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Tout homme qui ne voudrait que vivre vivrait heureux ?

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« Le terme "vivre" contient deux sens : le biologique( le vivant en tant qu'objet d'étude de la biologie) et un sens plus humain.

La vie, c'est ce qui se passe à soi-même, dans la conscience, comme vécu.

Vouloir vivre voudrait alors signifier maintenir ses fonctions vitales( manger, boire, dormir) mais aussi ce contentait du présent, de ce que je vis maintenant en tant qu'individu.

Le bonheur quant à lui est compliqué à définir, voire pour Kant impossible.

Pourquoi, dès lors, passer sa vie à chercher un bonheur, que l'on n'est pas sûr de trouver? Mais vivre dans l'immédiateté, suppose une inconscience qui ne peut pas être compatible avec le bonheur.

La conscience d'être peut-il alors appelé le bonheur? I Profiter de la vie comme seul bonheur Comme le note Kant, s'il était aussi facile de donner un concept déterminé du bonheur, la cause serait entendue depuis longtemps, "car ici comme là l'on pourrait dire que qui veut la fin veut aussi (nécessairement selon la raison) les moyens indispensables d'y arriver qui sont en son pouvoir.

Mais, par malheur, le concept de bonheur est un concept si indéterminé que, malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut." Beaucoup s'épuisent dans la recherche de bonheur qui apporte plus de souffrances qu'autre chose. Il ne faut donc surtout pas bâtir de projet, mais vivre une vie touristique.

Il faut renoncer à toute ambition, à tout projet, à tout idéal : ce serait s'empêcher de profiter maintenant des plaisirs.

Un seul conseil : profiter de la vie Pour Nietzsche, la condition du bonheur, c'est de savoir oublier, s'extraire de l'histoire pour savourer l'instant, sans penser aux événements antérieurs, ni au devenir.

"il y a toujours quelque chose qui fait que le bonheur est un bonheur : la possibilité d'oublier ou pour le dire en termes plus savants, la faculté de se sentir pour un temps en dehors de l'histoire." ( considérations inactuelles et intempestives II) II Mais le bonheur nécessite la conscience d'être heureux Mais Spinoza dans l'éthique, affirme que les idiots, l'homme qui se satisfont d'une existence qu'il n'interroge pas, n'accèdent pas au vrai bonheur. Le bonheur ne concerne qu'un individu pleinement conscient.

On ne peut pas dire d'un enfant ou d'un animal qu'il est heureux.

En effet, le bonheur n'intervient qu'après une certaine distanciation en reconsidérant consciemment des plaisirs, ou des pensées alors qu'au moment précis où les plaisirs étaient ressentis, aucun bonheur n'était éprouvé. Ceci amène à remarquer que le plaisir intense est incompatible avec la conscience (càd, pour résumer, le fait de penser qu'on pense), tandis que le bonheur est toujours conscient.

Autrement dit, on ne se dit pas "j'éprouve du plaisir" au moment où on l'éprouve, mais on se dit toujours "je suis heureux" quand on l'est.

Si le bonheur ne va pas de pair avec sa constatation, il n'y a plus bonheur mais simplement plaisir. Donc vivre, sans avoir conscience de vivre, cela ne peut amener le bonheur. III Le bonheur comme existence consciente Ainsi le bonheur apparaît-il comme la constatation d'une pensée, d'un sentiment ou d'un plaisir .

Il en est, en quelque sorte, le bilan.

Il peut aussi en être le but.

Pour cette raison, paradoxalement, le bonheur marque une interruption dans le processus de cette pensée, de ce plaisir, et devient statique.

Le bonheur interrompt la pensée (ou le sentiment, ou le plaisir) précédente, mais agit aussi comme un but, et stimule donc la reprise de la pensée (ou...). Ainsi, ne vouloir que vivre peut amener à être heureux, si on a conscience de vivre, d'exister. C'est ce que dit Rousseau ,dans les Rêveries du promeneur solitaire.

Le bonheur réside dans la conscience d'être qui est un état apaisé et tout autre chose n'est que plaisir passager. Le bonheur serait donc l'existence d'un être pleinement conscient de vivre et dont la pensée s'extrait de temps en temps pour contempler la vie. Ne vouloir que vivre, sans essayer de rechercher le bonheur, se serait donc s'éviter bien des peines.

Pour Nietzsche, savoir jouir de l'instant en oubliant le passé et aussi le futur, tels les animaux, c'est cela le vrai bonheur.

Pourtant, le bonheur réside dans la prise de conscience d'un moment heureux.

Sans cette conscience, il n'y a pas bonheur mais plaisir pris.

Il faut donc vouloir vivre, mais en prenant conscience d'exister, d'être.

Il faut donc de temps en temps s'extraire de la vie pour la contempler et savoir qu'elle est bonheur. Lectures conseillées: Kant, Critique de la raison pratique Nietzsche, Seconde considération intempestive et inactuelle Spinoza, Éthique Rousseau, Rêveries du promeneur solitaire. »

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