Tout savoir sur René DESCARTES...
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«
René Descartes naît le 31 mars 1596 à La Haye, en Touraine, aujourd'hui commune d'Indre-et-Loire qui porte le
simple nom de Descartes.
Son père est Conseiller au Parlement de Bretagne ; sa mère meurt en mai 1597.
En 1606,
il entre au Collège Royal de La Flèche.
La Première Partie du Discours de la méthode évoque ses études dans «l'une
des plus célèbres écoles d'Europe» : les Jésuites reconnaissent les qualités exceptionnelles de cet élève à la santé
fragile ; ils le laissent se lever à son heure et accéder à tous les ouvrages de la bibliothèque.
En 1610, Henri IV est
assassiné par un fanatique.
Son coeur est transféré au Collège.
Galilée découvre les satellites de Jupiter.
Cette
découverte est connue et célébrée à La Flèche.
Quittant le Collège en 1614, Descartes étudie à l'Université de
Poitiers ; il est reçu bachelier et licencié en Droit.
En 1618, il se rend en Hollande et accomplit son instruction militaire dans l'école de Maurice de Nassau, Prince
d'Orange, protestant.
En fait, il s'agit pour lui de lire «dans le grand livre du monde» et de se mettre à l'épreuve.
Il
monte à cheval, apprend l'escrime (il écrira un Art de l'escrime), et refuse toute solde.
Il fait la connaissance du
mathématicien Isaac Beeckman avec qui il s'entretient sur divers problèmes de mathématiques et de physique.
Au
terme d'un voyage à travers le Danemark, l'Allemagne, la Hongrie, la Pologne, il s'engage dans l'armée du duc de
Bavière, catholique ; il assiste au couronnement de l'Empereur Maximilien, à Francfort.
La nuit du 10 au 11 novembre
1619, près d'Ulm, il reçoit en songe la révélation d'une «science admirable» fondée sur l'accord entre les
mathématiques et les lois de la nature.
Il forme le voeu d'un pèlerinage à Lorette, en Italie.
Après avoir résilié son
engagement militaire (1622) et réglé des affaires de famille en France, il se rend en Italie.
A Paris de 1626 à 1628, il
mène la vie d'un « homme de qualité », lit des romans, se bat en duel ; il écrit en latin les Règles pour la direction de
l'esprit, inachevées.
Le Cardinal de Bérulle, fondateur de l'Oratoire, l'incite à publier sa philosophie.
Au printemps 1629, Descartes s'installe en Hollande, où il vivra vingt ans, changeant fréquemment de résidence pour
éviter les importuns, mais recevant de nombreuses visites et entretenant une abondante correspondance.
Il
poursuit ses travaux sur l'algèbre et l'optique géométrique, étudie l'anatomie et la physiologie du corps humain.
Sa
physique (Traité du Monde suivi du Traité de l'Homme) est achevée en 1633.
Mais la condamnation de Galilée par le
Saint-Office dissuade Descartes de publier le Traité du Monde.
En 1635, il a de sa servante une fille, Francine, qu'il
fait baptiser à l'Église réformée et qu'il élève.
L'enfant meurt en 1640.
Il publie à Leyde, en français et sans nom
d'auteur, le Discours de la méthode, suivi d'essais de cette méthode, la Dioptrique, les Météores et la Géométrie
(1637).
Peu de textes constituent un événement ; celui-ci a été reconnu pour tel : rédigé dans la langue commune,
il ne s'adresse pas aux doctes, mais au public des «honnêtes gens» ; l'auteur n'enseigne pas cette méthode, mais
retrace les raisons qui l'ont conduit à l'adopter ; ce récit est l'histoire d'un esprit libre, revenant sur ses pensées
pour les juger.
La publication des Méditations (1641) suscite l'hostilité du Recteur de l'Université d'Utrecht, Voét (Voetius), qui fait
interdire l'enseignement de la pensée cartésienne.
La Princesse Elisabeth de Bohême, réfugiée à La Haye, a lu les
Méditations.
C'est le point de départ d'une correspondance avec Descartes sur la morale et les passions.
En 1644,
Descartes lui dédie un ouvrage latin, les Principes de la Philosophie.
Tandis que l'Université de Leyde condamne sa
philosophie, Descartes vient à Paris (1647), où il s'entretient avec le jeune Pascal sur la physique.
De mai à août
1648, il séjourne de nouveau à Paris, refuse une pension royale et quitte un pays que commencent d'agiter les
premiers troubles de la Fronde.
La Reine Christine de Suède l'ayant invité dès février 1649, Descartes n'accepte qu'en septembre de prendre la mer.
A Paris et Amsterdam paraît le traité Les Passions de l'âme (novembre 1649).
Accueilli à Stockholm par l'hostilité des
grammairiens qui entourent la reine, Descartes doit composer des vers pour la célébration de la paix de Westphalie
(mettant fin à la guerre de Trente ans).
L'obligation d'enseigner à cinq heures du matin dans une pièce glacée vient
à bout de sa santé.
Il meurt le 11 février 1650.
LA MÉTHODE
Au Collège, après la grammaire (ce que la Première Partie du Discours de la méthode appelle «les langues»), on
étudiait les lettres («l'éloquence et la poésie» : Cicéron, Virgile, Horace), puis la Philosophie.
Les trois années de
Philosophie comprenaient la Logique (formelle), la Morale (d'après l'examen d'exemples empruntés à l'histoire
ancienne), la Physique et la Métaphysique par le commentaire des textes d'Aristote.
Le jugement que Descartes
formule longtemps après fait état d'une déception : de telles études ne fondent aucune certitude permettant de
déterminer la volonté ; en Physique, notamment, l'enseignement consistait en confrontation d'opinions sur les thèses
en présence.
Descartes en conçoit une très grande méfiance pour la «discussion», signe d'incertitude.
Cet
enseignement conjuguait donc deux faiblesses : le recours à l'autorité des auteurs anciens (Aristote, commenté par
saint Thomas) et l'appel à l'avis personnel.
Seules les mathématiques (un cours de géométrie euclidienne était joint
au cours de Physique) apportaient la certitude et Descartes, qui dit s'y être plu, et ne s'être plu qu'à elles, s'étonne
que d'une telle rigueur, on n'ait tiré aucune connaissance d'objets réels.
Or la condition pour que les mathématiques
cessent d'être les seules sciences, c'est que désormais toutes les sciences adoptent la méthode mathématique,
caractérisée par l'ordre.
Ce que l'on présentait pour des sciences dépendait à la fois de la rencontre d'une multitude
d'objets dans l'expérience sensible, et du souci de classer ces objets, en une sorte d'inventaire, du plus particulier
au plus général, selon les cadres de la logique formelle.
La science mathématique procède tout autrement dans la solution des problèmes où elle est féconde et inventive :
elle prend pour point de départ une idée indubitable et à partir de cette «intuition» (saisie directe) procède
déductivement, mais de telle sorte que la déduction n'est qu'une intuition successive.
Les anciens géomètres et les
modernes algébristes ne procèdent pas par inclusion comme dans le raisonnement de la logique formelle, mais par la
mise en relation d'éléments simples.
La « mathématique universelle » (mathesis universalis) appliquera à tous les
objets qui s'y prêtent cette mise en ordre : astres, sons, phénomènes optiques ne seront pas traités autrement que
nombres et figures.
Procédant selon l'ordre des raisons, du simple au complexe, sans supposer d'objets inconnus, la Physique est «une.
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