Toute science repose-t-elle sur une croyance ?
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Introduction
A priori il n'existe rien de plus différent que la croyance et la connaissance.
Une connaissance est susceptible de démonstration, une
croyance est une affaire de choix.
Or malgré cette différence le sujet nous demande si une croyance ne serait pas le fondement de toute
connaissance.
Quoi de plus paradoxal ? Pour autant si une connaissance repose sur la démonstration, cette démonstration ne saurait aller
à l'infini, il faut qu'elle ait un terme.
Ce terme de la démonstration ne serait pas lui-même démontrable, et donc ne serait pas ce qu'on
appelle une connaissance.
On voit donc ici que la connaissance peut reposer sur quelque chose de différent d'elle-même et même sur
quelque chose d'indémontrable.
Or, n'avions nous pas qualifié une croyance comme quelque chose d'indémontrable ? Pour autant, ce
terme de la démonstration est-il une croyance ? N'est-ce pas plutôt quelque chose de tellement clair qu'il ne nécessite aucune
démonstration ?
1.
Descartes connaissance et croyance s'opposent.
Le discours de la méthode a pour but de montrer comment nous pouvons par notre seule « lumière
naturelle », c'est-à-dire notre entendement, atteindre la vérité et fonder une connaissance épurée de
tout doute.
La première chose dont Descartes veut que nous nous débarrassions c'est les préjugés.
Un
de ces préjugés est évidemment toute forme de croyance.
Pour Descartes nous ne pourrons jamais
acquérir une réelle connaissance sans nous débarrasser de nos croyances.
Une croyance est une
connaissance non démonstrative et donc ne peut pas constituer une base stable pour l'élaboration de
notre connaissance.
Par exemple, l'existence de Dieu chez Descartes n'est pas établie grâce à une foi
intime, mais par une démonstration (quatrième partie du discours de la méthode : Je suis un être fini,
mais j'ai l'idée d'infini, je peux concevoir l'existence d'un être infini.
Or la cause d'une idée doit détenir
au moins autant de perfection que l'idée elle-même.
Puisque je suis un être fini je ne suis pas la
cause de la présence en moi de cette idée.
Conclusion : cette idée d'infini est produite en moi par un
être lui-même infini.
Autrement dit Dieu existe.).
Nous voyons donc que c'est bien par une
démonstration que Dieu est connu pour Descartes.
La raison qui connaît ne doit jamais s'appuyer sur
la croyance.
La croyance doit être ôtée de la raison avant que l'on puisse échafauder une connaissance
certaine.
Pour Descartes connaissance et croyance s'opposent, la connaissance si elle est une
connaissance véritable ne peut en aucun s'appuyer sur une croyance
TRANSITION
Cette opposition nette entre connaissance et croyance doit-elle nous conduire à refuser toute croyance
? L'homme de connaissance doit-il nier toute croyance? N'y a-t-il pas des croyances auxquelles on
peut être menées par la connaissance?
2.Pascal et la connaissance guidant à la croyance.
Pascal nous permet de diminuer la frontière entre la connaissance et la croyance.
Alors que Descartes nie qu'il y ait quelque chose de
commun entre les deux, Pascal permet de montrer comment la connaissance pourrait conduire à la raison.
Le célèbre pari exposé
dans les Pensées a pour but de faire reconnaître à un libertain (celui qui croit aux seules sciences et qui se dit athée) qu'il y a des
raisons de croire.
Le raisonnement est le suivant il faut montrer que si nous devons parier sur l'existence de Dieu alors il faut parier
que celui-ci existe.
En effet si Dieu n'existe pas et que nous avons parié qu'il existe nous ne perdons rien, par contre si nous parions
que celui-ci n'est pas et qu'il existe la perte est infinie.
Conclusion: il y a infiniment plus de raison pour parier en faveur de l'existence
de Dieu.
D'où vient l'importance pour nous de ce pari? C'est la raison qui reconnaît qu'il vaut mieux parier sur l'existence de Dieu en
conséquence on voit ici un lien inédit se tracer entre connaissance et croyance.
Il peut y avoir des raisons de croire.
On voit donc ici
que l'hétérogénéïté entre croyance et connaissance peut être nuancée.
Cependant ici la raison ne repose toujours pas sur la croyance,
on voit seulement qu'elle peut être une voie d'accés à celle-ci.
TRANSITION
Jusque là la connaissance ne se fonde pas sur la croyance.
Pourtant une connaissance semble reposer sur des prémisses ellesmêmes non démontrées.
Le principe de contradiction par exemple n'est-il pas plus une règle arbitraire que la raison impose plutôt
qu'un fait démontrable ? Les règles de logiques élémentaires ne sont-elles pas seulement ce sans quoi aucune connaissance n'est
possible sans être elles mêmes démonstrativement établies ?
3.Nietzsche la connaissance repose sur la croyance à la raison
Nietzsche est un philosophe qui s'attaque aux préjugés des philosophes antécédents.
Il s'attache à
démontrer les présupposés de leur démarche.
Il s'affaire donc à révéler des idées sur lesquelles les
philosophes se fondent.
Nietzsche au nombre de ces préjugés compte l'idée selon laquelle le réel
répondrait aux exigences élémentaires de la raison.
Pour faire simple, nous parlons souvent de deux
objets semblables comme s'ils étaient identiques, sans une telle simplification notre vie serait
impossible, on ignore volontairement certaines différences.
Or, nous en venons à croire à l'existence
d'objets identiques.
La connaissance serait donc impossible sans une croyance à l'existence d'objets
identiques.
Pour Nietzsche le monde dépasse notre raison, notre raison n'est pas la mesure du monde
elle n'en est qu'une simple partie.
Il y a donc des simplifications que nous sommes forcé de faire
subir au monde.
Par croyance sur laquelle se fonde la raison il faut donc entendre des attitudes de
simplification du monde pour le rendre maîtrisable par la raison.
Nos connaissances simplifient la
réalité, la travestissent, la croyance à l'identité fait partie de ces croyances minimales sans lesquelles
une connaissance serait impossible.
Conclusion
Non seulement la connaissance n'est pas l' opposé absolu de la croyance.
Mais on voit même que la
connaissance suppose une croyance, sans laquelle elle ne pourrait se développer..
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