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Toute inégalité est-elle une injustice ?

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« Définition des termes du sujet: Injuste / Injustice: un mal, ce qui est contraire à la loi, une inégalité. ÉGALITÉ: * En mathématique, rapport entre deux grandeurs équivalentes. * En politique, Principe selon lequel tous les citoyens ont, les mêmes droits et les mêmes obligations. * Égalité juridique: principe selon lequel les mêmes lois s'appliquent à tous. * Égalité des chances: principe selon lequel non seulement tous doivent avoir les mêmes droits, mais encore réellement les mêmes possibilités de les faire valoir. JUSTICE: a) Juste reconnaissance du mérite et des droits de chacun. b) Caractère de ce qui est conforme au droit positif (légal) ou au droit naturel (légitime). Éclaircissements : A.

Qu'est-ce que l'égalité ? – Il ne faut pas confondre égalité et identité.

Les individus sont tous différents, par définition, sinon ils ne seraient pas des individus.

La différence entre les individus n'est pas la même chose que l'inégalité entre les hommes.

Dire que les hommes sont égaux, ce n'est donc pas dire qu'ils sont identiques, mais c'est affirmer qu'en tant qu'hommes ils doivent être traités de la même façon. – L'égalité n'est donc pas un fait, mais un idéal.

Ceci étant posé, la difficulté demeure : quel contenu donner à cette exigence d'égalité ? Il faut distinguer entre différents types d'égalité. B.

Les différents types d'égalité : – On distingue l'égalité des droits (ou égalité civique et politique) de l'égalité des conditions (ou égalité sociale). L'égalité des droits repose sur l'idée que les hommes ont une égale dignité, une égale valeur morale, quelles que soient par ailleurs leurs différences (de race, de sexe, de religion, etc.).

Ce type d'égalité n'admet, par principe, aucune distinction et, de ce point de vue, toute inégalité est une injustice. L'égalité des conditions porte sur les richesses à la fois matérielles et intellectuelles.

Ces richesses sont-elles également réparties entre les hommes, et si non doivent-elles l'être ? Toute inégalité, dans ce domaine, est-elle une injustice ? – On peut estimer que l'inégalité sociale n'est pas forcément injustice pourvu que soit respectée l'égalité des chances, ce qui signifie que chacun puisse sans entrave développer ses capacités.

Mais on peut reprocher à une telle conception de la justice de renverser l'ordre des priorités : pour pouvoir développer ses capacités, et jouir d'une véritable égalité des chances, il faudrait d'abord pouvoir bénéficier d'une égalité de conditions.

Mais cette égalité est-elle réalisable concrètement ? Peut-on faire que les hommes soient tous placés dans des conditions d'égalité ? N'y a-t-il pas, par ailleurs, des inégalités naturelles ? – A cette dernière objection, on peut faire deux réponses.

La première consiste à dire que les inégalités, même « naturelles » (de force, de talent, etc.) ne doivent pas pour autant entraîner des inégalités sociales.

C'est la position que soutient Marx lorsqu'il évoque la société communiste.

La seconde consiste à dire que ces inégalités ne sont pas des injustices, pourvu qu'elles n'entravent pas la possibilité pour les hommes de jouir de leurs droits et qu'elles profitent aux plus défavorisés.

Dans cette perspective, qui est celle de John Rawls, par exemple, toute inégalité n'est pas nécessairement une injustice. L'égalité est l'oeuvre de la raison C'est en vue d'avantages communs que les hommes se sont réunis en société.

Nulle société humaine n'est concevable sans lois.

Les progrès de la raison ont permis de définir l'égalité comme étant le seul fondement possible du droit et de la justice.

Les hommes naissent libres et égaux.

Il appartient à la raison de maintenir cette liberté et cette égalité au sein de la société civile. L'égalité devant la loi est le principe du droit L'efficacité de la loi réside dans le fait qu'elle est la même pour tous.

C'est seulement en ce sens qu'elle peut garantir les droits de chacun.

La notion même de loi est vidée de son contenu dès l'instant où son application varie selon l'âge, le sexe, la fortune ou bien encore la naissance.

La loi traite également tous ceux à qui elle s'applique. C'est le principe d'isonomie, selon lequel la loi est la même pour tous, quelles que soient par ailleurs les différences entre les individus, puissants ou humbles, riches ou pauvres, hommes ou femmes.

« Le juste, donc, est ce qui est conforme à la loi et ce qui respecte l'égalité », écrit Aristote (Éthique à Nicomaque, V, 2).. »

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