
«
TOUTES CROYANCES SONT-ELLES RESPECTABLES ?
Analyse du sujet
Eléments de définition :
·
Croyance = du latin credere « croire, ajouter foi ».
Il s'agit d'une attitude de l'esprit qui
affirme quelque chose sans pouvoir en donner de preuves, avec un degré plus ou moins grand
de probabilité.
La croyance, définie ainsi, est alors synonyme d'opinion.
--> Pour Kant, la croyance est en réalité le milieu entre l'opinion et le savoir, distinguée de la
conviction et de la persuasion.
--> Dans un autre sens (pas tout à fait étranger) la croyance consiste en un assentiment de
l'esprit à une vérité transcendante, sans justification rationnelle.
Dans ce cas, elle est
synonyme de foi.
·
Respecter = du latin respectus « regard en arrière, considération, égard ».
On peut le
définir comme une considération admirative accompagnée de réserve et de retenue et dont
l'objet est souvent une personne.
Respecter qq.
ou qqch.
c'est donc reconnaître la valeur
intrinsèque d'un être ou d'une règle et se résoudre à ne pas y porter atteinte.
Le respect
implique dès lors une contrainte acceptée.
Angle d'analyse :
·
Le rapport spontané de l'homme au monde et à lui-même est un rapport de confiance.
Nous prenons le monde pour ce qu'il se donne, nous croyons autrui, nous nous fions à nos
sentiments ou nos impressions.
C'est ce premier élan que vient contrarier l'expérience de
l'illusion : ayant été abusée, notre confiance naturelle se trouve ébranlée.
Une telle
déconvenue provoque une crise qui peut mener au repli sur soi et au découragement : que
l'illusion soit possible semble invalider par avance toute prétention à atteindre le vrai ou à
prendre appui sur quelque certitude que ce soit.
Mais affirmer qu'une croyance n'est jamais
assurée et qu'il n'y a, par conséquent, pas de critère possible pour établir une équivalence
entre opinion et vérité, croyance et savoir.
·
On comprend alors que la question nous mène à nous poser le problème de notre rapport
au monde, particulièrement dans les domaines de la connaissance.
On devra alors aborder le
thème de l'illusion voire de l'erreur.
·
De plus, il faut distinguer, comme on l'a fait dès le début, les deux types de croyance :
d'un côté l'opinion, de l'autre la foi.
On ne peut pas traiter les deux dimensions de la même
manière sans risquer de tomber dans une vue étroite et illégitime.
C'est d'ailleurs ce que
suggère la formule « toutes croyances », on pourrait développer en disant toute forme de
croyance par exemple.
·
La question de leur respect suppose à fortiori celle de leur légitimité : on ne peut éprouver
du respect pour qqch.
qu'en tant qu'on en pense l'usage légitime.
Problématique
Toutes les formes de croyance, qu'il s'agisse de l'opinion (rapport à la connaissance) ou de la foi (rapport à la
divinité) peuvent-elles, en droit, faire objet de respect, c'est-à-dire être accepter comme étant légitime même si
l'on a affaire à des croyances divergentes ? Quels dangers court-on en accordant son respect à toutes croyances ?
Et dans ce cas à quelles conditions une croyance est digne de respect.
Plan
I)
Le problème de la croyance comme opinion : ne jamais la respecter.
·
·
·
Le problème que l'on pose ici est celui de l'illusion, parce qu'il semble que toutes croyances,
entendue comme opinion, doit non pas être respecter (considération distante) mais bien plutôt
critiquée, dénoncée (méfiance accrue).
La recherche du vrai suppose une conversion radicale qui fasse passer du plan de l'opinion à celui
d'un savoir fondé en vérité.
Vaincre l'illusion est possible, à condition de résister au premier
mouvement qui nous porte à accepter ce qui s'impose à nous et malgré nous.
L'illusion résulte en
effet d'un abus de confiance : nous avons cru, à tort.
Croire, c'est s'en remettre à quelque chose ou
à quelqu'un d'autre que soi pour juger.
Nous ne sommes, par conséquent, condamnés à l'illusion ou à
l'erreur que pour autant que nous préférons croire que juger par nous-mêmes.
On ne peut, ni ne doit
donc, respecter toutes croyances qui auraient trahi notre confiance et qui serait le résultat d'une
paresse à juger par soi-même.
A cet égard, l'analyse que fait Descartes sur l'illusion est exemplaire.
Si l'illusion perceptive nous
abuse, c'est que nous croyons le témoignage de nos sens et fondons sur lui nos jugements.
Ne pas.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Les croyances religieuse sont-elles irrationnelles?
- Que faire des croyances héritées de l'enfance ? ?
- « L'humanisme... tend à comprendre et à absorber toutes formes rie vie, à s'expliquer sinon à s'assimiler toutes croyances, même celles qui le repoussent, même celles qui le nient. » D'après ces suggestions d'André Gide (Journal, 14 juin 1926. Pléiade, p
- Expliquez et appréciez cette pensée de Marcel Proust : « Une personne est une ombre où nous ne pouvons jamais pénétrer, pour laquelle il n'existe pas de connaissance directe, au sujet de quoi nous nous faisons des croyances nombreuses à l'aide de paroles
- Une existence sans croyances est-elle possible ?