Tout savoir sur Baruch SPINOZA...
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Baruch Spinoza naît le 24 novembre 1632, à Amsterdam, capitale des Provinces-Unies, dans une famille de commerçants juifs portugais, importateurs aisés. En 1647, Uriel Da Costa, qui met en question la signification de l'Écriture, est condamné par la communauté juive à la flagellation et se suicide après la cérémonie. Spinoza suit, en hébreu et en espagnol, l'enseignement de l'école rabbinique où il a pour professeur Menasseh Ben Israël, mais il apprend le latin avec un ancien Jésuite, médecin et lecteur de Descartes, Van den Ende. Par là, il accède à la philosophie et à la science modernes. Il étudie la géométrie et la physique. A la mort de son père, il devient l'associé de son beau-frère dans les affaires et se lie avec des catholiques et des protestants libéraux. Il apprend le hollandais et le français. En 1656, un fanatique poignarde Spinoza, suspect dans la communauté ; Spinoza gardera son manteau percé toute sa vie. Il est maudit et excommunié, pour hérésie, par le Conseil des rabbins. Spinoza apprend la taille des verres afin de vérifier les expériences optiques de Descartes et de Huyghens ; il en fera son métier, où il excellera, refusant tout don de ses amis. En 1660, près de Leyde, il présente à un cercle de familiers, le Court-Traité. En 1661, il rédige le Traité de la réforme de l'entendement, qu'il n'achève pas. Pour son unique élève, Casearius, il rédige «dans l'ordre géométrique» un exposé des Principes de la philosophie de Descartes, publié en 1663. En 1670, il fait paraître, anonyme, le Traité des autorités théologiques et politiques, où il s'efforce d'interpréter la Bible selon les lumières de la raison ; démasqué, il doit se réfugier à La Haye. Grâce à la protection du Grand-Pensionnaire Jean de Witt, républicain libéral, l'ouvrage n'est pas interdit par les autorités civiles. Spinoza loue une chambre chez le peintre Van der Spick ; il vit pauvrement, en solitaire, rédigeant l'Éthique. Le 20 août 1672, les partisans de Guillaume d'Orange font massacrer par la foule les frères de Witt. Spinoza dénonce la barbarie de cet assassinat, mais son logeur le retient d'aller placarder le texte. En 1673, soucieux de son indépendance, Spinoza refuse une chaire de philosophie à l'Académie de Heidelberg. Il renonce à publier l'Éthique, achevée vers 1675 et travaille au Traité politique, que va interrompre son épuisement. Malade depuis longtemps sans se plaindre jamais, il meurt de la tuberculose, le 21 février 1677. Un don permet d'éditer, sans nom d'auteur, les manuscrits renfermés dans son pupitre.
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Baruch Spinoza naît le 24 novembre 1632, à Amsterdam, capitale des Provinces-Unies, dans une famille de
commerçants juifs portugais, importateurs aisés.
En 1647, Uriel Da Costa, qui met en question la signification de
l'Écriture, est condamné par la communauté juive à la flagellation et se suicide après la cérémonie.
Spinoza suit, en
hébreu et en espagnol, l'enseignement de l'école rabbinique où il a pour professeur Menasseh Ben Israël, mais il
apprend le latin avec un ancien Jésuite, médecin et lecteur de Descartes, Van den Ende.
Par là, il accède à la
philosophie et à la science modernes.
Il étudie la géométrie et la physique.
A la mort de son père, il devient l'associé
de son beau-frère dans les affaires et se lie avec des catholiques et des protestants libéraux.
Il apprend le
hollandais et le français.
En 1656, un fanatique poignarde Spinoza, suspect dans la communauté ; Spinoza gardera son manteau percé toute
sa vie.
Il est maudit et excommunié, pour hérésie, par le Conseil des rabbins.
Spinoza apprend la taille des verres afin de vérifier les expériences optiques de Descartes et de Huyghens ; il en
fera son métier, où il excellera, refusant tout don de ses amis.
En 1660, près de Leyde, il présente à un cercle de
familiers, le Court-Traité.
En 1661, il rédige le Traité de la réforme de l'entendement, qu'il n'achève pas.
Pour son
unique élève, Casearius, il rédige «dans l'ordre géométrique» un exposé des Principes de la philosophie de Descartes,
publié en 1663.
En 1670, il fait paraître, anonyme, le Traité des autorités théologiques et politiques, où il s'efforce d'interpréter la
Bible selon les lumières de la raison ; démasqué, il doit se réfugier à La Haye.
Grâce à la protection du GrandPensionnaire Jean de Witt, républicain libéral, l'ouvrage n'est pas interdit par les autorités civiles.
Spinoza loue une
chambre chez le peintre Van der Spick ; il vit pauvrement, en solitaire, rédigeant l'Éthique.
Le 20 août 1672, les partisans de Guillaume d'Orange font massacrer par la foule les frères de Witt.
Spinoza dénonce
la barbarie de cet assassinat, mais son logeur le retient d'aller placarder le texte.
En 1673, soucieux de son indépendance, Spinoza refuse une chaire de philosophie à l'Académie de Heidelberg.
Il
renonce à publier l'Éthique, achevée vers 1675 et travaille au Traité politique, que va interrompre son épuisement.
Malade depuis longtemps sans se plaindre jamais, il meurt de la tuberculose, le 21 février 1677.
Un don permet
d'éditer, sans nom d'auteur, les manuscrits renfermés dans son pupitre.
1.
LE VRAI BIEN
Cette oeuvre, que les hommes et les circonstances ont condamnée à la clandestinité, ne s'adresse qu'à la raison
humaine et le souci de salut qui s'y manifeste trouve sa satisfaction dans la seule compréhension.
Son point de départ, tel que le retrace le Traité de la réforme de l'entendement, c'est la recherche d'un bien
véritable et capable de se communiquer (§ 1).
La recherche de ce bien souverain apparaît incompatible avec la
conduite ordinaire de la vie ; en effet, les hommes s'attachent principalement à trois sortes de biens : la richesse,
les honneurs et les plaisirs des sens.
Si les plaisirs détournent de penser, ils sont brefs et font place à la tristesse,
tandis que les richesses et les honneurs persuadent ceux qui les recherchent qu'ils ont quelque chose de solide.
Les
plus illusoires et les plus contraignants sont les honneurs qui mènent à se régler sur l'opinion du grand nombre.
Ces
biens ne peuvent ni se partager, ni se communiquer sans s'amoindrir ni appauvrir le donateur : si tous étaient riches,
titrés ou décorés, que vaudraient richesses et signes distinctifs ? La passion de se distinguer exige la rareté de tels
«biens», et la distribution d'une fortune la réduit.
A l'opposé de ces prospérités menacées, Spinoza découvre que le
seul bien capable de lui procurer pour l'éternité «une joie suprême et incessante» (lb.) consiste dans la
connaissance de son union réelle avec l'Etre total et éternel.
La philosophie à l'état pur, voilà le seul bien absolu qui
va exiger la purification (emendatio) de mon entendement ; la servitude et la liberté d'un homme dépendent en effet
de sa connaissance, du type de rapport qu'il entretient avec ce qui est, avec le tout.
2.
LA MÉTHODE RÉFLEXIVE
Plus il a de connaissance, plus il connaît ses propres forces et l'ordre de la Nature, plus un homme se préserve de
démarches inutiles et de vaines agitations.
C'est en cela que consistent à la fois le bien et la méthode.
Ce bien,
comment l'atteindre ? On n'ira pas chercher une méthode pour arriver au vrai, qui exigerait une autre méthode
chargée de la justifier ; la vraie méthode repose sur la présence de l'idée vraie, c'est-à-dire de la connaissance, à
notre esprit ; elle n'est que la conscience réfléchie des idées vraies.
En géométrie, l'esprit atteint le vrai sans se
référer à quelque chose d'extérieur.
Ainsi la définition de la sphère par la rotation d'un demi-cercle autour de son
diamètre ne suppose pas que j'aille vérifier s'il y a quelque part des sphères, des cercles, c'est-à-dire de la
connaissance, etc.
Le vrai est sa propre marque (verum index sui).
Et si je prends le vrai dans l'acception ordinaire
d'un accord entre ma pensée et quelque chose d'extérieur (par exemple si je dis «cet animal est un cheval»), mon
idée n'est pas vraie par la rencontre ; il faut que je sache vraiment ce qu'est un cheval.
En revanche, l'idée fausse
est partielle, mutilée : le mouvement d'un demi-cercle est une idée fausse, s'il est pensé isolément de l'idée de
sphère.
La connaissance vraie est sa propre norme :
«Tout de même que la lumière fait paraître elle-même et les ténèbres, de même la vérité est sa propre norme et
celle du faux» (Éthique, IIe Partie, proposition 43, Scolie).
Il y a plusieurs manières de connaître :
1.
ce que je sais pour l'avoir entendu dire (ma date de naissance, le nom de mes parents).
2.
ce que j'ai éprouvé (la flamme brûle) ou constaté (l'eau éteint le feu) ;.
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