tout individu en vaut-il un autre ?
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tout individu en vaut-il un autre ?
Se poser la question de la valeur des individus, c'est se demander s'il existe des critères capables de fonder la supériorité de
certains hommes sur d'autres.
C'est donc une interrogation qui a des enjeux importants.
En effet, cela n'est pas s'en
rappeler certaines dérives humaines, telles que le nazisme dans lequel les juifs, considérés comme des êtres inférieurs ont
été exterminés.
Il est nécessaire en effet de reconnaître le droit à la vie de tout homme.
Comment en effet juger des
individus? Existe-t-il un critère unique pour se permette ce jugement? Mais nier toutes différences de valeur, n'est-ce pas
aussi dangereux que de juger les hommes? N'existe-t-il pas un compromis?
Les hommes naissent égaux puisqu'ils sont humains
Les hommes en effet ont tous en commun d'être des hommes.
Ils sont une espèce à part séparée de celle des animaux,
comme la plupart des philosophes l'ont affirmé.
Toute vie humaine est digne.
C'est sur ce principe de transcendance de la
vie humain que se basent les principes actuels de bioéthique, notamment ceux sur l'euthanasie.
De plus, pour dire d'un être qu'il est supérieur à un autre, il faudrait avoir des critères pour juger, des critères extérieurs à la
subjectivité.
Or comment établir un critère particulier pour juger un individu? Est-ce sa force, son intelligence, ses capacités, sa moralité?
La multiplicité des points de comparaison semble de toute façon rendre impossible d'affirmer qu'un individu est supérieur à
un autre.
En effet, selon Bayle, cette affirmation d'égalité de valeur se justifie par le caractère de la connaissance humaine : nous ne
pouvons connaître la vérité, ni en déterminer les critères absolus.
Dire que tout individu se vaut, c'est nier les différences
En effet, dire que tout individu a la même valeur, c'est niveler toutes les différences.
Ce contre quoi Nietzsche s'élèvera de manière virulente : en effet, pour lui affirmer que tout être humain se vaut, c'est
étouffer l'humanité dans la médiocrité et ne pas laisser au génie le moyen de s'exprimer.
Ainsi, pour lui, il ne faut pas
soigner les personnes âgées ou les individus dont la vie est déclinante.
Il faut privilégier la vie montante.
De plus, dire que tous les individus se valent, c'est permettre aux hommes de faire n'importe quoi.
En effet, si un homme qui
a commis des crimes vaut autant que celui qui s'efforce de conduire sa vie de manière irréprochable, alors il n'y a plus de
raisons de bien agir.
Nier les différences, c'est amener vers la dissolution des valeurs.
Comment alors respecter les différences sans pour autant mépriser l'humanité de chacun?
Le respect comme prise en compte des différences et du statut humain
On pourrait dire que le critère moral est supérieur aux autres, et alors l'individu supérieur serait celui qui agit envers
l'humanité avec respect et tolérance, c'est-à-dire selon la loi morale de Kant.
Mais agir ainsi, c'est justement postuler que
tout individu est respectable et que tout individu doit être respecté.
Ainsi, le respect est ce qui permet de reconnaître la dimension humaine de tout individu mais n'oblige pas à adhérer, ou à
trouver ses actions et ses pensées justes.
Comme le dit Kant, sa loi morale ne se base pas sur un assentiment avec les
actes des autres personnes mais seulement sur le devoir qu'à tout être humain.
Ainsi, dans notre société, dire que tous les hommes naissent égaux, c'est reconnaître en tous leur humanité et leur garantir
le droit à la vie et au bonheur.
Ainsi les différentes constituent reconnaissent cette égalité de base.
Il n'existe en effet aucun
critère fondé pour accorder la supériorité de certaines hommes par rapport à d'autres.
Le danger de ce principe d'égalité réside dans une dissolution des valeurs, notamment de celles qui régissent les actions
humains.
Si tout individu se vaut, il est possible de tout faire et le monde sombre dans le chaos.
Les respect est alors la seule attitude capable de concilier reconnaissance de la nature humaine de chaque homme mais
n'oblige pas à approuver leur action.
Ainsi le respect de la nature humaine pousse la justice de certains pays à interdire la
peine de mort et les sanctions physiques pour les "criminels" mais cela ne l'empêche pas de les reconnaître coupable de
certains crimes..
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