Toute religion implique-t-elle une révélation ?
Extrait du document
«
VOCABULAIRE:
RELIGION
Étymologie discutée.
Cicéron fait dériver le mot du latin relegere qui s'oppose à neglegere comme le soin et le
respect s'opposent à la négligence et à l'indifférence.
D'autres font dériver le mot de religare: La religion est avant
tout le lien qui rattache l'homme à la divinité : «La religion consiste dans un sentiment absolu de notre
dépendance.» (Schleiermacher).
La religion c'est le sentiment que l'homme ne s'est pas donné lui-même l'existence,
qu'il dépend d'un Être qui le dépasse infiniment.
Sociologiquement, les religions sont les divers cultes organisés (avec
leurs dogmes et leurs rites) pour rendre hommage à Dieu.
Problématique:
La révélation est essentielle aux grandes religions monothéistes.
Mais, si on considère simplement la religion comme
un phénomène social ou culturel, on s'aperçoit que c'est surtout l'adhésion à des dogmes qui cimente les
comportements collectifs.
Les religions se méfient du mysticisme.
1.
La philosophie.
servante de la religion
La philosophie a longtemps été considérée comme la servante de la religion, l'autorité de l'Écriture ayant plus de
valeur que celle de la raison.
La lumière naturelle de la raison est subordonnée aux lumières surnaturelles de la
Révélation et de la foi.
2.
La critique philosophique du dogme religieux
Le siècle des Lumières, en particulier les encyclopédistes, critique la religion comme source d'obscurantisme, mais il
s'agit surtout d'une critique du dogme et du fanatisme.
Pour Kant, la pratique de la foi et l'existence de la raison
sont compatibles (La religion dans les limites de la simple raison).
La religion est la connaissance de nos devoirs en tant que commandements
divins.
Elle ne s'appuie pas sur une science assertorique (ensemble de
jugements réels et vrais), car les limites naturelles de nos connaissances font
que nous ne pouvons prétendre "connaître" des objets supra-sensibles.
L'existence de Dieu est l'objet d'une foi.
Elle est admise problématiquement,
autrement dit à titre d'hypothèse.
La foi en Dieu n'a simplement besoin que de
l'idée de Dieu, qui nous invite à agir à l'aide d'un sérieux effort moral en vue
du bien.
La seule idée de Dieu, dont la réalité objective ne peut être garantie par
aucune connaissance théorique, est ainsi le but de toutes nos actions
morales, pour lequel nous engageons librement notre foi.
La seule possibilité
de l'existence de Dieu doit suffire à chacun comme finalité de ses propres
actions morales.
La religion ne consiste pas en un ensemble de devoirs
particuliers envers Dieu - ce que l'on nomme généralement la dévotion devoirs qui auraient la vertu de se rapporter directement à Dieu en personne :
"Dans une religion universelle, il n'y a pas de devoirs spéciaux à l'égard de
Dieu, car Dieu ne peut rien recevoir de nous ; nous ne pouvons agir ni sur lui,
ni pour lui." Les devoirs divins que commande la religion sont des devoirs
moraux et civiques qui concernent les rapports des hommes entre eux pour
agir en vue du bien.
3.
La critique de la religion comme aliénation
C'est la religion qui, par essence, entretient les illusions et les mystifications.
En projetant dans l'au-delà la
possibilité du bonheur, elle rend impossible l'idée d'un bonheur ici-bas (Feuerbach).
La religion console l'homme de sa.
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