Tout désir est-il égoïste ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
Désir : Ambiguïté du désir.
Associé à l'idée de la possession, de l'acquisition, de la réalisation de quelque chose
que l'on sait ou que l'on pense être bon pour soi.
Cependant, il est accompagné d'un manque, d'une
souffrance.
Il est l'expression de la volonté d'accéder à un état autre que le sien, l'impulsion qui pousse
toujours et encore l'homme vers quelque chose de nouveau.
Ainsi, le désir est lié à l'insatisfaction, même si son
but premier est le plaisir, le contentement et le bonheur.
Le désir ne peut jamais être assouvi totalement car il
ne cesse de se renouveler et de ce fait il est illimité.
Egoïste : rapporte tout à soi.
Animé par l'amour de soi, ne se préoccupe que de son propre plaisir et de son
propre intérêt sans se soucier des autres.
Problématique :
Nous sommes ici face à une alternative.
Le désir est-il la tendance qui manifeste un repli de l'homme sur lui-même ?
Ne met-il pas en avant l'idée d'un homme égocentrique qui se préoccupe seulement de son plaisir particulier et dont
l'intérêt ne se porte que sur ce qui peut lui être avant tout bénéfique ? Le désir ne conduit-il pas l'homme à se servir
de ce et de ceux qui l'entourent afin de devenir plus heureux, d'acquérir plus de bénéfices ?
Ou bien peut-on penser que le désir, sous couvert d'un égoïsme apparent, est l'expression d'une ouverture vers
l'autre, un moyen d'accès au monde, une façon de communiquer, d'être en contact avec l'extérieur en sortant de
soi et en élargissant ses perspectives ? Le désir en ce sens peut-il être altruiste ?
Proposition de plan :
1- Tout désir est égoïste.
Avant tout, l'homme qui désire cherche à satisfaire des intérêts particuliers.
Il travaille à son bien-être
personnel et souhaite être heureux.
Exemple : cf.
Freud, la pulsion sexuelle est présente depuis l'enfance, elle
exprime la recherche du plaisir.
De plus, L'homme est un être de désir parce qu'il a besoin de la reconnaissance des autres, parce qu'il ne peut
pas savoir qu'il est sujet par lui-même.
Le désir fondamental est le désir du désir de l'autre, le désir de
posséder l'autre conscience afin d'exister comme sujet.
Enfin, chacun cherche à satisfaire ses désirs par n'importe quel moyen parce qu'il éprouve un manque.
Pour
Platon, le désir est le manque radical.
Il en retrace l'origine dans Le Banquet Cf.
le mythe d'Aristophane
(homme coupé en deux).
Ainsi, selon l'approche platonicienne, l'homme est un être de désir parce que la
condition humaine est caractérisée par un manque existentiel.
L'homme est attiré par quelqu'un d'autre en
souvenir d'une unité perdue, il est en manque de sa moitié.
Cependant, le désir dans le relation amoureuse et
même l'amour est-il seulement l'expression d'une carence ? Vise t-il seulement à satisfaire l'égoïsme de l'homme
qui recherche son bien-être ?
2-Désirer : un moyen de sortir de soi.
Le désir amoureux est un élan qui fait que chacun va sortir de soi, se dépasser, créer, procréer, perpétuer
l'espèce, inventer des idée, des lois, etc.
l'amour pousse les hommes à s'arracher à leur nature empirique pour
tendre vers quelque chose d'autre.
Le désir est une force qui pousse à entreprendre.
cf.
Spinoza dans L'Ethique.
Désirer donne de la force, du
dynamisme et de l'énergie.
Lorsque l'on a des désirs on est entreprenant, actif, on trouve de la joie et un
plaisir incomparable dans l'action.
On va tout faire pour arriver à combler notre désir.
Le désir est un effort
pour persévérer dans l'être, c'est la manifestation d'une pulsion de vie.
De plus, le désir donne de la valeur aux
choses et aux personnes : on juge une chose bonne parce qu'on la désire et on ne la désire pas parce qu'elle
est bonne..
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